PNQ | Samedi dernier— XLD remet « l’essence contaminée » sur le tapis

Le leader de l’opposition souhaite que les 3300 automobilistes affectés soient dédommagés par la STC

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Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, demande au ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, de parvenir à un accord avec les propriétaires de voitures  dont les véhicules ont été endommagés  par de la présumée essence contaminée en octobre 2019. Le ministre estime qu’il est au courant que certaines affaires sont en Cour, ce qui lui interdit de parler dessus et qu’il incombe à la Cour de décider. C’était lors de la Private Notice Question de samedi à l’Assemblée nationale.

En novembre 2019, la Motor Vehicle Dealers Association (MVDA) avait soutenu que l’essence fournie par Vitol Bahrain E.C n’était pas conforme aux spécifications convenues et que certains véhicules avaient des problèmes techniques. Une enquête a été menée par un expert désigné du STC et également par SGS (France). Les rapports reçus de SGS (France) sur l’échantillon du MT Hafnia Libra ont révélé que: l’indice d’octane, qui est censé être d’au moins 95,0, n’était que de 94,7; . la gomme existante qui est censée être au minimum 4,0 milligrammes par 100 millilitre était de 6,0 milligrammes par 100 millilitre; et la gomme potentielle qui était censée être un maximum de 4,0 milligrammes par 100 millilitre était de 18 milligrammes par millilitre.

Des échantillons ont également été prélevés sur l’envoi du STI Executive qui est arrivé à Maurice le 12 novembre 2019. Les tests ont révélé que la gomme existante – censée être un minimum de 4,0 milligrammes par 100 millilitre – était de 13,0 milligrammes par 100 millilitre; et la gomme potentielle – devant être au maximum de 4,0 milligrammes par 100 millilitre – était de 12 milligrammes par millilitre. Les deux rapports confirmaient la présence de manganèse dans le carburant importé.

Le 30 novembre 2019, Vitol Bahrain E.C – en consultation avec la STC – a nommé Minton Treharne and Davies Ltd en tant que consultant indépendant pour enquêter sur les préoccupations signalées concernant la présence de manganèse dans deux cargaisons de Mogas. Aucun détail n’est disponible à la STC quant au coût de cette contre-expertise.

Poursuivant, le  ministre Callichurn a mis en avant que Minton Treharne and Davies Ltd a soumis son rapport le 24 février 2020 et a confirmé que bien que du manganèse était présent dans les deux envois de Hafnia Libra et de STI Executive, il n’a pas été possible de déterminer le niveau exact de ce produit car différents paramètres utilisés pour les tests ont abouti à des niveaux divers. Le rapport conclut également qu’il n’y avait pas suffisamment de données pour attribuer les dommages causés au moteur au seul manganèse et que la majorité des utilisateurs de véhicules à Maurice ne semblent pas avoir subi de tels dommages au moteur en fonction de la présence de manganèse.

À l’heure des interpellations supplémentaires, Xavier-Luc Duval a révélé que la société Vitol  a été condamnée à payer une amende de Rs 6,7 milliards d’amende à la suite d’une enquête de la FBI à la demande du Brésil, de l’Equateur et Mexique. Il se dit étonné qu’alors qu’on reproche à Vitol Bharain d’avoir fourni de « l’essence contaminée » à Maurice, c’est elle-même qui a recruté une firme spécialisée pour vérifier si les protestations mauriciennes étaient justifiées.

«  Est-ce cela l’enquête indépendante que l’ancien ministre avait promis à la chambre l’année dernière? » s’est demandé le leader de l’opposition. Il est revenu à la charge concernant les spécifications convenues entre la STC et Vitol Bharain et a finalement demandé si « unproperly refined petrol with manganese added and which is 10% cheaper than the normal petrol representing Rs 150 millions  savings on that six-month contract ».

Le ministre a expliqué que lorsque la STC avait signé son contrat original avec Mangalore, le niveau de manganèse était mentionné et devrait être moins de 2 mg. Or, en 2016, cette condition concernant le manganèse a été enlevée du nouveau contrat. « C’était une omission de la part de l’officier qui a préparé ce document comme me l’a informé la STC. Malgré ce changement Mangalore a continué à fournir l’essence normalement avec le même taux de manganèse. Or, les spécifications qui ont été soumises à Vitol était une copie de celles soumises à Mangalore en 2016, ce qui explique qu’il n’y avait aucune mention du taux de manganèse », affirme le ministre.

Xavier-Luc Duval a avancé que tenant compte de la réputation de Vitol Bharain en matière de « corruption », qu’il ne croyait pas un mot de ce que disait le ministre. Il a déposé les  spécifications soumises par la STC en mars 2019 spécifiant que le taux de manganèse doit être moins de 2 mg par litre. Le ministre a expliqué que les documents qui ont été soumis concernent un appel d’offres qui a été annulé avec la procédure d’Emergency Procurement adoptée subséquemment.

Le leader de l’opposition a demandé au ministre si prenant en considération que plusieurs voitures ont été endommagées, si la STC comptait dédommager les principaux concernés qui s’élève à 3300. Il a fait ressortir que le cas est actuellement en Cour et était par conséquent sub-judice.

Dans sa réponse initiale, il avait indiqué que le rapport produit par des experts indépendants était arrivé à la conclusion qu’il n’y avait pas suffisamment de données pour attribuer les dommages causés au moteur au seul manganèse et que la majorité des utilisateurs de véhicules à Maurice ne semblent pas avoir subi de tels dommages au moteur en fonction de la présence de manganèse.

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