- Des « booms » déployés dans le lagon contre l’éventuel déversement d’hydrocarbures pour une opération de 25 à 30 jours sous la supervision d’experts étrangers
- Le ministre Maudhoo en appelant aux ONG : « Des coraux qui seront abîmés, nous ne pouvons en faire autrement , aucun sonar utilisé »
C’est la compagnie chinoise Lianyungang Dali Underwater Engineering qui a décroché le contrat pour enlever cette deuxième partie du vraquier japonais, dans le lagon de Pointe d’Esny. Les autorités procèdent à un monitoring des opérations en vue de parer à toute éventualité. La firme grecque Polyeco a également mis ses équipements en « stand-by » en cas d’urgence. Si le temps le permet, tout sera complété dans un mois. Des camions adaptés assureront le transfert des débris de métal, récupérés par Samlo.
Le démantèlement de la poupe du Wakashio pesant 7 500 tonnes a démarré hier. Depuis plus d’une semaine, la barge avec grue chinoise Hong Bang 6 était déjà sur place et attendait le moment opportun. Effectuant une visite des lieux hier, le ministre de l’Économie océanique, de la Pêche et des Ressources marines, Sudheer Maudhoo a indiqué qu’il y avait quelques « fine-tunings » à faire avant de lancer les opérations. Hier, justement, les différentes parties concernées, à savoir la police, le ministre des Collectivités locales qui gère le National Emergency Operations Command, des ONG concernées entre autres, ont mis au point le plan de cet exercice qui s’avère être très délicat.
En effet, a précisé le ministre Sudheer Maudhoo, vu que la salle des machines est sous l’eau, il se peut qu’il y ait des hydrocarbures qui s’échappent lors du démantèlement. « C’est pour cette raison que nous avons placé des booms pour parer à toute éventualité. De même, je fais appel à la compréhension des ONG. Inévitablement, il y aura des coraux qui seront abîmés, nous ne pouvons en faire autrement. »
Les travaux dureront entre 25 et 30 jours, si le temps le permet. La poupe sera démantelée à l’aide de la grue et transportée à terre d’où elle sera acheminée vers l’atelier de la compagnie Samlo aux fins de découpage. Le ministre a donné l’assurance qu’aucun sonar ne sera mis à contribution et que tout sera entrepris pour protéger les espèces marines.
À ce sujet, une visite sur le site de l’accident hier, a permis de se rendre compte que la vie avait repris son cours dans le lagon de Pointe d’Esny, après la marée noire. On pouvait en effet voir des poissons et des coraux qui se régénèrent.
Rappelons que le MV Wakashio s’était échoué au large de Pointe d’Esny le 25 juillet 2020. Le 6 août, il y a eu le déversement de quelque 1 000 tonnes d’hydrocarbures provoquant une marée noire sur toute la côte sud-est. La proue du Wakashio a été sabordée deux mois plus tard, à 3000 mètres de profondeur dans le Sud-Est. Peu de temps après, il y a eu la perte massive de dauphins d’Electre dans la région. A ce jour, les autorités maintiennent qu’il n’y a aucun lien entre les deux événements, même si le rapport de nécropsie a révélé des traces d’hydrocarbures sur certains dauphins.