- Le leader de l’opposition écrit à Sooroojdev Phokeer pour lui rappeler « le privilège de la PNQ à l’Assemblée nationale »
- Consultations entre Boolell, Bérenger et Duval demain pour contrer la stratégie visant à faire taire l’opposition avec des expulsions en série
La censure de la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Arvin Boolell, sur les paiements “In Excess” de Rs 350 000 effectués par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans l’Angus Road Saga, fera l’objet d’une protestation officielle. En effet, le principal concerné compte adresser une correspondance formelle au Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, pour consigner le fait que « la démarche de celui-ci n’a qu’un but, à savoir d’asphyxier le cœur de la démocratie ». D’autre part, le leader de l’opposition prévoit de rencontrer les leaders du MMM et du PMSD, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval, respectivement, en vue de passer en revue la situation au niveau du Parlement, avec la stratégie inavouée de la majorité de manœuvrer pour obtenir des expulsions en série. En ce qui concerne l’opération Caesar’s Wife, l’opposition fait pression en vue d’obtenir une réunion d’urgence de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) Parliamentary Committee pour établir les dessous de l’enquête sur les acquisitions immobilières du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à Angus Road, qui remonte à huit ans déjà.
« Suite à l’escalade à l’Assemblée nationale, avec notamment des modifications unilatérales, pour ne pas dire la censure, à la PNQ de mardi dernier, je compte transmettre ce matin une lettre de protestation au Speaker. Je lui ferai comprendre qu’il asphyxie le cœur de la démocratie à l’Assemblée nationale et qu’il y a lieu de se ressaisir », a déclaré Arvin Boolell au Mauricien. Au cas contraire, il n’aura d’autre choix, dit-il, que de « lancer une campagne sur le plan international, vu les atteintes graves à la démocratie parlementaire ».
Arvin Boolell prévoit de rencontrer demain, à son bureau à l’hôtel du gouvernement, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval, qui sont également très remontés contre les décisions du Speaker, agissant de connivence avec l’Exécutif et croyant pouvoir museler l’opposition parlementaire dans la conjoncture politique. Le leader de l’opposition, qui n’a pas hésité à épargner l’ancien Speaker et actuel Senior Minister, Alan Ganoo, pour « ses explications savantes », met également l’accent sur le fait que « la PNQ est le privilège du leader de l’opposition, qui n’est pas autorisé à déposer de PQ pour le Question Time ». Et d’ajouter que « le Speaker a intérêt à laisser le Parlement fonctionner, au nom de la transparence ».
En ce qui concerne l’Angus Road Saga, notamment l’opération Caesar’s Wife, la prochaine réunion de l’ICAC Parliamentary Committee, réclamée d’urgence par l’opposition, menée par Patrick Assirvaden, risque d’être des plus tumultueuses. Outre la dernière déposition de Bruneau Laurette (voir texte plus loin), les différentes étapes de l’enquête de l’ICAC avec la version des faits de l’acquéreur, notamment de Pravind Jugnauth, au sujet des paiements et des Sources of Funds, pourraient être à l’ordre du jour sans s’ingérer sur le Day-to-Day Management de la Commission.
« De par les éléments qui transpirent jusqu’ici dans les acquisitions immobilières au nom de Pravind Jugnauth, tout semble indiquer que les procédures d’enquête, pour ne pas dire absence d’enquête, adoptées par l’ICAC, pourraient encore porter préjudice à la sortie de Maurice de la Black List de l’Union européenne, début de l’année prochaine. Cette affaire ne concerne pas n’importe qui ! » poursuit à ce stade Arvin Boolell.