Politique – Les configurations se précisent : La lutte à trois se confirme

  Malgré les grandes affirmations de Navin Ramgoolam sur « PTr pou al tou sel », il est sur le point de «ramasser» le PMSD et un MP éclaté

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 Le MSM temporise son opération débauchage après les tensions en interne et le rejet de ses méthodes par l’opinion

 Le MMM finalise sa liste de candidats au moment où, comme en 2010, des égarés mauves veulent remettre le cœur à l’ouvrage

Ce n’est pas parce que le pays a l’insigne honneur d’accueillir ce week-end Sa Sainteté le pape François que les tractations politiques ont été complètement mises en veilleuse. Loin de là. Même si le Premier ministre laisse planer le doute sur les élections générales et que personne ne s’intéresse à la partielle du mercredi 13 novembre, les états-majors politiques s’activent en vue d’arriver les mieux préparés possible au scrutin national qui pourrait, avec la dissolution du Parlement à la veille de la partielle du N°7, se tenir durant le premier trimestre de 2020. 

Les bonnes ondes qui ont été enregistrées avec la tenue des Jeux des îles et celles qui seront ressenties avec la visite du pape devant vite s’évaporer, Pravind Jugnauth essaiera de capitaliser sur le Metro Express — même si Narendra Modi, qui a de brûlants dossiers en interne sur les bras, ne sera pas présent au lancement — et certaines mesures ciblées, comme l’allocation de Rs 1 000 aux fonctionnaires en janvier 2020 et la nouvelle augmentation de la pension de vieillesse de Rs 500 à la même période pour lancer sa campagne.

Le Premier ministre veut aussi à tout prix faire voter certains textes de loi avant de boucler la présente législature. Il y a le Children’s Bill qui est attendu après cinq ans d’effet d’annonce, le Educator’s Council Bill et ceux qui ont déjà été approuvés par le Conseil des ministres comme les Meteorological Services Bill, Skills Development Authority Bill et Animal Health Bill.

L’opération débauchage lancée par le Sun Trust et le projet d’installer rapidement Ahmad Jeewah à la présidence de la République, que ceux qui se posent en grands stratèges du Prime Minister’s Office et de la petite cuisine du Sun Trust voulaient mener tambour battant ayant produit des résultats contraires, un frein y a été mis pour le moment, laisse-t-on entendre chez le parti orange. Même au sein du Muvman Liberater, cette opération de pêche dans les eaux des adversaires n’aurait pas été très appréciée, d’où la réaction nuancée d’Ivan Collendavelloo.

Les comités régionaux en ébullition

Le MSM doit d’abord mettre de l’ordre au sein de ses propres troupes avant d’aller braconner sur d’autres terrains, pestent les die hard du parti. Qui ne voient d’ailleurs pas d’un bon œil que ce soit le tandem Prakash Maunthrooa-Showkutally Soodhun, of all people, qui ait été désigné pour entendre les doléances des comités régionaux. Dans plusieurs circonscriptions, c’est l’ébullition et pas seulement aux Nos 1, 4, 6, 7, 10, 13, 14, 15, 16, 17, 18 et 20. Des protestations se sont élevées contre les candidats qui seront alignés pour briguer les suffrages aux prochaines élections.

Les shérifs locaux goûtent peu la perspective de voir les Zouberr Joomaye, Alain Wong, Raffick Sorefan, Marie Claire Monty et Joe Lesjongard, élus sur une autre plate-forme en décembre 2014, défendre le Sun Trust et arborer la casaque orange. Ils craignent que leur électorat ne sanctionne ces transfuges de la première heure. La même réaction a été notée après « l’arrivée » de ceux de la dernière heure, comme Steve Obeegadoo, Françoise Labelle, Ahmad Jeewah, Jai Prakash Meenowa, Viren Ramchurn, Sanjiven Permall et sa proche collaboratrice Hurmila Routho. Comme ces retournements de veste sont également très mal vus dans l’opinion publique, le MSM a donc décidé de temporiser, de revoir ses méthodes et de favoriser plutôt des nouveaux venus.

Au PTr, malgré les grandes affirmations publiques répétées de Navin Ramgoolam selon lesquelles son parti irait seul aux élections, il est sur le point de ramasser le PMSD et le Mouvement Patriotique d’Alan Ganoo. Xavier Duval devrait accepter un nombre réduit d’investitures contre le poste de Premier ministre adjoint, même si cela pourrait provoquer une vive réaction du côté de Shakeel Mohamed, déjà chef de file des rouges à l’Assemblée nationale et qui s’attend à entrer dans les souliers de Rashid Beebeejaun.

Comme la plate-forme militante, le Mouvement Patriotique, qui a déjà connu plusieurs éclatements avec les départs successifs des Joe Lesjongard, Raffick Sorefan et Lysie Ribot, devrait connaître d’autres soubresauts, les investitures offertes par Navin Ramgoolam se limitant à un petit trio. À savoir Alan Ganoo et la mascotte du MP Tania Diolle devant être alignés avec le député sortant travailliste Ezra Jhuboo au N°14 et Jean-Claude Barbier au N°1, où la bataille pour une investiture rouge risque d’ailleurs d’être particulièrement rude avec les aspirants candidats que sont Fabrice David, le fils du regretté James Burty David, et Alexandre Laridon, fils d’Alain Laridon, ancien MMMSP, MSM, Les Verts Fraternels puis travailliste.

Les laissés sur la touche du MP ne l’entendent pas de cette oreille. Atma Bumma, ancien du MMM qui avait été le colistier de Navin Ramgoolam aux élections de décembre 2014, ainsi que d’autres collègues comme Neena Ramdanee, Vincent Ravat et l’ancien maire du PMSD Norbert Froget devraient faire entendre leurs voix dès la semaine prochaine.

Le MMM, lui, semble désormais aborder plus sereinement la perspective des élections générales après les vives secousses de ces deux dernières semaines. Il a surtout été requinqué par les nombreux messages de solidarité venant de Mauriciens de tous bords, dégoûtés par les transfuges autant que par les alliances.

La liste des candidats bientôt complétée

Les prises de position publiques d’anciens cadors et d’autres égarés mauves veulent, comme en 2010, remettre le cœur à l’ouvrage et c’est ce qui, dit-on, l’ont davantage conforté dans sa décision résolue et ancienne de briguer seul les suffrages contrairement aux autres partis qui se prétendent « grands ». Avec les départs enregistrés, la liste des 60 candidats mauves qui était pratiquement arrêtée va être remaniée et bientôt complétée. Ainsi, avec le retour de Govinden Venkatasamy, malheureux concurrent de Sanjiven Permall, les candidatures au N°8 se précisent. Il n’y a plus que quelques circonscriptions où les équipes restent à être finalisées.

Il y a le N°2 où, en sus de Reza Uteem et du jeune avocat Nabil Moolna, un candidat reste à être désigné; au N°3, le trio a pratiquement été trouvé, Aadil Ameer Meea, le député sortant, l’ancien lord-maire Aslam Hosenally et Reza Gunny; et des candidatures à affiner aux Nos 5, 7, 9 et 17.

La liste complète des 60 candidats mauves devrait être définitivement arrêtée après la tenue du congrès prévu le 29 septembre au Plaza pour marquer les 50 ans du MMM. Autant dire que dès le départ du Pape et la reprise des travaux parlementaires le vendredi 13 septembre, cela va vraiment chauffer au sein de nos formations politiques.

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