Politique monétaire – Réunion du MPC hier : Maintien du taux directeur à 3,5%

L’estimation du taux d’inflation en 2018 ramenée à 3,2% au lieu de 3,5%

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Le comité de politique monétaire (MPC) de la Banque de Maurice (BoM) a décidé de garder inchangé à 3,5% le taux directeur (“Key Repo Rate”), soit celui en vigueur depuis septembr 2017. Cette décision a été prise à l’unanimité par les membres du MPC, qui ont trouvé que les conditions monétaires sont « currently appropriate and supportive » de la croissance économique et de la stabilité des prix.
Lors d’un point de presse traditionnel hier après-midi, Post-MPC, le gouverneur de la Banque Centrale, Yandraduth Googoolye, et ses deux adjoints, le Dr Renganaden Padayachy et Vikram Punchoo, ont réitéré que la BoM « a pour principal mandat d’assurer la stabilité des prix et que, dans la conjoncture actuelle, le taux d’inflation a été maintenu à un niveau bas ».

« Il n’y a pas d’indication que le taux d’inflation va reprendre une courbe ascendante dans l’immédiat. De ce fait, nous avons jugé qu’on peut apporter une contribution au niveau de la politique monétaire pour assurer une croissance économique soutenue. D’où le maintien du taux directeur à 3,5% », a déclaré Vikram Punchoo. Pour sa part, répondant à une question concernant l’ajustement du taux d’intérêt directeur, le Dr Padayachy a déclaré que « ce n’est pas une décision qui est prise à la légère ». Et de poursuivre : « Nous devons être constants et cohérents. Trois grands facteurs sont pris en compte : le taux de croissance, le taux d’inflation et le taux de chômage. Nous avons constaté que la politique suivie par le comité de politique monétaire de la banque centrale est en train de porter des fruits au vu des perspectives économiques, de la baisse du taux de chômage et du contrôle de l’inflation. »

La BoM estime que le taux de croissance réelle du Produit intérieur brut (PIB) pour cette année avoisinera les 4% comme annoncé après la dernière réunion du MPC tenue en août 2018. La banque centrale s’appuie sur les « stronger economic activity in key sectors of the economy » pour faire ses prévisions, ajoutant qu’en 2019 également une croissance de 4% est anticipée. L’autorité bancaire affirme que le haut niveau des dépenses de consommation et les investissements publics dans l’infrastructure soutiennent le « growth momentum ». La BoM observe une croissance réelle de 3,7% du PIB au deuxième trimestre 2018 contre 4,1% au premier trimestre. Elle estime que l’investissement public continuerait de soutenir la formation brute de capital fixe.

Côté inflation domestique, la tendance depuis le premier trimestre 2018 a été à la baisse avec la réduction des prix des produits alimentaires, en particulier des légumes et une diminution de la pression générale sur les prix. La BoM anticipe pour 2018 un taux d’inflation “headline” (moyenne du CPI sur douze mois comparée à celle des douze mois précédents) de 3,2% au lieu de 3,5% comme estimé en août dernier. Pour 2019, elle prévoit un taux de 3% à condition qu’il n’y ait pas de chocs majeurs au niveau des prix des produits importés.

Passant en revue d’autres indicateurs économiques, le gouverneur de la BoM a annoncé que le taux de chômage va passer cette année sous la barre de 7%, soit 6,9% contre 7,1% en 2017. S’agissant des comptes courants de la balance des paiements, il est estimé qu’en pourcentage du PIB, le déficit passerait de 5,7% en 2017 à 5,4% en 2018. Selon la Banque Centrale, c’est la bonne performance anticipée du côté du compte des services qui contribuerait à la réduction du déficit tout en compensant la détérioration du compte des marchandises.

Les dirigeants de la BoM se sont félicités de l’efficacité de la politique monétaire adoptée, faisant ressortir que les taux de rendement sur les bons du Trésor à courte maturité (91 jours) ont évolué à un niveau proche du taux directeur (Key Repo Rate). Yandraduth Googoolye a réitéré l’appel lancé au public investisseur « pour qu’il se tourne davantage vers le marché secondaire des titres de trésorerie où les taux offerts sont plus élevés que ceux pratiqués par les banques commerciales ».

À la question de savoir s’il est satisfait des efforts faits par les banques pour relever leur taux d’intérêt à l’épargne suivant l’appel qu’il avait lancé en ce sens, Yandraduth Googoolye a indiqué que certaines banques avaient répondu favorablement et « que d’autres envisagent de présenter des propositions intéressantes à l’avenir ». La question sera évoquée lors de la rencontre entre la BoM et les banques commerciales fixée au 21 novembre.

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