POLITIQUE – OPPOSITION PARLEMENTAIRE – Paul Bérenger : « Pei anbalao ! »

Le leader du MMM, Paul Bérenger, qui a présidé la rencontre entre les délégations de six membres des trois partis de l’opposition parlementaire PTr-MMM-PMSD, hier, a affirmé qu’après un premier constat de la situation dans le pays et au Parlement, le « pei anbalao ». En présence de Navin Ramgoolam, de Xavier-Luc Duval et d’Arvin Boolell, il a déclaré : « Au parlement, le Premier ministre et le Speaker “pe touy la demokrasi parlmanter” ».
Le leader mauve a considéré que l’affaire Angus Road « pourrit le climat » dans le pays complètement, à laquelle il faut ajouter le cas de Kisnen Soopramanien « qui est angoissant ». Il y a ensuite, a souligné Paul Bérenger, « la mort du petit Ayaan et finalement la mort atroce de Dimple Raghoo qui a perdu la vie dans des circonstances bouleversantes ».
Sur le plan économique, la Contribution sociale généralisée (CSG) est remise en question par le secteur privé devant la Cour suprême. De plus, dira le leader du MMM, « une situation difficile attend le pays au début de l’année prochaine ». Commentant la situation au Parlement, Paul Bérenger a considéré que « c’est du jamais vu ». Et de poursuivre : « Le leader de l’opposition a été suspendu pour deux “sittings”. Avec pour résultat qu’il n’y aura pas de PNQ. Pour la première fois dans les annales parlementaires, la police a été chargée d’empêcher le leader de l’opposition d’entrer dans son bureau et a fait évacuer la voiture du leader de l’opposition. Ce qui est révoltant », a-t-il déclaré. Pour lui, non seulement le comportement du Speaker mais également celui du Premier ministre « sont condamnables ». Il a observé que le Speaker « a choisi qui il doit entendre lors des débats sur le texte de loi sur le climat ». Le gouvernement, selon lui, a décidé « de mettre quatre orateurs de la majorité pour conclure les débats ». Sans compter que le Premier ministre est absent du Parlement alors que des projets de loi importants sont présentés. Il a également dénoncé « les mesquineries et les attaques personnelles contre une femme au Parlement de la part du Premier ministre ». Paul Bérenger a annoncé que les dirigeants de l’opposition ont décidé « que le leader de l’opposition compte internationaliser la situation au Parlement en écrivant à la Commonwealth Parliamentary Association, aux parlementaires francophones et l’Interparliamentary Union pour leur dire qu’il n’y a plus de démocratie parlementaire dans le pays ».
Au chapitre des élections villageoises, Paul Bérenger a observé que le gouvernement « est en état de choc ». Il a lancé un appel aux élus pour pas « se laisser acheter » et de faire leur devoir vis-à-vis de leur région. S’agissant du Children’s Bill, il a observé que chacun précisera sa position à partir de la semaine prochaine. Il a estimé que la ministre concernée a gâché la situation. « Dans une large mesure, c’est une bonne législation mais c’est un très mauvais discours », a dit Paul Bérenger qui s’est étonné que la question de “chemical castration” qui ne fait pas partie de la loi n’ait jamais été discutée et ait été évoquée « out of the blue ». Et de poursuivre : « Ce n’est pas une façon de traiter un texte de loi aussi fondamental. » Il a finalement observé que la pression sera maintenue sur l’affaire Angus Road.

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Ramgoolam : « La situation est effrayante »

Pour le leader du Parti travailliste (PTr), la situation dans le pays est « effrayante ». Il a cité la mort du petit Ayaan, le cas de suicide de Kisnen Soopramanien et la mort de la policière Dimple Raghoo la veille.

À ce propos, il a révélé avoir rencontré Kisnen Soopramanien qui lui avait parlé « de corruption au niveau du MSM ». Il lui avait promis qu’il lui donnera de la documentation mais n’a pu le faire. Et le leader du PTr de souhaiter une enquête pour savoir ce qui s’est passé.
Navin Ramgoolam a, lui aussi, dénoncé ce qu’il considère être « le viol » de la démocratie. « Le comportement du Speaker est inacceptable », a-t-il dit en citant les suspensions de Shakeel Mohamed et d’Arvin Boolell. « Tout cela montre qu’Angus Road leur fait tellement mal qu’ils n’ont plus envie que le leader de l’opposition pose des PNQ », a-t-il affirmé en avançant que des mensonges pourront être fabriqués.
Concernant les élections villageoises, Navin Ramgoolam a estimé que le gouvernement « a eu une bonne raclée ». Il a lancé une mise en garde concernant « les pressions financières » pour les élections des présidents de conseil de district. « Le mythe que le MSM est fort dans l’“hindu belt” a éclaté », a-t-il estimé, tout en dénonçant la « campagne communale » menée lors de la campagne pour les villageoises. Qui plus est, il a aussi présenté sa sympathie à la famille Raghoo, qui a perdu dans des circonstances tragiques la Police Constable Dimple (Vanessa).
Xavier-Luc Duval, leader du PMSD, a également eu une pensée spéciale pour la policière Dimple Raghoo. « Il y a un malaise profond à Maurice et son fil conducteur est la drogue. » Il s’est demandé s’il n’y avait pas certains villages « qui étaient entre les mains des trafiquants de drogue » lors des dernières élections villageoises. « La drogue a pris des proportions jamais vues dans le pays », a-t-il fait ressortir en dénonçant la façon dont le Speaker a traité le leader de l’opposition, Arvin Boolell, et le député Patrice Armance. « Non seulement ont-ils été expulsés du Parlement mais ils ont été chassés de leur bureau et du Parlement avec la police à leurs trousses. Non selman met ou deor, me imilie ou. Cela me cause un profond dégoût pour le Speaker, qui ne peut expulser un parlementaire sans que le Premier ministre ne présente une motion », a-t-il avancé. Et de demander aux présidents des conseils de villages de respecter le droit de l’électorat dans leurs villages.
Xavier-Luc Duval a aussi salué l’arrivée du président des Seychelles à Maurice à compter du 30 novembre. Il a déploré toutefois « que le président d’un pays ami avec qui on partage la gestion d’une partie de notre zone économique maritime ne puisse s’adresser au Parlement ».
Qui plus est, le leader du PMSD a fait part de son étonnement que le gouvernement n’ait rien fait jusqu’ici concernant l’achat de vaccin contre la COVID-19, le seul élément qui permettrait au pays de redémarrer normalement.
Le leader de l’opposition Arvin Boolell a, lui aussi, dénoncé l’attitude du Speaker et du Premier ministre et a annoncé qu’il continuera à faire pression sur le Premier ministre sur l’affaire Angus Road.

Les trois leaders
contre la peine de mort

À une question de la presse, Paul Bérenger (MMM) s’est, lui, prononcé contre la peine de mort mais laisse libres les membres de son parti d’adopter une position, selon leur conscience. Navin Ramgoolam (PTr) s’est dit contre la peine de mort et a affirmé que son introduction entraînera des sanctions de la part de l’Union européenne. Xavier-Luc Duval (PMSD) a expliqué que le PMSD s’est toujours prononcé contre la peine capitale.

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