Port-Louis – En marge de la 2e phase de réouverture : LeTake Away tue à petit feu les Snacks 


– De nombreux opérateurs du secteur de la restauration en difficulté malgré la reprise graduelle des activités tiut en misant sur ka phase II du déconfinement

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Le secteur de la restauration accuse un gros coup, avec ce deuxième Lockdown en un an en raison de la deuxième vague de COVID-19. Une tournée parmi les divers acteurs dans ce domaine de la vente de nourriture, qui ont pignon sur rue dans la capitale, notamment les snacks et les marchands de « dal puri » ou de « roti », donne une indication de la baisse des affaires. D’ailleurs, de nombreux gérants de Food Outlets sont catégoriques : « Le service Take Away enlise encore plus les snacks. » En effet, les autorités ont, pour l’heure, autorisé uniquement la filière des plats à emporter. 

Bien que plusieurs marchands de nourriture aient repris leurs activités commerciales dans la capitale, les affaires ne sont pas pour autant au top. Ils sont d’ailleurs plusieurs commerçants de ‘roti’, de ‘dal puri’ ou encore de pains fourrés, qui opèrent à Port-Louis depuis la première phase de réouverture, soit depuis la fin du mois de mars, avec certains ayant obtenu leur Work Access Permit (WAP). Mais ils sont tous unanimes à l’effet que « biznes manze-la inn tom net ». Ces ‘marsan manze’ affirment que les clients viennent au compte-gouttes et que beaucoup ne déboursent plus comme avant la période de confinement.

Au cœur de la capitale, le fameux marchand de ‘farata’ et de ‘dal puri’, Ramsahye Maraz Palace, a repris du service il y a quelque temps, notamment du côté des rues Sir William Newton et Bourbon. Les clients font la queue pour s’approvisionner non seulement en ‘roti’ et ‘dal puri’, mais aussi en ‘samousa’ et ‘bajia’ et autres gâteaux salés, tout en respectant les gestes barrières. « Travay-la pa parey kouma avan. Lavant kapav dir in bese par 50%. Dimounn pena mem dan Porlwi pou le moman. Bokou biro pankor repran kouma bizin », laisse entendre Jevin, qui s’occupe de ce business familial. Le jeune homme affirme qu’il y a quand même un minimum de clients. « Dal pouri roti ek gato se bann manze fasil ek bo marse konpare a bann lezot manze. An se moman, paret ki dimounn pe manz seki kout mwins ek pe fer lekonomi parski sitiasion difisil », souligne-t-il.

Un peu plus loin, le très fréquenté BDonB Snack, spécialisé en mine frite et boulettes, est moins bruyant que d’habitude. En effet, ce lieu est très fréquenté dans la capitale à l’heure du déjeuner avec de nombreux employés de bureau, de compagnies d’assurances ou encore de banques. Normalement, les clients commandent leur ‘bol minn ek boulet’ et le dégustent sur place. Mais avec les consignes des autorités, seul le service Take Away est autorisé.

« Travay inn diminie net. Pena bel roulman zordi zour. Pena mem dimounn kouma an tan normal dan Porlwi », affirme Mario, qui y travaille depuis plus d’une dizaine d’années. Il explique qu’avec les deux confinements, l’année dernière et cette année, ce sont les seules fois que ce coin de rue très animé de la capitale a été aussi sobre. La vente des produits de BDonB Snack a chuté drastiquement. « Servis Take Away-la pa marse. Ou krwar dimounn pou pran zot minn dan Take Away ek met so bouyon boulet ladan pou al manze ayer ou dan biro ? Non li pa marse », affirme Mario.

Les deux accès du snack sont bloqués et les rares clients reçoivent leurs commandes à l’extérieur. « Pre midi la. Forse in gagn zis 3 ou 4 kliyan. Nou kapav konpran ki bokou travayer pa dan Porlwi valer dizour. Kitfwa lot semenn roulman-la pou sanze. Me tan ki pa pou les kliyan konsome anplas, travay-la pou dan bez mem », affirme-t-il.

Du côté de la rue Pope Hennessy, les commerces, principalement ceux qui commercialisent les pains avec divers menus, subissent eux aussi l’impact de ce deuxième confinement qu’a vécu le pays, avec notamment la plupart des fonctionnaires, les hommes de loi et autres, n’étant pas dans ces artères de la capitale, surtout avec la Cour intermédiaire inactive en ce moment. Ces snacks se plaignent d’une baisse énorme des clients et appréhendent que leur situation ne sera pas pour autant réglée avec les autorités qui ne permettent pas la consommation ‘on site’ avant juin.

C’est d’ailleurs ce qu’affirme le gérant du snack Teesha & Tasha Fusion, situé en face de l’ancienne Cour suprême et dont les chaises et tables sont pliées et rangées dans un coin. Kevin Lutchia explique qu’en ce moment, « les affaires ne sont pas bonnes » pour ceux dans la restauration. « Pena dimounn. Lakour pa travay. Bokou pankor repran sime biro ek pe travay Online », affirme le quadragénaire, qui opère ce snack très fréquenté depuis plus de six ans. « Enn tier sif dafer nou pa pe fer. Ena zourne pe travay zis Rs 1800 », laisse-t-il entendre. Pour lui, l’une des plus grosses difficultés est d’honorer le loyer. « Pe gagn difikilte pou pey lokasion. Avan enn dimoun ti aste enn briani ou enn minn frir, be li aste enn roti ek li manz de gato », avance le propriétaire de Teesha & Tasha Fusion.

Il déplore aussi qu’on assiste à une flambée des prix de plusieurs produits, qui sont élémentaires pour son business, le forçant à supprimer plusieurs plats qu’il proposait aux clients dans la capitale. « Pri bokou prodwi konserv pe ogmante. Ti pwa, sanpignon, may, pom damour, bwat somon, tousala inn ogmante », affirme Kevin Lutchia. Il souhaite que l’on retourne au plus vite à la vie normale des Mauriciens, car les gens, dit-il, ne sont pas habitués aux services Take Away et préfèrent de loin déguster leur nourriture sur place.

Même son de cloche du côté du marchand de ‘dal puri’ très réputé de la capitale, Mimosa. Ahmed Khodabaksh attend les clients, alors que d’habitude ses ‘dal puri’ sont vendus en quatrième vitesse en temps normal. « Valer dizour, travay-la inn bes net. Porlwi mem mos net. Azout lor seki pe pase, ena osi karem Ramadan la. Ve dir kliyan bese ankor », explique le quinquagénaire, qui est dans le business de ‘dal puri’ depuis les années 1975. « Deziem fwa pas dan enn siklonn koumsa depi mo travay avek sa zafer konfinman la », affirme le principal marchand chez Mimosa. Il espère qu’avec la deuxième phase de réouverture, les choses retourneront graduellement à la normale. N’empêche que, malgré que les temps sont durs, il y a toujours des files d’attente chez certains marchands de ‘biryani’ du côté de Plaine-Verte, comme chez Deg D’or, rue Desforges.

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