Port-Louis – Relogement des Hawkers : Deux sites déjà avalisés

Le Champ de Mars et un terrain privé au Ward 4 « finalisés »

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La Street Vendors’ Association est révoltée et se prépare à toute éventualité. Son président, Hydar Ryman, dit avoir appris d’une source sûre que le ministère des Collectivités locales, en collaboration avec la municipalité de Port-Louis, a déjà finalisé deux endroits pour le relogement temporaire des marchands ambulants de la rue Decaen, soit le Champ de Mars et un terrain privé, rue Labourdonnais, au Ward 4. Il dénonce le « silence intellectuel » des autorités et indique que les marchands « ne se laisseront pas faire ».
À diverses occasions, la ministre des Collectivités locales, Fazila Jeewa Daureeawoo, a déclaré à la presse qu’aucune décision n’a été prise au sujet du relogement temporaire des marchands ambulants de la rue Decaen. Pas plus tard que ce matin, la ministre a encore une fois indiqué, sur les ondes d’une radio, que « le travail se poursuit » mais « qu’aucun endroit n’a été finalisé pour reloger les colporteurs ». Or, selon Hydar Ryman, une décision a bel et bien été prise à ce sujet.

« J’ai appris d’une source sûre que deux endroits ont été finalisés. Il s’agit du Champ de Mars et d’un terrain privé, sis en face d’une station-service rue Labourdonnais dans le Ward 4. Mais, nous nous posons des questions sur le silence des autorités, en particulier de la ministre. Serait-il une stratégie pour nous forcer à nous installer dans ces deux endroits. Aucun des deux n’est approprié pour notre commerce », précise le président de l’association.

En effet, Hydar Ryman dit soupçonner « une stratégie bien planifiée » afin que les marchands ambulants n’aient pas l’occasion de contester cette décision. « Si une décision a déjà été prise, qu’attendent-ils pour nous en informer ? Nous sommes à moins de deux mois de la date butoir pour évacuer la gare Victoria. Nous dénonçons la lenteur et le silence intellectuel des autorités concernées vis-à-vis des marchands ambulants. Nous soupçonnons fortement que c’est une stratégie des autorités, qui projettent sûrement de nous annoncer la nouvelle à l’approche de la date butoir. Ainsi, nous n’aurons pas l’occasion d’opposer leur décision », avance Hydar Ryman.

Il soutient que « c’est un coup de poignard dans le dos des marchands ambulants ». Il poursuit : « C’est une pure trahison et nous ne pardonnerons jamais les autorités pour une telle décision. D’ailleurs, l’information nous a déjà été parvenue et nous ne comptons pas rester les bras croisés. Nous nous préparons déjà à toute éventualité. »
La Street Vendors’ Association déposera une lettre officielle au bureau du Premier ministre aujourd’hui, réclamant une rencontre urgente avec Pravind Jugnauth. « Le chef du gouvernement a un devoir moral de nous recevoir. Nous nous sentons trahis et victimes d’une stratégie bien planifiée. Nous lançons également un appel au ministre Nando Bodha , qui doit avoir un droit de regard sur la situation, ainsi qu’à la ministre Fazila Jeewa Daureeawoo », dit-il.

Hydar Ryman souligne que la Street Vendors’ Assocition et les 500 marchands ambulants protesteront contre cette décision. « Si cette stratégie se révèle vraie, nous défierons la décision des autorités et nous ne quitterons pas la rue Decaen, et ce aussi longtemps que le gouvernement ne vient pas avec une solution dans l’intérêt des marchands ambulants », soutient le président. Et d’ajouter que les marchands ambulants sont en train de vivre « un traumatisme » au quotidien en raison du suspense maintenu par les autorités. « D’une part, la période festive s’approche à grands pas et, d’autre part, nous nous retrouvons dans une situation de plus en plus difficile. À l’époque où nous travaillions dans les rues, nous faisions des profits de Rs 500 à Rs 600 en moyenne chaque jour. Mais depuis que nous avons été relogés, notre situation s’est aggravée. En moyenne, les marchands ambulants ne font que Rs 200 à Rs 300 de profit. Les dettes s’accumulent et nous ne savons plus quoi faire », conclut-il.

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