Après les enseignants hier, les étudiants ont repris le chemin de l’école aujourd’hui, et ce après trois mois de confinement. Cette rentrée est synonyme du grand test pour ce qui est de l’application des règles sanitaires et de distanciation sociale imposées par le ministère. Entre-temps, le nouveau calendrier est toujours sujet à discussion, car les élèves iront à l’école pendant 15 semaines d’affilée avant d’avoir un “mid-term break” d’une semaine.
La joie et le sourire se lisaient sur les visages aux abords des écoles et collèges ce matin. Jamais la rentrée n’était aussi attendue par les étudiants, qui étaient contents de retrouver leurs amis. « On est resté à la maison pendant trois mois. C’est long, en plus, on ne pouvait sortir. De plus, faire les cours à la maison ce n’est pas pareil comme en classe. On attendait ce moment avec impatience », disent des jeunes, rencontrés à Curepipe ce matin.
Depuis plus d’un mois, les responsables des écoles et collèges, ainsi que le personnel non-enseignant sont à pied d’œuvre pour la reprise des classes. Le ministère de l’Éducation a mis en place un protocole afin que les cours reprennent dans les meilleures conditions. Ainsi, à l’entrée des écoles et collèges ce matin, des panneaux étaient affichés pour diriger les étudiants de différentes classes vers la grille appropriée. Soit, les petites classes d’un côté et les grands de l’autre. Il en sera de même pour le départ l’après-midi, ainsi que pour la récréation. Dans chaque école et collège, une salle d’isolement a été aménagée, en cas de cas suspect de la Covid-19.
Sawmynaden Sunnassy, président de la Mauritius Head Teachers Association (MHTA), indique que cette reprise des classes n’est pas comme les autres. Raison pour laquelle il compte consacrer les trois premiers jours à remettre les enfants en confiance. « Il y a des enfants qui sont passés par des moments difficiles pendant le confinement. Il faudra prendre en considération le bien-être émotionnel et mental de l’enfant avant de commencer le rattrapage », dit-il.
En réalité, ajoute Sawmynaden Sunnassy, ce ne sont pas des rattrapages qu’il faudra, mais reprendre tout le travail du premier trimestre. « Il y a des écoles où les enfants n’auront besoin que de trois jours pour se remettre en situation, mais dans d’autres, cela prendra beaucoup plus de temps. Il y a beaucoup d’enfants également qui ont été complètement déscolarisés », précise-t-il, ajoutant qu’en moyenne, il faudra au moins deux à trois semaines de rattrapage avant de commencer le programme du deuxième trimestre.
La question, qui fait débat actuellement parmi le personnel de l’éducation, est le nombre de semaines de travail avant la pause du “mid-term”. Beaucoup ne manquent pas de faire ressortir que les enfants auront à travailler pendant 15 semaines d’affilée avant d’avoir un congé d’une semaine et reprendre pour quatre autres semaines. « Je lance un appel pour que le “mid-term break” soit appliqué après la 10e ou 11e semaine. Autrement, les enfants seront saturés », dit-il.
En revanche, Sawmynaden Sunnassy se dit « en faveur » de la tenue des examens du PSAC en mars de l’année prochaine. En faisant les “modular assessments” en décembre, pendant les vacances, dit-il, cela ne privera pas les élèves d’une semaine de classes. Idem pour la tenue du PSAC qui se fera en mars.
Aujourd’hui, les écoles feront le grand test de la distanciation sociale. Le président de la MHTA concède que, ce qui est écrit sur papier, ne sera pas nécessairement le même en réalité. Le paradoxe de ces mesures est que les bus et vans scolaires sont toujours aussi bondés, comme on a pu le constater ce matin. Rappelons également que, selon le protocole du ministère, les parents n’ont pas accès à la cour de l’école et que le port du masque est obligatoire. Les enfants asthmatiques ou ayant d’autres problèmes de santé doivent produire un certificat médical pour être dispensés du masque.