Post- MV Wakashio : Des traces d’hydrocarbures toujours présentes

– Le nettoyage est en cours sur plusieurs sites, dont Pointe-Jérôme, Mahébourg, Rivière-des-Créoles et Vieux-Grand-Port, et devrait s’achever vers janvier

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– Un comité technique se penche sur l’accès au public dans certaines zones et aussi sur les activités de pêche

Les résultats des récentes analyses de surveillance dans les eaux du sud-est ont démontré une diminution significative du niveau d’huile, de graisse et d’hydrocarbures sur les sites touchés par la fuite d’huile lourde du MV Wakashio. Les derniers résultats de surveillance, en date du 19 octobre dernier, ont montré la présence d’huile et d’hydrocarbures dans quelques sites seulement, à savoir Pointe-Jérôme, Mahébourg, Rivière-des-Créoles et Vieux-Grand-Port. Le nettoyage se poursuit sur ces sites et devrait s’achever vers janvier 2021.

Un programme conjoint de suivi quotidien avait été lancé le 14 août dernier entre le National Environmental Laboratory (NEL), l’Albion Fisheries Research Centre (AFRC) et le Mauritius Oceanography Institute (MOI). Vingt-sept sites de la région côtière, à savoir Trou-d’Eau-Douce, Grand-Rivière-Sud-Est, Quatre-Soeurs, Deux-Frères, Petit-Sable, Grand-Sable, Anse-Jonchée, Bambous-Virieux, Pointe-du-Diable, Pointe-aux-Feuilles, Pointe-Site-d’Esny (RAMSAR), Pointe-Canons, Rivière-des-Créoles (2 sites), Vieux-Grand-Port (3 sites), Bois-des-Amourettes (2 sites), La case du Pécheur (Barachois), La Cambuse, Blue-Bay (2 sites) , Pointe-D’Esny, Pointe-Jérôme, Mahébourg et Falaise Rouge ont été surveillés.

Outre l’huile, la graisse et les hydrocarbures, divers paramètres ont été inspectés, dont la température, l’oxygène dissous et la salinité. La fréquence du suivi a été réduite à trois fois par semaine depuis le 11 septembre dernier. Le 17 août dernier, l’International Tanker Owners Pollution Federation Ltd (ITOPF) avait soumis un plan d’action sur le nettoyage du littoral. Ce plan était basé sur les résultats des relevés du littoral, de la délimitation des zones de nettoyage, de l’attribution des zones prioritaires, des techniques spécifiques au site, des besoins en équipements et en personnel, de la gestion des déchets et des délais estimés.

En effet, le Floch Dépollution avait démarré les opérations de nettoyage sur la base du plan d’action de l’ITOPF. Par la suite, la firme Polyeco avait également été mandatée par l’assureur du MV Wakashio, Japan P&I Club, pour les opérations de nettoyage. Polyeco s’était vu attribuer la région de Blue-Bay à Rivière-des-Créoles et Le Floch Dépollution, la région de Rivière-des-Créoles à Pointe-du-Diable. Quelque 400 travailleurs, dont des pêcheurs, participent à ces opérations de nettoyage quotidiennes.

Un plan révisé de nettoyage du littoral avait été soumis aux autorités par l’ITOPF et a été ajusté en ajoutant des sites supplémentaires et en apportant des modifications aux techniques proposées, entre autres, au fur et à mesure des besoins. En fonction du type d’écosystème sur les sites affectés, les opérations de nettoyage ont progressé par un nettoyage manuel et  par l’utilisation de matériaux absorbants ainsi qu’une combinaison de techniques telles que le rinçage à basse pression à haut volume, l’écrémage et le lavage à haute pression à l’eau chaude.

À ce jour, le nettoyage est presque terminé sur les tronçons suivants : la plage publique de Blue-Bay, village de Blue-Bay, Pte-d’Esny, Preskil, front de mer de Mahébourg, Pointe-des-Regattes, plage publique de Rivière-des-Créoles, plage publique de Vieux-Grand-Port, la jetée de Bois-des-Amourettes, Anse Jonchée Ouest, le village Anse-Jonchée, le Restaurant La Case du Pêcheur et Pointe-du-Diable. Les déchets contaminés collectés sont conservés dans une installation provisoire de stockage de déchets dangereux en vue de leur exportation ultérieure vers des installations autorisées. Comme les observations sur la partie arrière de l’épave du MV Wakashio n’indiquaient pas de pétrole, « les barrages flottants ont été retirés et maintenus en attente », laisse-t-on entendre du côté des autorités.

Au-delà de la surveillance quotidienne effectuée, des évaluations moyennes et une surveillance à long terme sont nécessaires pour comprendre l’étendue, la durée et l’intensité des problèmes environnementaux et de santé humaine. Dans ce contexte, un certain nombre de groupes d’experts locaux et internationaux ont collaboré à l’élaboration d’un plan intégré de surveillance environnementale (PISE). Le PISE a été préparé par le Centre for Environment Fisheries and Aquaculture Science (CEFAS) du Royaume-Uni, avec la collaboration du ministère de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du changement climatique, du ministère de l’Économie bleue et d’autres organisations gouvernementales et non gouvernementales, et de la Japan Disaster Relief Team. L’objectif du PISE est de fournir un cadre pour une stratégie continue et intégrée de surveillance marine qui suivra les progrès de l’écosystème mauricien vers l’amélioration de l’état environnemental à moyen et à long terme. Sur la base des résultats scientifiques du programme de surveillance, des recommandations et des techniques de restauration appropriées seront déterminées pour la réhabilitation de l’écosystème local.

Un comité a été mis en place au niveau de Kavi Ramano pour examiner la possibilité d’ouvrir certaines des zones réglementées, qui n’étaient pas visiblement affectées en premier lieu, et faire des recommandations basées sur les exigences du Coastal Water Quality Guideline et sur les résultats de la surveillance environnementale sur les eaux côtières, les sédiments des rives et des fonds marins, les poissons et la biodiversité terrestre indigène, entre autres. Ce comité a tenu une première réunion le 23 octobre dernier.

En ce qui concerne les sites affectés, « le suivi est maintenu, et en fonction de l’avancement des opérations de nettoyage et des résultats du suivi, une recommandation sera faite en temps voulu », indique-t-on dans les milieux officiels. Les recommandations formulées seront soumises aux organisations compétentes pour examen, notamment pour l’accès du public, le ministère des Collectivités locales et de la réduction des risques de catastrophe en vertu de l’article 16 (2) de la loi nationale sur la réduction et la gestion des risques de catastrophe et pour les activités de pêche, le ministère de l’Économie bleue, des ressources marines, de la pêche et de la navigation.

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