Post-ruling du vendredi 13 : “Après le verdict des juges, le verdict des urnes”

  • Le rendez-vous au Samadhi de SSR au Jardin de Pamplemousses de mercredi, “une étape cruciale” sur la route menant aux élections générales
  • Patrick Assirvaden: “Comme l’a dit le leader du PTr, le judiciaire est le dernier rempart de la démocratie à n’être pas sous le contrôle de Lakwizinn familiale des Jugnauth”

Depuis ce vendredi 13 septembre, le ruling des magistrats Raj Seebaluck et Fawzia Jannoo-Jaunbocus, mettant un terme au procès instruit au pénal contre l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, pour le délit de complot dans l’affaire de Roches-Noires, marque un tournant sur l’échiquier politique. Un Navin Ramgoolam libéré de ses “lake ferblan”, sauf pour l’affaire des Rs 220 millions saisies dans les coffres-forts de Riverwalk, contrarie les plans électoraux échafaudés par Lakwizinn du Prime Minister’s Office. Le body language affiché par les ténors de Lalyans Lepep, que ce soit à l’Assemblée nationale ou dans des sorties publiques depuis la fin de la semaine, est perçu en ce sens.

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En tout cas, dans le camp du parti Travailliste, le mood est au Labour Revival après la traversée du désert depuis les élections du 10 décembre 2014. Patrick Assirvaden, président du Parti Travailliste, qui a tenu à rester aux côtés de son leader dans n’importe quelle circonstance, est catégorique: “Le Labour est prêt à affronter les élections générales à n’importe quel moment.” À ce jour, Navin Ramgoolam a préféré prendre du recul après le verdict de No Case to Answer de vendredi, mais compte relancer la mobilisation de ses partisans dès mercredi prochain.

“Le 18 septembre, date du 119e anniversaire de la naissance de feu Sir Seewoosagur Ramgoolam, sera un rendez-vous majeur. Avec Navin Ramgoolam à la tête, nous allons nous recueillir sur le Samadhi du Père de la Nation”, déclare Patrick Assirvaden, qui a écrasé une larme conjuguée d’émotion et de joie à la lecture du ruling en Cour intermédiaire, vendredi. Dans la conjoncture, il maintient que le gouvernement de Lalyans Lepep n’a d’autre choix que de dissoudre l’Assemblée nationale et de rappeler le pays aux urnes pour des élections générales.

“Parsyel dan No 7 se ene disk rayé sa. Nepli koz sa. Le plus vite que l’électorat est appelé aux urnes, le mieux ce sera pour le pays. Après le verdict sans équivoque des juges, nous nous attendons au jugement sans appel des urnes et de la population”, s’appesatit le président du Labour. Ce dernier a tenu à reprendre les commentaires de Navin Ramgoolam, vendredi, au sujet de son respect pour le judiciaire en ajoutant que “c’est la seule institution qui est encore libre et qui représente le dernier rempart de la démocratie à n’être pas sous le contrôle de Lakwizinn familiale des Jugnauth.”

“Labour pu alle tousel dan éleksyon”

Dans le camp du PTr, avec le dénouement en Cour dans l’affaire Roches-Noires, l’on souligne avec force que “Navin Ramgoolam est maintenant au même niveau que Pravind Jugnauth en ce qui concerne la justice.” Allusion à l’acquittement du PM dans l’affaire MedPoint. Et à Patrick Assirvaden d’ajouter que “nous sommes prêts à affronter les élections générales à n’importe quel moment que le PM décidera. Ki li fer li kan li le, nou nou paré.” “La bataille électorale se jouera sur le plan de la personnalité de Navin Ramgoolam et de Pravind Jugnauth, et surtout au chapitre de la gestion des affaires, et le gouvernement se distinguant avec la série de scandales à n’en plus finir les uns plus accablants que les autres, sans compter les promesses électorales non tenues. Eh oui! Sir Anerood n’avait-il pas promis pendant la campagne ki li pou mette Navin dan prizon? Sa ousi zotte pas ine réussi fer? Àla zotte bilan”, devait-il renchérir.

Dans le sillage du ruling, vendredi, le leader du Labour a réuni un comité restreint pour procéder à une première évaluation de la situation en vue de décider ultérieurement de la marche à suivre sur le plan politique. “Un point à retenir lors de ces échanges est que le leader du parti accueille ce verdict avec beaucoup d’humilité”, fait-on comprendre.
Mais la question cruciale demeure si Navin Ramgoolam maintient sa position, répétée de manière systématique en public: “Labour pu alle tousel dan éleksyon.” Le président du Labour dira sans plus: “La question d’alliance électorale est secondaire. Ene nuvo lespwar ine né. Les choses se sont éclairées. Le Labour dispose d’une visibilité plus claire. La priorité est les élections générales”.

Toutefois, il est d’autant plus vrai que dans ce nouveau contexte politique, Navin Ramgoolam détient des cartes face à ses interlocuteurs dans l’opposition, même s’il sait très bien que “bann Jugnauth pu bizin sanz stratezi politik.”

La nouvelle posture du Labour sur le plan politique devra amener le PMSD, toujours en quête d’une alliance électorale pour survivre, à revoir substantiellement ses ambitions électorales avec Xavier-Luc Duval caressant auparavant l’idée d’un membre de la basse-cour des bleus par circonscription, d’autant plus que Navin Ramgoolam dit à qui veut l’entendre que “le PTr est le seul parti en mesure de faire élire des députés dans des circonscriptions rurales aussi bien qu’urbaines.”

En tout cas, depuis vendredi, la fin du temps des marchandages politiques dans les rangs de l’opposition a été sifflée même si la Fall-Back Position du PMSD pourrait se présenter sous la forme d’un arrangement avec la Reform Party de Roshi Bhadain, alors qu’Alan Ganoo avec le Mouvement Patriotique s’interroge encore  et toujours au sujet de son avenir

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