(Post-Wakashio) Skippers privés d’allocation : Alain Fanchette entame une grève de la faim

Il espère ainsi faire entendre la voix d’une cinquantaine de skippers du Sud-Est n’ayant reçu aucune aide suivant la marée noire du MV Wakashio

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Après dix mois d’attente, les skippers de Trou-d’Eau-Douce en ont ras-le-bol d’avoir été laissés sur la touche suivant l’échouement du MV Wakashio. Hier, leur porte-parole, Alain Fanchette, a démarré une grève de la faim. Ce mouvement de contestation pourrait être renforcé par la présence des skippers de Mahébourg se trouvant dans la même situation. Contrairement aux autres, ils n’ont pas bénéficié du Wakashio Solidarity Grant. Ils se disent dans une extrême détresse et réclament justice.

Alain Fanchette est entré en grève de la faim à partir de 13h hier. Il explique que depuis plusieurs mois, ses camarades et lui ne travaillent pas et ils n’ont eu aucun soutien du gouvernement. « D’abord, il y a eu le confinement l’année dernière pendant lequel nous avons reçu l’aide de Rs 5 300 de la MRA. Par la suite il y a eu la marée noire du MV Wakashio et on a interdit toutes les activités. Pendant plusieurs mois nous n’avons pas travaillé. Sauf que certains ont reçu une allocation de Rs 10 200 alors qu’une cinquantaine d’entre nous n’ont rien reçu. »

Le porte-parole des skippers dit avoir alerté les autorités concernées, sans succès. Une manifestation avait même été organisée le 24 novembre de l’année dernière, mais cela n’a pas permis de décanter la situation. « Nous en avons aussi discuté avec les experts japonais qui sont venus pour les surveys. Ils ont dit qu’ils comprenaient parfaitement notre situation, mais nous n’avons reçu aucune allocation. Avec le deuxième confinement et les frontières toujours fermées, notre situation est devenue encore plus précaire. »

Alain Fanchette confie que les skippers passent par des moments très difficiles, financièrement. Lui-même a un fils qui entre au collège cette année. « Pour le moment, je n’ai pu que payer la PTA et son Pass pour le bus. Je n’ai même pas acheté d’uniforme encore et l’école reprend la semaine prochaine. » Ce qui révolte le plus les skippers, c’est que certaines personnes, qui ne sont pourtant pas actifs dans ce métier, ont reçu des allocations, selon Alain Fanchette. « Cela fait mal au cœur de voir d’autres personnes être indemnisées et pas nous. Il y a des personnes qui avaient un permis de skipper, mais qui depuis, sont parties travailler sur des bateaux de croisière qui ont été considérées. Pourquoi une telle injustice ? »

Les skippers évoquent également leurs difficultés pour trouver un autre emploi. Le travail se fait rare, dit-il ; de plus, s’ils ont obtenu des contraventions dans le sillage de leurs activités, cela est mentionné sur le certificat de caractère, fait ressortir Alain Fanchette. Et celui-ci d’ajouter : « Tout ceci joue contre nous. Pour de simples contraventions, votre certificat de caractère n’est pas clean. »

Alain Fanchette affirme avoir obtenu un rendez-vous avec le directeur de la Tourism Authority, Lindsay Morvan, aujourd’hui. Il souhaite que cela aboutisse à une solution pour les skippers. « Ce que nous demandons c’est que notre cas soit considéré et qu’on nous paye nos arrérages. Le Wakashio a affecté tout le monde de la même manière, il ne faut pas que certains soient lésés. »

En l’absence d’un consensus, ajoute le gréviste, le mouvement pourrait prendre de l’ampleur. Outre la cinquantaine de skippers de Trou-d’Eau-Douce, ceux de Mahébourg, également laissés sur la touche, pourraient les rejoindre.

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