Privy Council :« Mauvais pour l’image de Maurice, une fois de plus » confie Bérenger

Le jugement de demain établira s’il n’y a eu « enn tentative de management de l’opinion publique dans cette affaire », dit le leader du MMM

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Les fuites d’informations sur le jugement du Privy Council concernant l’affaire MedPoint apportent une nouvelle tache à l’image de Maurice. « C’est très mauvais », a laissé entendre le leader du MMM hier, à la conférence de presse lors de laquelle Paul Bérenger a passé en revue la situation dans le pays. Il faudra attendre demain, lundi, pour savoir si ces fuites d’informations ne relèvent pas de « enn tentative de management de l’opinion publique dans cette affaire », dit-il.

Le leader du MMM ne cache pas son irritation quant aux fuites d’informations entourant le jugement dans l’affaire MedPoint en début de la semaine dernière. Fuite qui a contraint le Privy Council d’enjoindre une enquête pour déterminer à qui revient la faute du «breach of Duty of confidentiality ». « C’est une situation très malsaine », commente Paul Bérenger, faisant ressortir qu’en outre, « c’est très mauvais pour l’image de Maurice une fois de plus. » Il rappelle qu’avec l’affaire MedPoint, c’est la première fois dans l’histoire du Privy Council et du Commonwealth qu’un sitting Prime minister est jugé. « Et cela pour la honte de Maurice. »

Mis à part la volte-face de l’ICAC visant à affaiblir la position du Directeur des Poursuites publiques dans cette affaire, cette fois, non seulement il y a eu fuites d’informations sur le jugement, mais aussi un ministre qui a fait état de ces informations sur les réseaux sociaux, note-t-il. Avec pour résultat un Privy Council scandalisé, qui a ordonné une enquête pour mettre en lumière s’il y a eu contempt of court.

Pour le leader des mauves, cette affaire ne doit pas être prise à la légère. Selon lui, lorsque le jugement tombera demain, il sera établi s’il y a eu tentative de manipuler l’opinion publique dans cette affaire. Mais quel que soit le verdict, « la population est largement informée de ce qui s’est passé dans l’affaire MedPoint », dit Paul Bérenger, répondant aux questions de la presse que ce jugement, « quel qu’il soit, marquera un tournant dans l’histoire politique du pays. » Pour le MMM, après ce verdict, on s’attend à un budget électoraliste en juin et une année de campagne électorale jusq’au 22 décembre, date de « fin de règne sous l’actuel régime. »

Le leader du MMM commente également le scandale entourant les moto-écoles et mettant en cause le ministre Nando Bodha et son conseiller spécial Daniel Raymond, dévoilé par une radio privée la semaine dernière. « Si ces graves révélations sont intéressantes », Paul Bérenger s’interroge sur ce qui se passe non seulement au sein du MSM, mais aussi au sein de cette radio, quand on sait que ladite radio est connue pour être « proche » du mouvement soleil. Dans tous les cas cependant, déplore-t-il, il n’y a pas eu jusqu’ici de réaction du ministre Bodha, actuellement en déplacement à l’étranger. « Pa tann Bodha ditou, li’nn disparet lor radar », note Paul Bérenger, qui ne souhaite pas faire d’autres commentaires à ce stade. À son retour, le ministre des Infrastructures publiques aura à « mont lor so moto ek réazir face à ces allégations graves », dit-il, ne cachant pas que l’affaire fera certainement l’objet d’une prochaine question parlementaire.

En attendant, le MMM réclame une enquête sur ces graves allégations. Enquête qui ne devrait pas être confiée « à la cover-up machine qu’est l’ICAC et encore moins à la police », dit Paul Bérenger. La responsabilité de conduire cette enquête doit être confiée à un ex-juge ou ex-magistrat « crédible », estime le MMM.

Hôpital pour les cancéreux : « Finn nourri l’espoir bann patients »
Deux autres dossiers, en l’occurrence les réparations de l’autoroute Terre Rouge-Verdun et la construction d’un hôpital pour le cancer, retiennent l’attention des mauves. S’agissant de Terre Rouge-Verdun, « il est clair que cette route ne sera pas complétée avant les prochaines élections », dit Paul Bérenger, faisant état des retards accumulés sur le chantier. En sus de ceux dans la réparation de l’embankment failure du tronçon Ripailles-Valton, d’autres travaux doivent être entrepris le long de cette autoroute. « Kan pou kapav fini aranz sa semin-la du début à la fin ? Pa koné ! En tout cas, pas avant les prochaines élections », dit-il, ajoutant que « cette saga démontre l’incompétence du gouvernement et plus particulièrement du ministre Bodha. »

Paul Bérenger déplore dans le même élan « l’insensibilité » du gouvernement face aux patients atteints de cancer. Plus de quatre ans après la promesse à la population, il n’y a toujours pas d’hôpital pour les cancéreux, s’insurge-t-il. « Ce n’est que maintenant que débutent les travaux », dit-il, faisant ressortir qu’il n’y a par ailleurs aucune indication quand cet hôpital sera opérationnel. Le leader des mauves se dit « bien bouleversé » par l’ampleur du problème de cancer à Maurice. Il s’insurge que « finn nourri l’espoir bann patients, mais au lieu progressé, nous reculé. Zordi, péna l’hôpital, bann laparey en pann, pé bizin avoy patients en Inde. On ne peut pas gérer un pays de la sorte en 2019. »

La situation à l’Islamic Cultural Centre (ICC) ainsi qu’à l’Aapravasi Ghat est « terriblement triste et appelle des actions », commente également le leader du MMM. Si le ministre des Arts et de la Culture est en possession de deux rapports respectifs que lui a remis le ministère des Finances après un exercice d’audit interne au sein de chacune de ces institutions, rien n’a été entrepris jusqu’ici. « Pire, alors que le rapport de l’ICC, soulignant toutes sortes d’abus dans le fonctionnement de l’ICC, est damning et recommande une refonte de la gestion du centre, c’est à ce même board que le ministère des Arts et la Culture a remis le rapport», s’insurge Paul Bérenger. Le MMM dit est être totalement d’accord avec une autre des recommandations du rapport de l’ICC à l’effet que cette institution n’est pas à même de gérer le dossier du Hadj. « C’est nous qui sommes à l’origine de la naissance de l’ICC. Cette institution a pour but d’œuvrer pour la culture islamique et ce n’est pas sa mission de gérer le dossier Hadj », rappelle le leader du MMM. Il souhaite ainsi, comme le recommande le rapport des Finances, que ce soit une institution apolitique qui s’occupe de ce dossier, dans l’intérêt des hadjees en général.

S’agissant de l’affaire Aapravasi Ghat, Paul Bérenger s’insurge qu’alors que le rapport des Finances est tout aussi damning pour le board en ce qu’il s’agit des abus relevés, c’est à ces mêmes dirigeants que le ministère des Arts et la Culture a cru bon de référer ledit rapport. « C’est réellement triste que ces deux institutions qui doivent inspirer tout le respect soient aussi mal gérées », dit-il. Le MMM souhaite qu’après les élections générales, ces deux institutions prennent un nouveau départ.

Le MMM célèbre «les femmes pour une nouvelle île Maurice »
Le MMM se dit également solidaire des licenciés de l’usine Palmar. La façon dont les ex-employés ont été traités est tout à fait « inacceptable », fait ressortir Paul Bérenger. « Manière finn handle sa dossier la li totalement inhumain. Laisse bann employés travay ziska 9h du soir pou ki zot aprann le lendemain par communiqué de presse ki l’usine finn fermé. Li inacceptable », dit-il.

Interrogé sur les conclusions de l’enquête concernant les 16 kg disparus des 135 kg d’héroïne dans l’affaire Navind Kistnah, le leader du MMM dit n’avoir pas encore pris connaissance du rapport. Cependant, dit-il, la population restera sceptique quant aux conclusions qu’il n’y a eu aucune disparition de 16 kg d’héroïne.

Interrogé par la presse sur la position de la candidate battue du MMM lors des partielles du N°18, qui a confirmé vouloir prendre ses distances du MMM, Paul Bérenger dit avoir rencontré Nita Juddoo « longuement ». Le choix lui revient, dit-il, faisant ressortir qu’il a expliqué à cette dernière que, comme elle habite Rose-Hill, si elle souhaite revenir dans les rangs du MMM, «elle est welcome ». Cependant, en politique, « le temps passe vite », fait ressortir le leader des mauves, qui soutient par ailleurs qu’à aucun moment Nita Juddoo n’a évoqué une quelconque divergence.

« À un moment, elle souhaitait plutôt être candidate au N°10, où vivait son père, mais dans l’intervalle, nous savons que c’est très difficile, sinon impossible pour elle de réussir. Je ne sais pas si c’est cela qu’elle appelle divergence, en tout cas, elle n’a exprimé aucune divergence dans notre conversation », dit-il. « C’est à Nita Juddoo de prendre ses responsabilités», conclut Paul Bérenger, rappelant pour l’occasion la célébration de la Journée internationale de la femme.

Cette année, le thème choisi, «Les femmes pour une nouvelle Ile Maurice », rappellera aux femmes l’importance de leur participation dans une île Maurice en progression. Dans le sillage, interrogé sur la question de candidatures des femmes pour les élections générales, le leader du MMM confie qu’il aurait souhaité que la loi en ce sens soit votée au plus vite. Certes, le choix de présenter plus de femmes comme candidates ne nécessite pas qu’une loi soit votée, dit-il, « mais li pa fasil kan ou roul enn parti, kan ou éna enn ta lézot dimounn ki finn sacrifié, ou soit bann zenes ki pé atann, etc. »

Inondations : « Il faut tout revoir, tout refaire »

La population a toutes les raisons d’être exaspérée devant les scènes de désolation dues aux inondations à chaque épisode de pluies. « Surtout après les millions de roupies qui ont été dépensées pour construire des drains et faire des canalisations d’évacuation », estime Paul Bérenger. Le constat aujourd’hui, dit-il, est que tout ce qui a été fait est un « flop total ». Il suffit que quelques heures de pluies pour que des régions entières soient inondées.
« En sus des conditions météo extrêmes, la vraie raison derrière les inondations est qu’il y a eu des développements désordonnés, l’abandon de la protection de l’environnement, le laisser-aller de la pollution, mais aussi et surtout l’abandon des administrations régionales par le gouvernement Ramgoolam et le gouvernement actuel ki finn touy literalman administration régionale. » Aujourd’hui, dit le leader du MMM, « enn gaspillage, sans compter l’amateurisme et l’incapacité, mis à part la corruption et autres scandales qui gangrènent le pays, ki finn amène à sa situation la. Tout est à revoir, tout est à refaire. Enn quantité la loi finn voté dans Parlement, mais application zéro. »
Paul Bérenger avance que pour plusieurs problèmes, comme celui des drains, il faut que « quatre à cinq ministres travaillent de concert, sous la présidence du Premier ministre », pour trouver des solutions. Il rappelle qu’en 2000-05, sous le régime MMM-MSM, Maurice était à l’avant-garde des Small Islands Developing States (SIDS) en matière de l’environnement. « Mais Ramgoolam, ti l’esprit, finn fou sa déor et aujourd’hui Maurice brille par son absence sur le dossier. » S’inquiétant que « zafer-la pe vinn bien grave sur le plan international et li pou répercuter lor Maurice », que ce soit sur le dossier de violence des jeunes ou celui des drains, « il est important de mettre toutes les compétences nécessaires ensemble pour établir un bon diagnostic, trouver des solutions et avancer », dit Paul Bérenger.

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