Prolongement de la 2e phase du déconfinement – L’option d’un report inévitable de la reprise des classes en revue

La VPM et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun se prononcera bientôt à ce sujet

- Publicité -

L’UDRRU demande de consacrer deux semaines à la formation des enseignants pour le « Online Teaching »

Avec le renvoi de la troisième phase du déconfinement au 1er juillet, il est devenu plus que certain qu’il n’y aura pas de rentrée des classes le 14 juin prochain. Du moins, en mode physique. La vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, devrait en donner les détails dans le courant de la semaine, selon son collègue de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal. Déjà, ce scénario semblait inévitable, surtout avec les crèches qui demeurent fermées. Les syndicats des recteurs avaient déjà pris les devants en réclamant un report de deux semaines afin que la rentrée se fasse dans la sérénité.

Fin de semaine dernière, le ministère de l’Éducation indiquait que la rentrée du 14 juin était toujours « on ». Mais dans la soirée de vendredi, le ministre  Jagutpal est venu éclaircir tous les doutes. Même s’il ne l’a pas dit implicitement, le fait qu’il n’y aura pas de troisième phase de déconfinement le 1er juin, comme prévu, laisse sous-entendre que la rentrée du 14 juin est déjà compromise. D’ailleurs, le ministre de la Santé a précisé que la VPM et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, devra se prononcer incessamment sur ces dispositions avec comme priorité « safety des enfants à l’école ».

Alors qu’on réfléchissait encore au niveau du ministère, les syndicats des recteurs avaient déjà anticipé les difficultés et réclamé un report de deux semaines. D’abord, en raison des incertitudes sur le plan sanitaire, ensuite, pour leur donner du temps de préparer la rentrée, car ils se retrouvent actuellement coincés dans un étau avec les examens de SC et de HSC qui se poursuivent jusqu’au 11 juin, et les résultats du National Certificate of Education (NCE), qui sont toujours attendus. Sans compter qu’il faudra procéder au transfert vers les académies de 2 160 candidats.

Après l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools, qui a alerté le ministère de l’Éducation sur cette situation la semaine dernière, un autre syndicat, l’United Deputy Rectors and Rectors Union (UDRRU), s’est aussi prononcé en faveur d’un report de deux semaines. D’abord, ce syndicat avait réclamé que les résultats du NCE soient proclamés plus tôt afin de permettre à l’administration des collèges de s’organiser, mais le Mauritius Examinations Syndicate (MES) n’était pas en mesure d’accélérer les procédures. Le fait qu’une partie du personnel avait été placée en quarantaine, suivant le cas positif d’un superviseur qui desservait le collège GMD Atchia, est venu compliquer l’équation dans le monde scolaire.

Harrish Reedoy, président de l’UDRRU, soutient qu’il n’y a « aucune urgence » pour que l’école reprenne le 14 juin. « Les examens locaux et internationaux seront terminés et il n’y a pas d’enjeu immédiat. Nous avons demandé un renvoi de deux semaines afin que la rentrée puisse se faire dans la sérénité. Il faut revoir le calendrier scolaire pour que les étudiants ne soient pas pénalisés. Car nous avons des étudiants qui sont en zone rouge. » Une lettre en ce sens a été envoyée au ministère de l’Éducation la semaine dernière.

Il ajoute qu’il ne faut pas prendre de risques avec la santé des étudiants et du personnel de l’éducation. D’autant que la situation sanitaire actuelle est telle qu’il n’y a pas de Cluster dans un endroit précis, mais que les cas sont éparpillés à travers l’île.« En plus, en cas de contamination, c’est tout un collège qui devra aller en quarantaine. Ce qui n’est pas évident. Donc, autant ne pas prendre de risques. »

Au cours de ces deux semaines, l’UDRRU suggère de former les enseignants au cours en ligne, sur les plateformes indiquées. Depuis le confinement de l’année dernière, les enseignants ont été inscrits à la plateforme éducative Teams, de Microsoft Office 365. Au moins un enseignant, désigné comme un Microsoft Champion, a été formé dans un établissement et devait à son tour former ses collègues. Toutefois, selon les enseignants, cela n’a pas été fait, car la reprise des classes après le confinement 2020 a été bousculée et chargée. « La priorité était de compléter le programme et de préparer les étudiants pour les examens », indique un enseignant.

Les cours en ligne demeurent tout de même un véritable défi car tous les étudiants n’ont pas accès aux outils nécessaires et à la connexion. La distribution de tablettes gratuites, pour les étudiants dont les familles figurent sur le Social Register of Mauritius, se fait toujours attendre. Ce sont autant d’éléments que la VPM et ministre de l’Éducation devrait venir éclaircir. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation s’annonce très compliquée. D’autant qu’avec la révision du calendrier scolaire, l’année dernière, les étudiants ont déjà perdu une année…


Mauvaise surprise pour les enseignants

Alors que la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation avait annoncé que les étudiants des Grades 7, 8, 10 et 12 seront promus automatiquement, les enseignants ont appris la semaine dernière qu’ils devront procéder à la correction des questionnaires pour les examens déjà entrepris, avant le Lockdown. Avec l’annonce de la VPM, beaucoup avaient compris que ces examens ne seraient pas pris en considération. D’autant que tous les collèges ont déjà procédé à l’évaluation des cas et que les parents ont été informés que leurs enfants étaient qualifiés pour la promotion automatique ou pas.

Des enseignants indiquent ainsi : « Pourquoi attendre la veille de la rentrée pour nous dire cela ? On a eu plus de deux mois de vacances et c’est maintenant, lorsqu’on doit préparer le travail de la rentrée, qu’on nous demande les questionnaires. » En effet, une circulaire datée du 26 mai précise : « Heads of schools should ensure that scripts of papers for examinations taken by their students prior to the national lockdown are duly marked before the re-opening of schools. »


Une question de bonne volonté

Alors que la rentrée en mode présentiel, dans deux semaines, est devenue quasi-impossible, certains enseignants ont déjà mis les pieds à l’étrier avant même les instructions de la VPM et ministre de l’Éducation. Dans des collèges confessionnels, des enseignants ont ainsi repris contact avec leurs élèves pour organiser le travail. Depuis deux semaines déjà, les étudiants concernés reçoivent des notes, engagent des discussions sur des thèmes définis et… font des devoirs. Une initiative saluée par les parents.

D’autre part, les enseignants qui donnent des cours particuliers ont aussi été très actifs pendant le confinement. Discussions sur WhatsApp pour des matières comme General Paper ou la littérature, et cours sur Zoom pour les autres matières, comme les mathématiques. Un enseignant témoigne : « Ce n’est pas juste pour une question d’argent, mais on ne peut laisser les enfants rester inactifs, surtout dans un moment d’incertitudes par rapport à la situation sanitaire. À la rentrée, mes élèves auront une longueur d’avance. Nous pourrons terminer le programme plus tôt et procéder aux révisions. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -