Promesses électorales : Quand le contrat confiance avec la population est rompu…

En cette année des législatives, les promesses électorales, devenues partie intégrante de la campagne électorale, affleurent de nouveau. Sans surprise, en début d’année, il y a eu la promesse de la gratuité de l’éducation tertiaire publique non seulement annoncée, mais aussitôt mise en pratique, et ce sans préparation apparente. Que valent les promesses électorales et quel impact économique peuvent-elles avoir ? De l’autre côté, comment mettre un terme à ce contrat trop souvent rompu avec la population ? Pour l’économiste et ancien candidat à la partielle au No 18 en 2017, Pramode Jaddoo, il importe que les candidats sachent « s’ils pourront tenir leurs promesses » car « l’électorat va juger ». Il y voit de même un jeu de “Snakes and Ladders”, où l’on dispose d’une échelle pour monter, mais où on se voit aussi contraint de descendre. « On ne dit que ce qu’on nous donne. On ne dit pas ce que l’on nous prend », dit-il. Par exemple, « l’augmentation de la pension est un fardeau sur le “working class” taxable ». Ce qui revient à déshabiller Pierre pour habiller Paul… Le syndicaliste, Narendranath Gopee, lui, est d’avis que « le programme électoral ne pèse pas beaucoup car il y a d’autres facteurs qui déterminent les élections à Maurice », comme l’ethnie et la caste. Il préfère parler de « déclarations d’intention » plutôt que de promesses, étant donné que ce sont « des paroles à sens unique lors de réunions nocturnes et autres “meetings” sans donner l’occasion à la population de les questionner ». Le citoyen et travailleur social, Georges Ah Yan, estime pour sa part que les élus « font parfois le contraire même de ce qu’ils ont promis ». Il considère ainsi qu’il est « grand temps » que « l’Electoral Supervisory Commission exige que les élus respectent leurs promesses à travers l’introduction d’une loi ». Ce contrat social que constitue le manifeste électoral devrait, dit-il, « être fait à travers un affidavit pour que les candidats jurent de respecter leurs promesses dans un temps raisonnable ».

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NARENDRANATH GOPEE :
« Le programme électoral ne pèse pas beaucoup »

Les promesses électorales font partie du programme des candidats, lequel est une exigence démocratique. L’électorat a le droit de connaître leurs intentions. Mais que valent ces promesses électorales pour vous ?

Pour moi, les promesses électorales ne sont pas des promesses car c’est une intention qui a été fabriquée à la dernière minute dans une conjoncture, où un parti politique a découvert la faiblesse d’un autre parti et où c’est devenu une chance pour lui d’aller vers une victoire… Prenons l’exemple des élections de 2014, quand l’Alliance Lepep n’était pas sûre d’aller vers une victoire écrasante. Donc, dans un tel contexte, le parti ne prépare pas de promesse mais plutôt une liste de déclarations d’intention. Certes, il prend un engagement quand les candidats disent qu’ils s’engagent à honorer tout ce qu’ils disent sur les “caisses savon”. Je pense qu’il n’y a pas de promesses. D’ailleurs, quand on fait une promesse, il faut l’accomplir à 100%. Vous ne pouvez faire de déclarations d’intention pour ensuite dire, au moment de les implémenter, qu’il y a des contraintes politiques et que vous ne pouvez honorer vos engagements.

Pensez-vous que les promesses sont parfois trop ambitieuses pour être réalisées ?
Je préfère une fois de plus parler de déclarations d’intention. Celles-ci ne sont pas des obligations. J’emploie les termes “déclarations d’intention” car, pendant la période de campagne, on voit des politiciens dans des réunions nocturnes ou des “meetings” où on entend des paroles à sens unique. Ce sont au fait des déclarations publiques de leur intention sans donner l’occasion à la population de les questionner. Il y a beaucoup de déclarations farfelues qui ont été faites et qui ne pourront aboutir, et de l’autre côté, il y a bien des décisions que le gouvernement peut prendre, mais qui ne figurent pas dans son manifeste électoral.

Les promesses ne pèsent-elles pas beaucoup dans la balance ?

Je me pose une question : si on a des élections où aucun parti ne fait de promesses, n’y aura-t-il pas un parti qui gouvernera le pays ? La manière dont les élections se font à Maurice est particulière : à travers des colleurs d’affiches, considérations d’ethnie, de castes… Il y a toute une liste de critères sur lesquels se basent les électeurs à Maurice. On ne peut dire que parce qu’un parti est venu avec une déclaration d’intention que la population a fait son choix.

Il faudrait peut-être faire la distinction entre le programme électoral, qui est exigé de tous, et la promesse électorale ?

Exactement, le programme électoral permet à la population de savoir ce à quoi elle peut s’attendre en cinq ans. Mais, de là à convertir ce programme en une promesse, il faut trouver un moyen de légaliser le programme électoral. Pourquoi ne peut-on pas faire du programme électoral un contrat, un pacte avec la population avec tout son poids légal ? Après un certain laps de temps, soit à mi-mandat, la population devrait avoir les moyens de ramener les élus à l’ordre si une grande proportion du programme électoral n’a pas été implémentée.

Quels sont ces moyens ?

La population doit pouvoir questionner les élus de sa circonscription. Le développement d’un pays ne peut être “piecemeal” avec certains développements majeurs se limitant à certaines circonscriptions et d’autres abandonnées, à l’exemple de la circonscription No 14 (Savanne/Black-River) alors que c’est la plus grande circonscription. On entend parler de “Heritage City” au No 8, de développements au No 11. Finalement, la manière dont le programme électoral est “vendu” pendant la campagne ne pèse pas beaucoup car il y a d’autres facteurs qui déterminent les élections à Maurice. C’est pourquoi on dit que “mem si ou met enn pie banann, li pou eli”. Prenons les élections de 2014 : si on avait mis “enn pie banann” dans certaines circonscriptions, il aurait été élu. Nul besoin de manifeste électoral.

Faut-il une loi pour que les promesses fassent l’objet d’une analyse coûts-bénéfices pour déterminer les conséquences économiques et sociales y relatives ? Par exemple, la gratuité de l’enseignement tertiaire a été annoncée peu avant sa mise en application, et ce sans qu’il y ait eu de débats et, semble-t-il, sans consultations avec les partis concernés.
Pour qu’un pays progresse, il ne faudrait pas que des décisions politiques. On donne aux développements des couleurs politiques. Nous créons ainsi un pays qui stagnera. Après un mandat, on n’est pas sûr d’avoir le même gouvernement. Chaque gouvernement a son propre programme. L’installation d’un nouveau gouvernement apporte une discontinuité dans le progrès économique du pays. Nous pensons donc qu’il y aurait dû y avoir une institution centrale, où il y aurait des représentants de tous les ministères. Ce comité travaillerait sur les “Policy Decisions”. Par exemple, dans l’Éducation, nous avons le National Education Council, qui est censé préparer le plan de l’éducation et sous n’importe quel ministre, il est censé suivre ce plan. Ce qui permet une continuité. Mais, on a fermé ce conseil et toutes les décisions prises dans l’Éducation sont aujourd’hui politiques. C’est l’intention personnelle de Leela Devi Dookun. Ce comité serait une instance permanente qui saurait dans quelle direction apporter des développements. Si on avait une telle instance, à ce moment, les promesses électorales n’auraient pas leur valeur car ce ne serait pas les politiciens qui décideraient de la manière de gérer le pays. Ce sont de tels comités qui apporteraient des développements dans tous les secteurs. Il y aurait des représentants syndicaux et des consultations avec la population. Malheureusement, tel n’est pas le cas. Tout est politisé. Dans son manifeste, l’Alliance Lepep avait dit qu’il y aurait des consultations avec la population. Dire que le gouvernement opère dans la démocratie, je ne vois pas du tout cela. La démocratie participative a disparu. Il y a une poignée de politiciens qui mène la population en bateau avec toutes sortes de prêts qu’ils contractent. Pendant quatre ans, il n’y a pas eu de démocratie. Elle n’a existé qu’un jour, le jour des élections. Une fois élu, le parti oublie la population, avec qui il n’y a pas de consultation.

PRAMODE JADDOO (économiste): « Un jeu de Snakes and Ladders »

Les promesses électorales font partie du programme des candidats, lequel est une exigence démocratique. Mais que valent ces promesses électorales pour vous ?
Les promesses électorales font désormais partie de la culture de Maurice. Tous les partis, que ce soit ceux de l’opposition ou au pouvoir, font des promesses. C’est le jeu des votes. L’électorat, lui, doit choisir en regardant qui donne plus et mieux. C’est une sorte de vente aux enchères. Si on cessait de le faire, ce serait bon. Il faut savoir d’abord si on peut tenir ces promesses. L’électorat jugera par la suite. À l’heure du bilan, l’élu doit pouvoir dire ce qu’il a pu réaliser. C’est donc se préparer pour d’autres élections aussi. Mais, une chose est très grave dans ces promesses car elles touchent à l’État Providence. L’État Providence a été créé en Angleterre par le Parti travailliste car le pays était à genoux. Il y avait eu deux guerres mondiales, deux récessions. Mais, il s’agissait plutôt de prendre l’essentiel des services comme le transport et la santé. Or, les promesses électorales deviennent qu’un “package” dans l’État Providence. Du moment qu’on a lancé les promesses, il n’y a pas de recul. On ne peut dire « je vais annuler l’éducation gratuite, votez pour moi ». C’est donc un chemin de non-retour.

Les promesses doivent-elles faire l’objet d’une analyse coûts-bénéfices pour déterminer les conséquences économiques et sociales y relatives ?

Justement, les promesses ont-elles été faites sur la base du calcul, de la réflexion, avec des comités, des experts dans le domaine ? A-t-on fait des analyses quant au coût et aux sources de revenus ? On ne dit rien. On dit que l’université sera gratuite. Mais, où trouvera-t-on les revenus ? C’est définitivement à travers la taxe. Le régime joue un jeu très frustré de “Snakes and Ladders”. Il y a l’échelle à monter. On est content. Mais, on vous piquera quelque part, beaucoup même. Donc, c’est la frustration qui vient avec la taxe. On est déjà très taxable à Maurice. Il y a aussi le problème de la qualité des services qu’on offrira à travers les promesses électorales. Pourquoi les dirigeants ne partent-ils pas dans les hôpitaux quand ils sont malades ? N’est-ce pas la preuve que la Santé n’est pas de qualité ? L’éducation a de même baissé complètement car le gouvernement n’a pas de finances. L’éducation n’est pas gratuite à Maurice, c’est la scolarité qui est gratuite. Pour remédier à la défaillance dans le système, les parents payent cher des leçons particulières. La qualité laisse à désirer dès le préprimaire. Maintenant, on vient rendre l’éducation tertiaire gratuite. Est-ce qu’il y a des privilèges qu’on enlèvera des chargés de cours ? Faudra-t-il venir avec des leçons aussi au tertiaire ? On ne pense pas non plus à l’impact sur les universités privées… On a donné des permis à beaucoup d’entre elles.

Que pensez-vous des promesses faites par l’Alliance Lepep en 2014 ?

Le régime actuel a remporté les élections, et ce largement à travers les promesses. Une des promesses faites était l’augmentation de la pension de vieillesse. Les personnes âgées ont voté. Maintenant, ce sont les jeunes et leurs parents qui voteront suite à la promesse de la gratuité de l’éducation tertiaire.

Pensez-vous que les promesses sont parfois trop ambitieuses pour être réalisées ?

Elles relèvent plus de la spontanéité. Quelqu’un a une idée. On souffle et on annonce. Mais, on ne pense pas aux conséquences.

Faut-il une loi pour que les promesses fassent l’objet d’une analyse coûts-bénéfices pour déterminer les conséquences économiques et sociales y relatives ?

Je pense, oui. Il faut des études approfondies par des experts avec un dossier bien étoffé pour expliquer au public quelles seront les implications. Par exemple, concernant la gratuité de l’université, il y a déjà un rapport très négatif sur l’Université de Maurice. Il aurait fallu tout redresser avant de venir avec cette annonce. D’ailleurs, les élections sont pour décembre probablement. On aurait pu réfléchir sur la possibilité, mais pas venir du jour au lendemain annoncer la gratuité. C’est de la naïveté de la part du régime. C’est le même problème qu’on a eu en octobre 1976. On avait annoncé l’éducation gratuite pour le primaire et le secondaire avec les élections de décembre 1976. Cela avait créé une pagaille car il n’y avait pas de planification. Le ministre de l’Éducation avait dû démissionner pour laisser la place au “Best Loser” Kher Jagatsingh.

Les promesses électorales sont-elles une perversion de la démocratie ?

C’est juste une question de vote bien calculée. On a déjà promis une autre augmentation de la pension de vieillesse, mais on ne dit pas qu’elle est taxable ! Je paye la taxe sur la pension de vieillesse et sur ma pension de retraite ! On ne dit pas cela. On ne dit que ce qu’on donne. On ne dit pas ce qu’on vous prend. C’est l’engagement d’un régime contre l’autre : « Écoute, moi, j’ai promis, je n’ai pas été élu, à toi de faire maintenant. » Et, on laisse une situation qui est difficile à redresser. L’augmentation de la pension est un fardeau sur le “working class” taxable qui est très minime.

L’électorat doit-il être sur ses gardes compte tenu des nombreuses promesses non tenues à chaque élection ?

Malheureusement, l’électorat de Maurice a toujours cette tendance à voter sur les promesses. Ce n’est pas un électorat intelligent, mais qui dit « je vais gagner ceci ou cela ». Du reste, la MBC joue bien ce rôle, en disant « l’État fait bien » et cela influence les autres. Pourquoi pas le ciblage ? Ce serait plus organisé. Par exemple, tous les parents touchant moins de Rs 20 000 par mois sont exemptés des frais universitaires. On aurait eu moins de dépenses, la qualité ne serait pas affectée et il n’y aurait pas eu de taxe additionnelle sur les salariés. Margaret Thatcher avait introduit le ciblage en Angleterre. Elle avait fait comprendre que si vous méritez vous l’aurez. Je n’ai rien contre le fait que quelqu’un qui mérite gagne, mais si c’est un fils d’avocat ou de juge…

GEORGES AH YAN (Forum des Citoyens Libres): « L’ESC doit apporter des mesures »

Les promesses électorales font partie du programme des candidats, lequel est une exigence démocratique. L’électorat a le droit de connaître leurs intentions. Mais que valent ces promesses électorales pour vous ?

Cette exigence est de mise. Mais, dans la pratique, ceux qui sont élus font parfois le contraire même de ce qu’ils ont promis. On l’a vu, on avait dit qu’on n’irait pas de l’avant avec le Metro Express et voilà que le projet est revenu sans aucune raison valable. Moi, je pense qu’à travers ces promesses, on berne la population. Il est grand temps que l’ESC exige que tous ces partis politiques, qui donnent un manifeste pour inviter les électeurs à voter pour eux, respectent leurs promesses à travers l’introduction d’une loi. Si un candidat a présenté un programme de dix points et qu’au terme de deux ans, il n’a rien fait, il faudrait pouvoir faire un référendum pour décider si le candidat reste ou pas. Il peut présenter de nouveau sa candidature, mais il faut donner l’occasion de le destituer de son poste.

Qu’en est-il quand ces promesses viennent d’un parti ?

Oui, mais, il y a des candidats qui viennent dans leur circonscription en promettant, par exemple, de construire un terrain de foot à Mahébourg. Il doit y avoir un moyen de les sanctionner. Sinon, ce serait comme un chèque blanc et on attend que cinq ans s’écoulent. L’ESC doit revoir cela car c’est un contrat moral et social avec l’électeur de la circonscription. Mais, qu’en est-il si on ne respecte pas ce contrat ? Il faut qu’il y ait une sanction. Sinon, ce serait trop facile.

« Mettre fin aux nominations inadaptées aux postes importants » ; « nous ne gouvernerons pas pour un petit groupe d’amis, d’agents politiques, des copains et des copines » ; « eau 24/7 ». Ce sont entre autres promesses figurant dans le manifeste électoral de l’Alliance Lepep en 2014. Votre commentaire ?

Je pense que tous les Mauriciens ont vu tout cela. L’Alliance Lepep avait dit qu’elle ne prendrait pas part aux manifestations religieuses et elle a fait le contraire. Sur le plan des nominations, cela a été pire. Des projets, qui devaient être réalisés, ne l’ont pas été et ceux, qui ne devaient pas être faits, l’ont été. Par exemple, les cartes d’identité. Je voudrais faire ressortir que l’ancienne carte d’identité est valable car cela n’a pas été “gazetted”. Nous sommes dans un flou total. Pourtant, ils avaient dit que quand ils seraient au pouvoir, ils s’occuperaient de tout cela. Les manifestes électoraux sont pour moi juste pour berner la population. C’est l’ESC qui doit apporter des mesures. Si un candidat ne respecte pas les promesses qu’il a faites dans une circonscription, on devrait avoir le droit de présenter une motion de blâme contre lui et permettre à l’électorat de choisir un autre représentant. J’irai plus loin: ce contrat social que constitue le manifeste électoral devrait être fait à travers un affidavit pour qu’ils jurent de respecter leurs promesses dans un temps raisonnable. On parle de démocratie, mais on n’arrive pas à jouir de nos droits.

Les promesses électorales sont donc pour vous une perversion de la démocratie ?

Définitivement. La démocratie est un mot très fort. Il faut mettre des garde-fous pour qu’on ne nous prenne pas comme argent comptant. On fait de grandes promesses: beaucoup d’emplois seront créés dans le port de Mahébourg, etc. Est-ce normal qu’on fasse des promesses dans l’intention de nous duper ?

Pensez-vous que les promesses sont parfois trop ambitieuses pour être réalisées ?

Non, les candidats le font exprès. Ils placent la barre très haut pour attirer les gens. Donc, s’ils veulent mettre la barre haut, ils doivent jurer un affidavit. Tant qu’il n’y a pas cela, rien n’est obligatoire. Ils peuvent vous énumérer 50 mesures et n’en réalisent qu’une seule. Nous, au Forum des Citoyens Libres, une Ong et non un parti politique, nous comptons soumettre un mémoire en vue de combattre ces promesses électorales non tenues. Nous envisageons aussi une campagne à travers l’île.

L’électorat doit-il être sur ses gardes compte tenu des nombreuses promesses non tenues à chaque élection ?

Kan enn dimoun pe noye, li atrap enn brin difil pou sov so lavi. L’électeur n’est pas éveillé. Notre système éducatif nous rend passifs. Les candidats le savent. C’est pour cela qu’ils agissent ainsi. C’est pourquoi le rôle de l’ESC est important dans la lutte contre la non-tenue de ces promesses.

Faut-il une loi aussi pour que les promesses fassent l’objet d’une analyse coûts-bénéfices pour déterminer les conséquences économiques et sociales y relatives ? Par exemple, la gratuité de l’enseignement tertiaire a été annoncée peu avant sa mise en application, et ce sans qu’il y ait eu de débats et, semble-t-il, sans consultations avec les partis concernés.
Définitivement. Quand on vient dire qu’on fera tel ou tel projet, encore faut-il qu’on donne des détails pour montrer la faisabilité. Est-ce faisable, est-ce raisonnable ? Si demain on nous dit qu’on fera de Mahébourg un port de pêche. Est-ce tout ? Non ! Il faut dire combien cela coûtera pour que l’électeur sache si on est en train de l’entuber ou si c’est un projet vraiment fiable. Ce n’est ainsi qu’on pourra choisir le candidat. Et, quand on le choisit, on le fait par rapport à son projet. Concernant la gratuité de l’éducation tertiaire, on n’a pas dit où on obtiendra l’argent. Tout ce qu’on présente comme promesse électorale, il faut qu’il y ait des détails du début à la fin. Laissez l’électorat analyser.

Vous porterez-vous candidat aux prochaines législatives ?

Définitivement. Nous, au Forum des Citoyens Libres, nous voulons porter le combat au Parlement pour obtenir de meilleurs résultats. Nous ne sommes pas un parti. Nous sommes une vingtaine de membres et chacun représentera sa circonscription. Notre promesse sera simple : nous combattrons les injustices et irrégularités comme nous le faisons aujourd’hui à l’extérieur du Parlement pour l’accaparement de nos plages, pour la carte d’identité qui demande des empreintes.

Comment savoir si vous tiendrez vos promesses ?

Nous faisons ce travail depuis dix ans. Ce n’est pas au bout de dix ans qu’on cessera de lutter contre l’injustice, les fraudes et la corruption. Au Parlement, ce sera plus facile. Je poserai des questions au ministre de l’Environnement. Aujourd’hui, il ne nous répond pas.

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