(PSAC et NCE) Absences aux examens pour cause de COVID : Le sort de 1300 élèves entre les mains de l’Éducation

– Le syndicat des recteurs du secondaire d’Etat et le SEDEC plaident en faveur des candidats absents et souhaitent la tenue de nouveaux examens

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– L’avenir scolaire de ce millier d’enfants au Question Time demain au Parlement

Alors que le Mauritius Examinations Syndicate entame cette semaine la correction des scripts des candidats aux examens du Primary School Achievement Certificate (Grade 6/Std VI) et de ceux du National Certificate of Education (Grade 9/Form III),  l’avenir scolaire d’un peu plus de mille enfants n’ayant pas participé à ces épreuves est à l’ordre du jour.  L’Union of Rectors and Deputy  Rectors of State Secondary Schools et le Service Diocésain de l’Éducation catholique (SeDEC) prennent position contre toute éventuelle décision allant dans le sens d’une sanction à l’encontre de ces enfants, en faisant ressortir le contexte particulier dans lequel se sont déroulées ces examens. Le syndicat des recteurs du secondaire d’Etat et l’Éducation catholique ont chacun de leur côté, dans des correspondances,  soumis leurs opinions et suggestions au ministère de l’Éducation en mettant en exergue le principe fondamental de chances égales pour tous les enfants indistinctement. La députée MMM Arianne Navarre-Marie, interpellera, la vice-Première ministre et ministre de l’Education, Leela Devi Dookun-Luchoomun, à ce sujet au Parlement demain lors du Question Time.

« Ki pou ariv sa bann zanfan-la ? Eski zot pou bizin redouble zot klas ?  Eski bann zanfan ki dan Grad 9 pou bizin kit lolez ?  Eski minister pa kapav organiz enn lot lexamin pou zot ? » : Voilà autant de questions du grand public depuis quelques jours. 1066 enfants en Grade 6 n’auraient pas pris part aux derniers examens du PSAC et 315 élèves en Grade 9 absents aux épreuves de la première édition du NCE. Mais on ne sait pas exactement combien d’entre eux étaient absents pour toutes les matières et combien ont raté seulement certaines épreuves. On aura probablement les informations officielles à ce sujet demain au Parlement à la suite de la question de Arianne Navarre-Marie à Leela-Devi Dookun-Luchoomun,  libellée comme suit: « whether, in regard to the Primary School Achievement Certificate, the National Certificate of Education, the Cambridge School Certificate and Higher School Certificate Examinations 2021, she will state the number of (a) students who (i) could not/cannot take part therein on account of being tested COVID-19 positive and (ii) took part/are taking part therein in quarantine centres and (b) supervisors, coordinators, markers and invigilators who were tested COVID-19 positive and/or were admitted in quarantine centres as a result of contact tracing exercises? »

De leur côté, l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools et le Service Diocésain de l’Éducation Catholique (SeDEC) abondent dans le même sens : « Ce n’est pas la faute de ces enfants s’ils ont raté leurs examens. » Ces deux instances soutiennent que l’absence de ces élèves relève d’une décision de leurs parents face à la résurgence des cas de COVID-19 dans le pays depuis début mars.

Dans un communiqué au sujet de ces absences, le SeDEC avance que « la  raison principale évoquée est la COVID-19 et tous les problèmes qui ont surgi », à savoir « dépistage et tests positifs, élèves en quarantaine, peur de la contamination, problèmes de transport dans certaines régions… ».  Le syndicat des recteurs des collèges d’État dans son document transmis au ministère et intitulé « Policy Proposals –National Exams held in times of the flaring COVID contagion: Facts, issues and proposals made with regards to those students who missed their examinations » avancent des raisons qui auraient motivé ces parents à garder leurs enfants à la maison, soit

peur des parents d’envoyer leurs enfants dans des centres d’examens où des surveillants ou élèves étaient peut-être contaminés ;

les parents n’étaient pas convaincus des mesures de sécurité mises en place par le ministère de l’Éducation ;

absence d’une stratégie de communication efficace du ministère de l’Éducation et échec des autorités pour rassurer et convaincre les parents des conditions sanitaires déployées pour la tenue des examens ; et

une opinion publique négative des mesures prises après les événements survenus à l’école Philippe Rivalland RCA pendant les examens du PSAC.

Il est important de souligner le caractère hyper compétitif et sélectif de ces deux examens nationaux ; le PSAC permet à l’Éducation nationale de faire l’admission en Grade 7 dans les collèges régionaux d’État et privés et d’allouer les places en fonction des résultats des élèves. Tandis que le nouveau NEC servira à la sélection d’élèves pour l’admission en Grade 10 dans les douze « Academies »  du secondaire d’État.  De ce fait, le SeDEC suggère au ministère de l’Éducation de tenir de nouvelles épreuves à l’intention spécifiquement de ce millier d’enfants de manière à ce que ces derniers ne perdent pas leur chance d’obtenir une place dans un collège à la prochaine année scolaire débutant en juin.

« Le SeDEC parle dans l’intérêt de tous les enfants de la République de Maurice indistinctement et ce qui nous a guidé dans notre proposition au ministère est le principe d’égalité de chances et d’équité. Le SeDEC est d’avis que le Ministère de l’Éducation devrait considérer l’organisation des examens pour tous les candidats absents du PSAC de manière à ce que tout le monde ait une chance égale pour l’obtention d’une place dans un collège pour la rentrée de juin 2021.  Nous avons fait la même proposition pour les absents du NCE afin qu’ils puissent avoir une chance de monter en Grade 10 », fait ressortir au Mauricien Gilberte Chung, directrice de l’Éducation catholique.

Dans les deux cas le SeDEC demande que ce deuxième exercice d’examens se tienne avant la publication des résultats du PSAC et du NCE afin que tous les élèves puissent obtenir leurs résultats au même moment.

SYNDICAT DES RECTEURS :  « Pour des fresh papers  d’un même niveau »

L’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools rappelle que l’éducation est obligatoire jusqu’à 16 ans et de ce fait, il est important, ajoutent ces recteurs, que tous les enfants aient la possibilité de poursuivre leur scolarité. « The overarching principle is to get all students back in the main stream of education so that all children of the Republic continue their schooling », écrit ce syndicat dans son document envoyé au ministère.

C’est ainsi que cette instance syndicale propose des “fresh papers” à l’intention de ce millier d’élèves absents aux derniers examens, et met l’accent sur  l’importance d’avoir des questionnaires du même niveau que ceux proposés à ceux ayant déjà pris part afin que tous les candidats soient sur un pied d’égalité. « The Ministry of Education will ensure that while it is looking for possible solutions, the papers set for any compensating exams must be of the same level and the same complexity as those who have already been taken », fait clairement ressortir le syndicat des recteurs.

Si l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools se prononce en faveur de la tenue  des « fresh papers » pour ces 1300 élèves ayant raté leurs examens, en revanche, sa demande est assortie de quelques conditions quant à l’octroi des places dans les collèges d’État à ces derniers. Dans le cas des absents du PSAC, il suggère que « their admissions to state secondary schools will be carried out after the first batch of students would have been allotted their seats in secondary schools ». Et  concernant les 300 absents aux épreuves du NCE ces recteurs du secondaire d’État s’opposent à une admission dans des Academies. « However, the students issued from the 2nd batch will not be considered for an admission in any academy. »

Comment donc faire un plaidoyer pour des chances égales pour tous et en même temps avoir deux politiques différentes lorsqu’il s’agit des admissions dans les collèges d’État ? « The mechanism which will be adopted to compensate those students who have not attended exams should have at its core a notion of justice with regards to those students who attended the exams in the time frame », expliquent ces recteurs dans leur “policy proposals”.

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