Public Sector Business Transformation Strategy : Le secteur public fait face à des défis sans précédent

Uniquement 30% des fonds pour la formation des fonctionnaires utilisés

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Dans un monde en constante mutation, où l’adaptation est un moyen essentiel pour survivre, le secteur public à Maurice se prépare à toute éventualité. Dans ce contexte, le Civil Service College a été créé en vue d’offrir des formations appropriées qui permettront aux officiers du secteur public d’avoir les compétences nécessaires pour que la Fonction publique soit « plus résiliente et efficiente » et puisse répondre aux inévitables changements. Malgré les initiatives mises en place, la réputation du secteur public prend quand même un mauvais coup. Les fonctionnaires sont ainsi placés devant leurs responsabilités.

Le lancement de deux jours de formation par le ministère de la Fonction publique sur le Management Information System à l’hôtel Intercontinental, à Balaclava, a permis de lever le voile sur des réalités du secteur public. « If you decide not to play by the rules, you will bear the consequences », a catégoriquement affirmé le secrétaire du Service civil, Swaminathan Ragen, dont la longue expérience dans le secteur n’est pas à expliquer. Selon lui, depuis la mise en place des Transformation Implementation Committees (TIC) dans les différents ministères et départements en 2017, en vue d’améliorer le service public, une « certaine récalcitrance est observée ».

Selon ses analyses, sur les 39 TIC, ils ne sont que 31 qui ont soumis leurs plans d’actions pour être considérés par le National Planning and Results Committee. Un comité a été mis en opération au ministère du Service civil. Alors que le gouvernement envisage de numériser plusieurs services, Swaminathan Ragen note avec regret que le pourcentage d’approvisionnement, mené sur la plateforme électronique du Procurement Policy Office, n’atteint même pas l’objectif fixé de 40%. « C’est nullement surprenant d’avoir des remarques désagréables du National Audit Office sur les manquements, le gaspillage, le dépassement de coût et le retard sur les projets donnant lieu à un service médiocre, voire aucun service chaque année », ajoute-t-il.

Et pour montrer un changement positif dans le secteur, il estime que la manière, l’attitude, la compassion aux citoyens du pays et la communauté des affaires le prouvent. « Des gestes simples, même les plus petits qu’ils soient, peuvent faire une grande différence. Mais encore, cette résistance au changement est souvent fréquente », note-t-il. Pour le secrétaire du service civil, un fonctionnaire doit se rappeler qu’il travaille pour le gouvernement et doit se montrer « loyal » au gouvernement du jour. À ce même sujet, il appelle à l’honnêteté et le dévouement dans le travail pour la confiance placée dans chaque fonctionnaire.

Par ailleurs, pour Swaminathan Ragen, la fonction publique fait face à des « moments difficiles ». Si pour lui, le secteur public a une contribution indéniable dans le développement socio-économique de Maurice depuis l’indépendance, la donne a aujourd’hui changé. « Nous faisons face à des défis sans précédent que ce soit au niveau local ou à l’international. Ce qui nous demande à être résilient et nous adapter à tous les niveaux de la bureaucratie », fait-il ressortir.

La situation est encore plus compliquée avec la quatrième révolution industrielle entraînant, dans sa vague, l’intelligence artificielle, la robotique, la technologie financière et le Cloud Computing. « Ceci démontre que notre modèle de développement et nos institutions doivent se mettre à jour pour être en premier dans la course », dit-il. Swaminathan Ragen « craint » que si l’adaptation n’est pas rapide dans un environnement, qui évolue constamment, et que si on demeure dans « notre zone de confort », le risque de s’éloigner de la route du progrès est présent.

Il ajoute : « S’il n’y a pas de solution miracle pour répondre aux défis qui guettent le secteur public, les réformes du secteur et la transformation dans la manière de faire les affaires sont clés pour un écosystème nouveau où chaque fonctionnaire a son rôle à jouer pour une nouvelle administration solide de la fonction publique. Lors de ce lancement, il a annoncé que de nouvelles mesures seront annoncées dans le programme du gouvernement visant à améliorer le service civil. »

Cette formation est offerte par le Civil Service College. Le directeur général de l’institution, Ramesh Durbarry, estime que la transformation du service civil à Maurice demande la prévoyance si le pays aspire à devenir un pays à revenus élevés. Pour lui, réaliser un tel objectif nécessite une approche de tout le gouvernement et non travailler en isolation. La transformation, dit-il, « n’est pas facile » et concède les difficultés qui sont présentes. À ce sujet, il cite le « manque de leadership et de continuité, le manque d’apprentissage, la capacité et le décalage avec les organisations ». Ramesh Durbarry a dû prendre de longs exemples afin de pouvoir convaincre ceux présents sur le rôle du Civil Service College dans la transformation du secteur public. Et pour lui, le MIS est un pas de plus pour assurer que les projets sont non seulement implémentés, mais aussi suivis.

30 000 fonctionnaires déjà formés

Depuis la mise en place du Civil Service College en 2015, ils sont 30 000 fonctionnaires qui ont été formés. Pour Ramesh Durbarry, même si les débuts ont été laborieux s’agissant de la demande pour la formation où jusqu’à 60% des fonds, soit Rs 65 millions destinés, retournaient dans les caisses du ministère des Finances, la demande pour des cours taillés sur mesure augmente.

Non seulement la formation des fonctionnaires, le directeur avance que des cours seront conçus avec la collaboration de l’Open University et ajoute que le Civil Service College deviendra bientôt un organisme d’attribution. De plus, cette institution est aussi engagée dans des projets de conseils.

Présent lors de ce lancement, le ministre de la Fonction publique, Vikram Hurdoyal, a confirmé la construction d’un immeuble dernier cri qui sera construit à Ébène. Il espère que le projet sera terminé dans le délai prescrit. Alors qu’ils ne sont que 30 000 fonctionnaires qui ont déjà été formés par le Civil Service College, il avance que la demande a été faite pour « doubler » le nombre de fonctionnaires pour qu’ils soient formés à travers un apprentissage mixte. Et d’annoncer également que l’institution « offrira bientôt des cours de haut niveau » sur les technologies nouvelles telles l’intelligence artificielle, la chaîne de blocs et l’Internet des Objets.

S’agissant de l’assurance médicale pour les fonctionnaires, elle a été remise sur le tapis par le ministre. Selon lui, de nouvelles procédures ont été initiées à ce sujet. Par ailleurs, la plateforme d’alerte par SMS à tous les fonctionnaires sera lancée le mois prochain. Le ministre demande aux fonctionnaires d’avoir leurs numéros de téléphone respectifs enregistrés par le département des ressources humaines pour qu’ils puissent être tenus au courant des informations.

Le Management Information System est une initiative mise en place par le Public Sector Business Transformation Bureau et dont les objectifs sont multiples. Le MIS veille à ce que la transformation du secteur public se réalise. Ce système est présent dans chaque Transformation Information Committee opérationnel chaque ministère et département du gouvernement. Pour mieux comprendre le fonctionnement de ce système, deux jours de formations sont offerts à une centaine de fonctionnaires sur ce système. Le Public Sector Business Transformation Bureau a été créé suite à la Public Sector Business Transformation Strategy.

 

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