Qui vote ? – Devoirs et responsabilités du citoyen

941 719 électeurs iront voter le 7 novembre prochain. Un nombre qui aurait pu être plus conséquent. Du moins, c’est ce que pensent plusieurs citoyens mécontents de ne pas être inscrits sur le registre électoral de cette année. La loi, elle, est claire sur ce sujet ainsi que le commissaire électoral, Irfan Rahman : il est avant tout question de responsabilité citoyenne.

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“Je ne comprends pas. J’ai pourtant voté en 2014, de même que pour les élections précédentes.” C’est ce que nous confie Sarita (prénom modifié), habitante de Bain-Boeuf, dans le Nord de l’île. Comme elle, plusieurs habitants du quartier ont eu la mauvaise surprise de ne pas voir leurs noms affichés sur la liste. “Ni moi ni mon mari n’avons été sollicités. Il est vrai que l’on travaille tous les deux, ce qui pourrait peut-être expliquer que les officiers ne nous aient pas vus, mais ils auraient pu au moins laisser une lettre”, poursuit-elle. Toujours dans le même quartier, quelques pâtés de maisons plus bas, une autre citoyenne a, elle, reçu un courrier dans sa boîte aux lettres. Pourquoi pas les autres habitants ?

Je n’étais pas inscrite ”

En outre, Sarita nous confie que c’est en mai qu’elle a reçu un message de l’Electoral Commission pour vérifier si elle figure sur la liste électorale. “C’est à ce moment-là que j’ai appris que je n’étais pas inscrite”, dit-elle. Même son de cloche du côté de quelques internautes qui ont décidé de faire part de leur état d’âme sur la page officielle de la commission électorale. “I cannot find myself in the register despite not leaving the country and changing address. I am voting since 2000 without any problem”, déplore un internaute. D’ailleurs, une pétition a même été créée sur les réseaux sociaux par ceux n’étant pas inscrits sur le registre cette année.

Et pourtant, la Commission électorale est sur le terrain tous les ans et à la même époque. En effet, l’exercice de house-to-house enquiry s’est tenu du 12 au 26 janvier 2019, et pas moins de 2 533 canvassers ont été déployés sur le terrain, et ce partout à travers l’île. “Les officiers sont parfois confrontés à plusieurs problèmes sur le terrain, soit il n’y a personne à la maison, soit il y a des chiens et des fois il n’y a aucun moyen pour les contacter. Il m’est déjà arrivé d’attendre plusieurs heures devant le portail d’une personne. Sa maison était au bout d’une grande allée, et quasiment impossible d’accès, ce qui pourrait peut-être expliquer que certaines personnes n’aient pas reçu de visite”, nous confie une ancienne canvasser’. Néanmoins, précise-t-elle, il est du devoir du citoyen de vérifier si son nom figure sur la liste et d’aller ensuite vers la commission électorale pour les démarches nécessaires.

Le commissaire électoral Irfan Rahman répondait, jeudi, à une question d’un Campaign Manager lors de la réunion, jeudi. Il expliquait qu’il est du devoir du citoyen non enregistré pour diverses raisons de s’enquérir auprès de la commission électorale, car à leur niveau tout a été fait dans les règles.

Qui a le droit de voter ?

Si, pour la première fois en France, 5 184 détenus (soit les personnes majeures, françaises ou de nationalité d’un des États membres de l’Union européenne) ont eu la possibilité de voter directement dans l’enceinte de leur établissement pénitentiaire pour les européennes du 26 mai, à Maurice nos prisonniers devront encore attendre. Ces derniers n’ayant pas encore droit au vote.

Pour ce qui est des malades admis en clinique ou à l’hôpital, eux non plus ne pourront pas voter par procuration. En effet, le commissaire électoral a précisé que seules trois catégories d’électeurs sont concernées, à savoir les officiers électoraux, les policiers et les ambassadeurs basés à l’étranger. “Même si une personne est à l’hôpital, la loi ne prévoit aucune dérogation pour un vote par proxy. La personne doit se présenter dans son centre de vote.” Aussi, Irfan Rahman a précisé que 838 étrangers auront le droit de voter, dont des Indiens, des Sud-Africains, des Bangladais, des Pakistanais et des Britanniques, entre autres. “La loi prévoit que les étrangers du Commonwealth qui résident plus de deux ans à Maurice sont éligibles pour voter.”

Quid des Mauriciens à l’étranger ?

Nous avons retrouvé dans nos archives un article du Mauricien datant du 14 août 2014 qui pourrait répondre aux questions que se posent de nombreux compatriotes établis à l’étranger, une diaspora très attachée à son île et qui revendique depuis bien des années, son droit de vote. “Pour les Mauriciens de l’étranger, c’est simple: ils n’ont pas le droit de vote ni le droit d’être candidats aux élections mauriciennes. La logique est claire, comme ils ne sont issus d’aucune circonscription, ils ne sont pas inscrits sur la liste électorale et ne peuvent donc pas voter. Notre démocratie fonctionne sur un système où les élus du peuple sont les élus d’un lieu géographique mauricien. Ils ne peuvent pas non plus être candidats.” A réfléchir.

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