Rapport Rotin Bazar : Gulbul V. Gulbul

  • Le neveu Reaz Gulbul au CCID, hier: « Raouf Gulbul inn dir mwa dir Parveeza Jeeva pa inkriminn Veeren »
  • Ce témoin, qui a participé à une reconstitution des faits au QG de l’ADSU, deva identifier l’officier de l’ADSU qui l’avait accompagné jusqu’à la cellule de Parveeza Jeeva

Les pressions sur Raouf Gulbul, candidat battu du MSM aux élections générales du 10 décembre 2014 et Legal Adviser du Premier ministre, Pravind Jugnuath, s’accentuent en ce début d’année. D’abord, il y a son retour annoncé au QG de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) au sujet des avoirs. Puis,  après l’enquête du Central CID sur le financement de sa campagne électorale avec l’épisode du “big black bag” qu’il avait récupéré à Saint-Pierre, et dont un témoin a affirmé qu’il contenait des liasses de billets, , l’équipe de l’ACP Devanand Reekoye s’est attaquée à un autre aspect du rapport Lam Shang Leen. Ce volet des Findings du rapport Rotin Bazar s’avèrent être encore plus compromettant, avec notamment les relations entretenues par l’homme de loi et le réseau du trafiquant de drogue Peroumal Veeren.

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Ainsi, l’ex-clerc de « Me Devir Lanket », Reaz Gulbul, a participé à une reconstitution des faits dans les locaux de l’ADSU hier, où il a confirmé avoir bien rencontré Parveeza Jeeva à la demande de son oncle et avocat. L’exercice a été filmé par un officier du Scene of Crime Office et, par la suite, le témoin s’est rendu dans les locaux du CCID pour expliquer les différentes étapes de cette affaire. D’emblée, Reaz Gulbul a une nouvelle fois cloué au pilori l’avocat Raouf Gulbul après l’arrestation de Parveeza Jeeva en 2005 pour une affaire de drogue et la saisie de Rs 507 000 chez elle.

Or, l’entourage de Peroumal Veeren a pris connaissance qu’elle avait révélé le nom du caïd dans sa déposition, l’accusant d’être l’importateur d’une cargaison d’héroïne valant Rs 18 M. Un fait étrange et qui intrigue, selon le CCID, est que Parveeza Jeeva était interrogée par une équipe restreinte de limiers au quartier général de l’ADSU. « Comment cette information a pu sortir ? » s’interroge-t-on au sein de l’équipe de l’ACP Reekoye.

« À ma connaissance, la mère et la sœur de Veeren Peroumal sont venues à l’étude de Me Gulbul en trois occasions pour retenir les services d’un homme de loi et assurer la défense de Parveeza Jeeva. À la troisième occasion, Me Raouf Gulbul n’était pas au bureau. La mère et la sœur de Peroumal Veeren m’avaient remis en personne une somme de Rs 750 000 pour mon patron », a déclaré Reaz Gulbul. Et d’ajouter que, par la suite, Me Gulbul lui avait donné des instructions pour qu’il se rende au QG de l’ADSU en vue de rencontrer Parveeza Jeeva. « Je m’y suis rendu afin de rencontrer un officier de l’ADSU dont il m’avait donné le nom. À l’ADSU, j’ai rencontré ce membre de l’ADSU qui m’a accompagné dans une salle au premier étage où se trouvait Parveeza Jeeva. Je lui ai fait comprendre que “mo tonton inn avoy mwa pou dir ou pa trakase, li pou fer le neseser pou ou me na pa inkriminn Veeren dan sa zafer la drog-la ek pa donn okenn lanket”. »

Le fait d’intervenir auprès d’un témoin pour la faire revenir sur sa déposition initiale « est un délit très grave », selon un membre de la Task Force, qui ne souhaite pas cependant confirmer à ce stade s’il y aura une charge provisoire qui sera retenue contre le principal intéressé. « Nous devons écouter les deux versions », a souligné l’interlocuteur.

Par ailleurs, les enquêteurs comptent interroger le policier qui aurait facilité la rencontre entre Reaz Gulbul et Parveeza Jeeva. L’équipe de la Task Force n’a pas souhaité divulguer l’identité de ce policier à ce stade, mais elle s’accorde à dire que ce dernier n’avait pas le droit de laisser entrer un clerc dans un bureau de l’ADSU pour parler à un témoin. « Zis avoka sa madam la ki ti gagn drwa zwen li. » D’autant plus que les services de Raouf Gulbul avaient été retenus par Peroumal Veeren. « Ou kwar enn simp polisye kapav amen enn dimoun zoin enn sispe dan biro ADSU ? », se demande-t-on du côté du CCID. D’ailleurs, ce membre de l’ADSU sera très probablement interrogé la semaine prochaine ou la semaine suivante, dépendant du calendrier de travail des enquêteurs. Ce n’est que par la suite que l’avocat Raouf Gulbul sera convoqué aux Casernes centrales pour s’expliquer sur sa « proximité » avec certains éléments de la brigade antidrogue.

Pour rappel, il s’agit du second exercice de reconstitution des faits auquel participe Reaz Gulbul après celui de l’année dernière à Plaine-Verte. Il avait allégué que les proches de son oncle lui avaient proposé la somme de Rs 300 000 pour témoigner en sa faveur mais qu’il avait refusée. Selon lui, son oncle s’est entretenu avec lui et lui a proposé de le réemployer en révisant son salaire. L’ex-clerc avait communiqué à la police les noms des émissaires qui l’avait rencontré dans une maison, rue Desforges, à Plaine-Verte. « Monn refiz pran zot kass », avait-il déclaré à l’équipe de l’ACP Reekoye.

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