Rapport Rotin Bazar — The Day After : Tensions au Barreau !

Le Bar Council a déjà soumis au Chef juge le Referral pour un Prima Facie Case de Serious Breach of Ethics contre l’ex-Deputy Speaker, Me Sanjeev Teeluckdharry, en vue de sanctions disciplinaires

- Publicité -

● Guerre fratricide entre Me Ashley Hurhangee et l’ex-Chairman de la GRA, avec l’ex-directeur du MES, Lucien Finette , susceptible de porter l’estocade à Gulbul

Plus d’une vingtaine de mois après les révélations de Week-End au sujet des dénonciations de VVIPs du Barreau à la commission d’enquête sur la drogue, la tension n’a cessé de monter crescendo parmi les membres de la profession légale. Alors que l’Attorney General, Me Maneesh Gobin, étudie encore le rapport Rotin Bazar avec une recommandation d’initier des procédures pour le disbarment (radiation de l’ordre des avocats) de Me Raouf Gulbul, la Mauritius Bar Association, ou encore le Bar Council, ont passé à la vitesse supérieure. L’ancien Deputy Speaker, Me Sanjeev Teeluckdharry, celui-là même qui a saisi la Cour suprême d’une injonction pour interdire à l’ancien juge, Paul Lam Shang Leen, d’empocher les Rs 17,3 millions pour les travaux de la commission d’enquête coûtant Rs 31 millions, se trouve en eaux troubles.

Depuis le début de la semaine écoulée, Me Teeluckdharry, aurait été informé formellement qu’il doit faire face à un Prima facie case for a serious breach of ethics. Le Chef juge, Keshoe Parsad Matadeen, est également en présence d’un Referral pour la mise sur pied des procédures en vue de sanctionner ses écarts de conduite. Au cours de cette même semaine, Me Ahsley Hurhangee a déclenché une guerre fratricide avec l’ancien Chairman de la Gambling Regulatory Authority dans le cadre du procès de réclamations de Rs 200 millions. Le fait à retenir est que l’ancien directeur du Mauritius Examinations Syndicate, Lucien Finette, est appelé à porter l’estocade à Gulbul dans cette affaire découlant du rapport Rotin Bazar de l’ancien juge Lam Shang Leen. En tout cas, le retour du Premier ministre, Pravind Jugnauth, de New York, ne sera pas de tout repos sur le front de la commission d’enquête sur la drogue.

Des recoupements d’informations effectués par WeekEnd auprès d’Honourable Sources au sein du Barreau confirment que l’ancien Deputy Speaker de la majorité gouvernementale pourra diffi cilement échapper à un comité disciplinaire sous la section 13 (3) de la Mauritius Bar Association Act dans ce high profi le case. Le principal concerné a déjà été informé qu’il fait l’objet d’un “prima facie case of serious breach of Rule 2.3 (a) (iii) of the Code of Ethics”. Cette affaire devra être traitée par la Cour suprême selon les procédures établies avec l’Attorney General, également Vice-Chairman du Bar Council, “fully briefed” sur la question. D’ailleurs, le Bar Council, dont le président, Me Hervé Duval Jr, Senior Counsel, et Me Yahia Nazroo, secrétaire, aurait déjà transmis officiellement au chef juge le Referral avec tous les exhibits pour soutenir les faits reprochés à Me Teeluckdharry. Le tout se résume principalement à un enregistrement vidéo montrant ce “Sun Trust Boy binning the report of the commission of inquiry into drug trafficking”. Le Bar Council en est arrivé à la conclusion que cette démarche et les commentaires accompagnant ce geste “were likely to adversely affect public confidence in the legal profession”.

Tout en soulignant que “the Bar Council considers that it is urgent and necessary in order to preserve public confidence in the legal profession that the Supreme Court deals with Mr Teeluckdharry as it deems fit for serious and repeated breaches of etiquette”, Mes Duval et Nazroo rappellent que ce même avocat est déjà Under Report for breach of the Code of Ethics dans un autre cas avec le dossier soumis à la Cour suprême depuis le 18 janvier 2017. Le cas Teeluckdharry n’est pas le seul dossier qui alimente la tension au Barreau. Avec le procès en diffamation de Rs 200 millions logé contre lui par Me Raouf Gulbul, Me Hurhangee a déterré la hache de guerre contre son confrère. Ainsi, Lucien Finette devrait être appelé à participer à cette opération de déshabillage du Legal Adviser du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Le nom de l’ancien directeur du MES et membre de l’Inner Circle de Navin Ramgoolam a été dans la Demand of Particulars logée par Me Hurhangee devant le Master and Registrar.

Une 16e question qui fait jaser

D’aucuns affirment que Lucien Finette pourrait être amené à jurer un affidavit retraçant les circonstances dans lesquelles Raouf Gulbul et des membres de sa famille avaient tenu à le rencontrer suite à des résultats des examens du Certificate of Primary Education (CPE) et pour une admission kasse kontur au collège Royal de Curepipe. Après avoir essuyé un premier refus, la famille serait revenue à la charge une seconde fois. Dans cet éventuel affidavit ou encore dans le box des témoins en Cour, l’ancien directeur du MES sera appelé à confirmer que “he had turned down the request as he couldn’t do such a thing because it would be illegal, unethical and it would operate to the detriment of another child who was more deserving”. Mais ceux qui ont accès au document rédigé par les soins de Me Nanda Hurhangee (avouée) et Me Antoine Domingue, Senior Counsel, au titre du Defendant’s Demand of Particulars of the Plaint dans les réclamations de Rs 200 millions, s’attardent à la 16e question adressée à Me Raouf Gulbul, soit “Did Mr Finette flatly refuse to intervene? If so, in whose presence?” La réponse à cette question fait jaser plus d’un dans le monde du judiciaire, car la réponse ne devrait pas être sans conséquences constitutionnelles pour la VVIP concernée.

Un autre volet délicat de la Demand of Particulars à Raouf Gulbul concerne son passage à la magistrature, surtout par rapport à cette descente de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) au domicile du trafiquant de drogue, Siddick Kurumtully, aussi connu sous le nom de “Monstre”. Le sergent Ollee, qui dirigeait cette opération anti-drogue sur la base d’informations vérifiées et vérifiables, avait été agressé mortellement à l’arme blanche par ledit Monstre. Des précisions sont réclamées de l’ancien magistrat au sujet de la signature du Warrant peu avant l’opération. A ce stade, il est difficile de dire si Lakwizinn du Prime Minister’s Office serait favorable à une mise à distance politique de l’ex-Chairman de la GRA du Premier ministre et leader du MSM….

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -