Rassemblements politiques—1er Mai : le lancement de la campagne électorale

Le GM en force pour montrer que “la population est avec nous”

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Rendez-vous est donné ce mercredi pour les grands rassemblements du 1er-Mai que les partis politiques célébreront en réunissant chacun leurs adhérents dans les principales villes du pays. Les quatre formations, le MSM/ML, qui représente le gouvernement, le MMM, le PTr et le PMSD ont donné rendez-vous à leurs sympathisants à Vacoas, Rose-Hil, Port-Louis et Ebène respectivement. Les syndicats, eux, seront réunis à Beau-Bassin. Cette année, la fête du Travail revêt une importance particulière : c’est le premier grand rassemblement avant les élections générales. D’ailleurs, pour l’opposition, ce 1er mai marque le début de la campagne électorale. A trois jours de l’événement, les partis mettent les bouchées doubles pour mobiliser le maximum de personnes à leurs meetings et ainsi marquer des points politiques en matière de soutien populaire. Pour ce 1er Mai, dernier rendez-vous public majeur avant les élections générales, les partis sont tous à la recherche de la formule magique qui démontrera leur force.

Pas de symbole du travail

Malgré le caractère solennel de ce jour normalement dédié aux travailleurs, difficile de donner à ce 1er Mai son vrai symbole de fête du Travail, car nous sommes dans une année électorale. Ce mercredi, les partis joueront donc leur va-tout pour démontrer leur cote de popularité. On n’attend cependant pas grand-chose des différents messages devant être adressés aux travailleurs à cette occasion avec d’un côté un gouvernement coupe-ruban en quête d’un second mandat et, de l’autre, une opposition et ses inlassables « Are nou non ! ». Quoi qu’il en soit, pour rallier leur troupe, si le gouvernement a misé gros et que l’opposition s’est plainte de ne pas avoir les finances nécessaires, les différents partis n’ont pas dérogé à la tradition. Les habituelles affiches, banderoles, oriflammes de toutes les couleurs et autres billboards « New Look », sont visibles partout dans le pays.

A noter, toutefois, qu’en dehors de ces bannières tape-à-l’oeil, le ralliement s’est fait dans le calme. Malgré l’enjeu électoral, les partis ont opté pour de petites réunions de mobilisation pour attirer la foule. Par ailleurs, le MP et la Plate-forme militante, sous prétexte que le MP fêtera prochainement l’anniversaire de son parti, ne tiendront pas de meeting du 1er-Mai.

Il n’y aura pas de partielle

Le PTr, qui sera à Port-Louis mercredi, a démarré sa campagne de mobilisation depuis la mi-avril. Une mobilisation constante par de petites réunions de quartier en présence des dirigeants dans les vingt circonscriptions de l’île. « On a préféré le one-to-one contact, la proximité avec nos sympathisants », explique le président des rouges, Patrick Assirvaden. Et c’est, par milliers, de toutes les circonscriptions que les gens convergeront vers Port-Louis le 1er mai, dit-il. Une certitude qui vient du fait que « kot nous passer, dimoun dir mille foi PTr ». Ainsi, ce 1er mai prend une importance particulière pour le PTr qui estime que le pays est à quelques mois des élections générales. « Nous ne croyons pas qu’il y aura une partielle. Nous allons vers des élections générales et ce 1er Mai a toute son importance, car il représente pour le PTr le lancement de la campagne électorale. » Le parti compte sur l’aide des “camarades” pour rassembler ses troupes à Port-Louis, comme cela a été le cas pour la campagne de mobilisation. “Chaque circonscription a mis en place sa propre logistique pour ce qui est des banderoles, des affiches, etc., et aussi pour le transport. Tout est régionalisé. Nous nous sommes très bien préparés”, dit Patrick Assirvaden. Il fait ressortir qu’en dépit des fonds bloqués du PTr et des “ “faux arguments” invoqués par la compagnie nationale de transport pour ne pas mettre des autobus à la disposition des rouges, le PTr est certain que même avec “les petits moyens du bord, nous allons réussir à attirer une grande foule”.

L’appareil d’Etat

Même son de cloche du côté du PMSD qui réunira ses partisans sur le terrain de football de l’Ecole hôtelière Sir Gaëtan Duval. Le coup d’envoi de la mobilisation a été donné au début du mois d’avril par de courtes réunions dans les 20 circonscriptions. « Kot kapav rivaliz avec l’appareil de l’Etat dans la main gouvernement ? » dit Mamade Khodabaccus. Les bleus ont ainsi misé sur les réseaux sociaux, dont Facebook ou WhatsApp, pour mobiliser leurs militants. « Nous avons installé des banderoles, mais avons évité les affiches à cause de la  pollution. Nous avons surtout misé sur les réseaux sociaux », explique le secrétaire général du parti. Toutefois, “c’est malheureux que, malgré des réactions positives, nous n’ayons pas toute la logistique nécessaire pour pouvoir transporter nos partisans à Ebène”. A défaut d’autobus de la CNT, le PMSD se contentera des autobus de la United Bus Service et de compagnies individuelles, mais surtout de l’aide de ses “camarades”. Quoi qu’il en soit, les bleus sont certains de réunir une foule des grands jours à Ebène car “nous sommes dans une logique électorale”. “La population sait vers qui se tourner, car le PMSD est de tous les combats. Nous avons toujours mis l’intérêt du pays avant toute chose. C’est pourquoi nous avons choisi comme thème : ‘Nou pei, nou combat’”, souligne Mamade Khodabaccus. C’est dans cet esprit que le PMSD abordera “le lancement de la compagne électorale”, avec en primeur, en ce 1er Mai, des messages et des annonces importantes du leader.

C’est « bann camarades ki pe aider »

Après une valse-hésitation, le MMM a finalement décidé de tenir son meeting du 1er Mai. Le parti sera à la place Edward VII, à Rose-Hill, mercredi. Et la foule sera bien au rendez-vous, estime Rajesh Bhagwan. Toutes les régionales du MMM se sont mobilisées depuis le début du mois d’avril pour faire de ce meeting un véritable succès, ajoute-t-il, car ce mercredi sera capital, rappelle le secrétaire général des mauves, “c’est le démarrage de la campagne électorale”. Au MMM également, on ne croit pas dans la tenue d’une élection partielle cette année : « Zot pe bluffer. Parlement pou dissoudre en décembre. Et sa 1er mai la, ça même pe démarre nou campagne. »

Le MMM faisant face à des difficultés financières, c’est « bann camarades ki pe aider. Tou dimoun lor terrain », affirme Rajesh Bhagwan. Ainsi, la fierté du MMM, c’est que “contrairement au gouvernement qui utilise à outrance l’appareil d’Etat, les panneaux publicitaires illégaux, et qui a même fait retenir des autobus pour ce 1er Mai, nous, au MMM, ce sont tous les comités régionaux qui ont fait les frais pour l’organisation de ce meeting”, dit le secrétaire général des mauves.

“Tou nou bann camarades inn mette la main à la pâte, mais pas seulement, inn aussi mett la main dans poss pou aide le parti, parski nou pana Sun Trust, nou pena coffre-fort, ni nou pas frequent zougader. Nou ena zis nou couraz”, assure-t-il.

Le MMM a également misé sur les réseaux sociaux pour toucher le maximum de partisans, dont les jeunes. “Aujourd’hui, il y a un sentiment de ras-le-bol dans la population. Dans toutes les sphères, les gens sont déçus et frustrés : l’insécurité publique, la prolifération de la drogue, la mauvaise gestion des affaires de l’Etat, la dette publique, les problèmes d’eau et d’inondations, les tracasseries du Metro Express, le chômage… “, dit Rajesh Bhagwan. Et face à ce bilan, le gouvernement, et parallèlement des “ti copains de la cuisine ki pe gang fortune”, la population souhaite un renouveau, dit-il. C’est pourquoi, ajoute-t-il, le MMM, qui briguera les suffrages seul aux élections générales, avec Paul Bérenger comme Premier ministre, est le parti dont le pays a besoin. “Le MMM est un parti qui a de l’expérience, qui est compétente, qui a fait l’histoire pendant cinquante ans, et qui fait la différence. Nous avons de la moralité comparé à un Pravind Jugnauth Premier-ministre-l’imposte et de l’autre, un PTR avec, à sa tête, Navin Ramgoolam”, dit le secrétaire général des mauves

La confiance de mise

Du côté du gouvernement, c’est avec une confiance affichée que cette dernière ligne droite avant le 1er mai est abordée. Il faut dire que le gouvernement a misé, outre sur des réunions de mobilisation dans les différentes circonscriptions, sur l’appareil d’Etat, sur les radios privées pour le battage médiatique. C’est sereinement, dit-ils, que le MSM/ML continue ses préparatifs pour le 1er Mai. Un 1er Mai qui sera l’occasion de rendre hommage aux travailleurs, dit le Chief Whip Bobby Hureeram. Il fait ressortir que “le MSM a toujours célébré, année après année, les travailleurs. Nous ne sommes pas comme ces autres partis ki finn ale casiet après élections 2014 et zordi, la veille elektion, pe monte dadak lor ledos travailleurs”. Ce 1er mai sera en outre l’occasion pour le gouvernement de présenter son bilan à la population. “Il faut le reconnaître, il y a des développements partout autour de nous. Nous devons le rappeler”, affirme le Chief Whip. L’alliance MSM-ML est satisfaite des efforts de mobilisation des partisans effectués dans toutes les régionales dans les vingt circonscriptions. “L’accueil est extraordinaire. La population est avec nous”, s’enorgueillit Bobby Hureeram. Face aux critiques, les membres du gouvernement restent de marbre. “Il n’y a rien de mal dans ce que nous avons fait. Il faudrait, au contraire, par exemple, saluer l’initiative que nos affiches ne salissent pas les murs, mais sont subtilement visibles sur des panneaux”, dit le Chief whip en réponse aux détracteurs du MSM qui parle, eux, de panneaux illégaux. A trois jours du grand meeting, les membres de l’alliance gouvernementale affûtent leurs armes pour remplir les autobus loués à l’occasion pour transporter le maximum de personnes à Vacoas. “Une tâche qui ne sera pas difficile à voir l’accueil que nous recevons partout où nous allons”, conclut Bobby Hureeram.

Un optimisme serein, si bien que les observateurs avertis se demandent si le gouvernement est aussi fort qu’il le dit. Réponse mercredi !

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