La réforme électorale qui fera l’objet d’une interpellation d’Arvin Boolell au Premier ministre demain a été évoquée samedi par le leader du MMM, Paul Bérenger. La possibilité que le MMM adopte la législation n’est pas épargnée. Par ailleurs, le leader du MMM a noté que pour la première fois, le ministre mentor a désavoué le commissaire de Police au parlement.
Évoquant la réforme électorale lors de sa conférence de presse hebdomadaire samedi, Paul Bérenger est convaincu désormais qu’une législation dans ce sens sera présentée au Parlement avant la fin de l’année. Il a annoncé avoir provoqué une réflexion à ce sujet au sein du comité central et du bureau politique de son parti depuis plusieurs semaines. Le leader du MMM affirme être bien renseigné à ce sujet et rappelle qu’actuellement le parlement est composé de 62 élus et de 8 best losers. « En 2014 nous avions proposé 63 élus au suffrage universel et 20 à la représentation proportionnelle. Le gouvernement actuel semble vouloir proposer 62 ou 63 élus au suffrage universel auxquels s’ajouteront 12 best losers et 7 autres pour remplacer les best losers », a-t-il expliqué. Il a toutefois observé qu’il semblerait qu’à Rodrigues il existe une tendance qui ne souhaite pas avoir plus de deux députés. Ce qui maintiendrait le nombre d’élus au niveau national à 62 députés. De plus, le gouvernement aurait amendé sa proposition initiale pour porter à huit au lieu de sept le nombre de députés supplémentaires qui devraient être nommés pour remplacer les best losers.
Pour Paul Bérenger, la nomination de 12 députés nommés sur la base de la représentation proportionnelle est insuffisante mais est mieux que zéro. La question que se pose est ce que fera le MMM puisqu’il faudra trois quarts des voix de l’Assemblée nationale pour adopter le texte de loi. Ce que ne dispose pas la majorité actuelle. Paul Bérenger a annoncé que son parti attendra la réponse du Premier ministre mardi. Cependant, puisque son parti considère que la nomination de 12 députés est mieux que rien même si elle est insuffisante, « la possibilité que les parlementaires du MMM votent le texte de loi under protest est envisagée ».
Concernant le financement des partis politiques, Paul Bérenger a observé que cela concerne la démocratisation et non pas la réforme électorale et que de toutes les façons le texte de loi a été préparé par Xavier-Luc Duval avant de quitter le gouvernement.
Par ailleurs, Paul Bérenger a critiqué la façon de faire du Premier ministre, qui avait quitté le pays en catimini pour Londres sans informer la population. Selon lui, Pravind Jugnauth a profité de son séjour à Londres pour rencontrer ses avocats dans la perspective de l’affaire MedPoint devant le Privy Council.
Il a, d’autre part, exprimé la solidarité du MMM envers Alan Ganoo et a estimé que la Speaker n’accomplit pas une de ses tâches principales, à savoir la protection des minorités au parlement.
Selon lui, la Speaker a adopté la même attitude qu’elle a démontré vis-à-vis d’Alan Ganoo par rapport au député Adil Ameer Meea. Il a fait comprendre qu’il n’y avait pas eu de walk-out de parlementaires ce jour-là et que le MMM n’avait pas été invité à la réunion de coordination et à la conférence de presse donnée par les parlementaires du Ptr ,du PMSD et du MP.
Paul Bérenger a aussi expliqué qu’il interviendra sur l’amendement au Road Traffic Bill demain après avoir été informé que Xavier-Luc Duval, qui a la priorité en tant que leader de l’Opposition, n’interviendra pas au début des débats demain.
Par ailleurs, le leader du MMM a observé que pour la première fois le ministre Mentor a désavoué à deux reprises le commissaire de police, notamment concernant la disparition de la drogue aux Casernes centrales, et deuxièmement concernant le transfert d’une constable.