Boni de fin d’année : Les anciens employés de l’ex-SMEDA crient à l’injustice

Ils sont sept ex-employés de l’ancienne Small and Medium Enterprise Development Authority (SMEDA), redéployés dans d’autres organismes de l’État, à n’avoir perçu que 50% de leur boni de fin d’année alors qu’ils sont éligibles à la totalité. Face à cette situation inattendue, ces employés se voient obligés de réclamer la somme manquante car, disent-ils, « nous avons travaillé pendant plusieurs années à la SMEDA ». Par ailleurs, ces employés disent être « mis à l’écart » dans l’entreprise où ils opèrent car le travail à accomplir « ne correspond en aucun cas à nos compétences ».

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Une ex-employée de l’ex-SMEDA, qui est allée travailler dans un corps para-étatique, n’était pas au courant qu’elle serait payée uniquement la moitié de son boni. « Je n’étais pas au courant de cette situation. Ce n’est qu’au fur et à mesure que les collègues recevaient leur fiche que ce problème a été noté et que j’ai su que je suis dans la catégorie de ceux qui n’ont pas reçu leur boni au complet », explique-t-elle. Ce n’est que lors de son enquête auprès de l’institution, où elle travaille, qu’elle a su que SME Mauritius n’allait payer qu’une partie. « L’institution, où je travaille, n’a pas pris la peine d’enquêter pour savoir si j’obtiendrai ou pas mon boni au complet. Le tort est partagé des deux côtés », dit-elle. Cette ex-employée, choquée de n’avoir perçu que 50%, de son boni est allée s’enquérir auprès de SME Mauritius, où elle aurait appris que l’institution, qui l’a repris, lui paiera son boni. « On aurait dû nous communiquer qui nous paierait le boni », ajoute cette employée, qui a donné un ultimatum pour qu’elle soit payée au plus tard le 31 décembre. « Je ne sais pas si j’aurai la moitié de mon boni jusqu’au 31. La balle est maintenant dans leur camp », dit-elle.

Un ancien employé de la SMEDA, lui, soutient que « ce n’est pas normal que nous ne recevions que six mois de boni alors que je suis venu avec toutes mes années de carrière ». S’il n’a pas eu de problème au niveau du paiement de salaire, il avance que « l’absence de communication pose problème ». Mais pour lui, le non-paiement complet du boni « n’est pas le seul problème » des ex-employés. Il ajoute : « Il existe d’autres défis auxquels nous sommes confrontés. » Un autre ex-employé de la SMEDA avance que « c’est le devoir du ministère de l’Entreprise et de SME Mauritius de nous informer officiellement que notre boni de fin d’année ne nous serait pas payé complètement ». Et d’ajouter : « D’autant plus que l’organisme, où nous travaillons, n’a aucune information s’il doit payer le boni complètement. » Tombé des nues en regardant sa fiche de paie pour le mois de décembre, il dit que l’organisme, où il travaille, a dû contacter le ministère de l’Entreprise et SME Mauritius pour s’enquérir sur les 50% manquant du boni. « Ce n’est qu’après avoir écrit à ces deux instances que nous avons appris que nous aurons notre boni au complet par l’organisme, où nous travaillons », dit-il. Cet ex-employé de la SMEDA, qui opère maintenant dans un para-étatique, explique que la lettre de redéploiement, soumise aux ex-employés, stipulait que leurs années de carrière seraient comptées par l’entreprise qui les recrute.

Intégration difficile des employés

Après plus de 10 ans de carrière dans l’administration à l’ex-SMEDA, une ex-employée dit commencer à nouveau sa vie professionnelle. « Mes attributions sont différentes. Malgré l’absence d’une formation, je dois exécuter le travail tant bien que mal. Je m’adapte », dit-elle et ajoute que, jusqu’à ce jour, elle n’a reçu aucune communication de la part de l’organisme où elle travaille pour savoir si elle est déjà employée. « Je suis toujours dans le flou et ma lettre envoyée à la direction est restée sans réponse », dit-elle. Selon elle, ceux ayant refusé de travailler à SME Mauritius ont été mis à l’écart. « Nous pouvons voir que c’est flagrant. De plus, nous notons que certains ex-employés de la SMEDA ont été envoyés dans des organismes de leur choix. Ceux qui n’étaient pas dans les “good books” ont été “dumped” », dit-elle. Son environnement de travail étant très différent de l’ex-SMEDA, cette employée qualifie le lieu de « chaos total ».

Et d’ajouter qu’il n’y avait aucune consultation avant son transfert et que la décision a été « unilatérale ». Selon elle, une fois qu’elle a été redéployée, personne du ministère de l’Entreprise ne lui a demandé si elle s’adapte à son nouvel environnement. Elle craint que l’échelle de salaire de l’ex-SMEDA ne soit pas la même que la compagnie où elle est allée travailler. « J’espère que rien ne sera fait pour réduire son salaire », dit-elle.

Tout comme cette employée, un autre ex-employé se voit aussi dans la même situation. S’il dit avoir écrit une lettre au ministère de l’Entreprise pour informer qu’il n’arrive pas à s’adapter à son nouveau monde professionnel, il avance que ce ministère a envoyé la balle dans le camp du ministère de la Fonction publique. « C’est vraiment un manque de sérieux. Ce problème de redéploiement est devenu récurrent maintenant », s’insurge cet employé. Ne pouvant opérer dans la compagnie, où il a été redéployé, il avance qu’il n’arrive pas à travailler, indiquant qu’après un an, « je n’ai toujours pas d’ordinateur ».

Il poursuit : « Pire, quatre personnes utilisent le même ordinateur pour travailler. » Ce père de famille dénonce « l’amateurisme et l’injustice » auxquels font face les ex-employés de l’ex-SMEDA.

Suite à la fermeture de la SMEDA pour créer SME Mauritius, une compagnie privée dont l’État est le seul actionnaire, il avait été décidé que 70 ex-employés seraient redéployés dans d’autres ministères, départements et para-étatiques du gouvernement. Affectés à leur nouveau poste le 23 avril dernier, ces employés percevaient leur salaire de SME Mauritius, et ce jusqu’à juin.

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