RELATIONS INDUSTRIELLES — Rose-Hill Transport Ltd : Vers une fin de la grève de la faim au quatrième jour

Un Memorandum of Understanding sur le point d’être avalisé entre les parties concernées

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La grève de la faim entamée par trois employées de Rose-Hill Transport Ltd (RHT), dans l’enceinte de l’église Notre Dame de Lourdes, à Rose-Hill, pourrait connaître un dénouement ce mardi. En effet, les représentants de la direction de cette compagnie d’autobus et le négociateur des grévistes auront une réunion au ministère du Travail ce mardi afin de décanter la situation. Tout laisse croire qu’un Memorandum of Understanding entre la direction de RHT et le représentant syndical des employées sera signé à cet effet. C’est du moins ce qu’a appris Le Mauricien après une première réunion entre le syndicaliste Ashok Subron et les représentants de la direction de RHT.
En attendant la réunion au ministère du Travail, prévue ce mardi, une employée, licenciée de RHT, a choisi de poursuivre son mouvement de grève, et ce épaulée par deux autres collègues. Durant la matinée d’hier, les grévistes ont reçu la visite de nombreux politiciens. Parmi, on compte le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, et le député du MMM Rajesh Bhagwan.

Dans une déclaration à la presse, à l’issue de cette rencontre, le député du MMM affirme qu’il est allé rendre visite aux grévistes afin de voir si le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a l’intention d’intervenir pour mettre fin à ce mouvement de grève. « Je souhaite que la voix de la raison ait le dessus sur tout cela et non pas la voix de l’arrogance. Je lance un appel à la direction de la RHT de retourner à la table des négociations dans l’intérêt de ses travailleurs », a-t-il déclaré. Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a tenu à déclarer qu’il a tenu à rendre visite à ces grévistes dans le cadre de la Journée internationale de la Femme.

« Je pense qu’on doit se mobiliser car il s’agit là d’un cas allégué de harcèlement sexuel au travail. C’est un cauchemar au quotidien que cette femme a dû endurer. Ce genre d’affaires est traité avec le plus grand sérieux dans le monde entier. Je suis étonné que la ministre de l’Égalité des genres n’a pas encore pris contact avec cette femme aujourd’hui (hier, ndlr). Une femme a été harcelée jusqu’à ce qu’elle perde son emploi. Elle a été mise à la porte parce qu’elle a eu le courage de venir dénoncer son harcèlement. En sus de cela, elle a été mise à la porte sans aucune compensation préalable. De plus, j’ai appris qu’il y a des anomalies au niveau de leurs congés annuels. Mes amis de l’opposition et moi allons nous assurer que le ministère du Travail et celui de l’Égalité des genres agissent en conséquence », a déclaré le leader de l’opposition. Il ajoute : « Ce mouvement de grève est extrêmement grave, car ces femmes risquent de perdre leur vie. »

Témoignages des grévistes
« J’avais peur au départ d’aller de l’avant avec ce mouvement de grève, et puis, j’ai pris du courage après avoir pris contact avec un syndicat. Durant ma carrière, je n’ai jamais eu de Warning dans mon travail. Dès que j’ai commencé à rapporter la façon de faire de mon supérieur, j’ai commencé à enregistrer des avertissements et finalement on m’a mis à la porte après que des allégations ont été faites à mon encontre et je n’ai rien eu comme compensation après ma mise à pied », souligne Angelique Bazergue, la licenciée de RHT. Une autre explique que c’est après avoir tenu un point de presse qu’elle a reçu une mise en demeure, disant que son action « porte préjudice à la compagnie ». Les trois salariées, qui ont démarré ce mouvement de grève, sont Clara Theodore, Angelique Bazergue et Joyce Antony.
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Le point de vue de la direction
La direction de Rose-Hill Transport (RHT) a décidé hier de mettre sur pied un comité indépendant afin d’entendre les points de vue de tout cas un chacun. Une première réunion de ce comité a ainsi eu lieu. Le ministère de l’Égalité des genres a été informé de ce document par le biais d’une lettre qui lui a été adressée par le Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie, Sidarth Sharma. La lettre souligne que Angelique Bazergue a été mise à la porte après qu’elle a obtenu trois avertissements en écrit et un autre verbal par rapport à la suite des allégations faites à son encontre par des membres du personnel de RHT. Elle a été conseillée, par la suite, de consigner une déposition à la police. La direction de RHT tient à préciser qu’elle n’a pas été licenciée pour avoir fait des allégations de harcèlement sexuel à l’encontre d’un Supervisor. « Cette affirmation est fausse », dit-elle.

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