Rentrée 2019 : Inquiétudes sur la répartition des places en Grade 7

Il y a eu cette année à Maurice 18 145 School Candidates aux derniers examens du Primary School Achievement Certificate (PSAC) et, quelles que soient leurs performances, tous seront admis au secondaire. Cependant, en raison d’une importante baisse de la population estudiantine, les collèges privés, particulièrement les « not high-demand schools », s’interrogent sur le nombre d’admissions en Grade 7 chez eux en 2019.

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Des 67 collèges d’Etat opérationnels, 11 seront convertis en “Academy” en 2020 (mesure du NineYear Schooling) et, de ce fait, ces établissements, depuis cette année, ne prennent plus d’élèves en Grade 7. Ainsi, 58 collèges d’Etat et 79 collèges “grant-aided” admettent des élèves en première année du secondaire. Et les élèves du primaire ayant pris part aux examens du PSAC cette année devraient être dirigés vers le même nombre de collèges l’an prochain. Sauf s’il y a fermeture inattendue dans le secondaire privé. À ce sujet, celle du Collège Victoria, en février de cette année, après le cyclone Berguitta, a toujours un goût amer pour certaines personnes dans ce secteur de l’éducation. D’après les chiffres officiels, en ce qui concerne Maurice, il y a eu cette année 13 777 élèves en Grade 7 (“main stream”) et 3 051 enfants en “Extended Stream”, lesquels sont repartis comme suit : 6 451 en “main stream” et 1 118 en “Extended stream” des collèges d’Etat; 7 326 dans le “main stream” et 1 933 en “Extended Stream” du secondaire privé.

« Avec la baisse de la population estudiantine qui s’accentue, il n’y a pas de grande différence de nos jours entre le secondaire d’Etat et le privé en ce qu’il s’agit des nouveaux admis en Form I », souligne Bashir Taleb, président de la Fédération des collèges privés. « La “capacity intake” du secondaire d’Etat a beaucoup augmenté tandis que la demande pour le secondaire privé est en baisse. Nos membres se demandent combien d’élèves ils auront en Grade 7 et appréhendent la rentrée 2019 », poursuit Bashir Taleb, qui ajoute que le secondaire catholique, en revanche, « peut dormir sur ses lauriers » car n’ayant aucune difficulté à remplir ses classes. En effet, cette diminution d’élèves affecte surtout une certaine catégorie d’établissements, soit ceux ayant le qualificatif de « ti kolez ».

« Komie zelev nou pou gagne ? ». Telle est la question qui domine dans de nombreux collèges privés en ce dernier mois de l’année. Mais il n’y a pas que le nombre d’élèves qui suscite l’inquiétude. « Le niveau très faible des élèves que nous recevons ajoute au sentiment de découragement qui est palpable dans notre secteur », dit ainsi un dirigeant de l’autre association des managers, à savoir la Managers of Private Secondary Schools Union (MPSSU). « Découragement ! » Voilà un terme qui est revenu souvent à la bouche de nos interlocuteurs. Il y a plus de 50 ans, des Mauriciens, « par amour du pays », se lançaient en effet avec enthousiasme dans la création d’écoles afin de rendre les études secondaires accessibles au plus grand nombre. « Ils ont laissé un bel héritage au pays, mais il n’y a plus d’élan parmi ceux qui ont pris la relève de cet engagement. Nous sommes découragés… Il n’y a plus de motivation, il n’y a plus de “feel good factor” pour continuer la mission. En outre, il n’y a aucune certitude quant à l’avenir de nos écoles », témoigne un manager d’un collège situé en milieu rural. Ce dernier avoue qu’il voudrait se désengager de ce service « dans un proche avenir » si les autorités le lui permettent.

En interrogeant plusieurs professionnels de ce secteur, on apprend qu’au moins six opérateurs – des noms connus – évoquent ouvertement eux aussi leur souhait de se désengager pour les mêmes raisons. Cependant, tous les gouvernements qui se sont succédé ont refusé de mettre à leur agenda toute question qui s’apparenterait à un plan de fermeture de collèges car cela signifierait le paiement de compensations aux propriétaires de ces établissements. « Gouvernman pou less bann lekol ki pena boukou zelev roule ziska ne pli ena zelev… Bann lekol-la pou al ferme par zot mem ! » explique froidement un cadre de la Private Secondary Education Authority.

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