Réouverture des supermarchés : 335 000 ménages font leurs courses en trois jours

Pour les trois premiers jours de réouverture des supermarchés et boutiques fin de semaine dernière, quelque 335 000 ménages ont pu faire leurs courses. Avec un caddie de Rs 2 000 en mpyenne le chiffre d’affaires se monte au minimun à un peu moins de Rs 700 millions. C’est en tout cas les chiffres avancés durant le week-end avec la reprise, ce matin, des opérations dans le circuit du commerce au détail selon la formule d’ordre alphabétique. Ce chiffre pourrait représenter 95% des foyers, excluant plus de 25 000 personnes qui ne se sont pas déplacées, mais qui ont pu se ravitailler grâce aux mouvements de leurs proches, entre autres, pour les trois premiers jours.

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Ces données laissent voir qu’avec le versement des salaires fin mars, la plupart des familles ont pu se procurer des produits alimentaires ainsi que les denrées de base. Néanmoins, on concède que plusieurs clients n’ont pas eu accès à certains produits sur les étagères. « Ce n’est pas que ces produits sont épuisés. C’est juste que les supermarchés et les boutiques se sont retrouvés en rupture de stock en raison de la quantité de clients qui se sont déplacés en 18 heures de shopping, soit en l’espace des trois jours », explique-t-on officiellement.

Dans les prochains jours, les autorités prévoient que les mouvements des consommateurs seront moins nombreux, avec pour conséquence directe des files moins longues et une attente plus raisonnable. Ce qui n’empêche pas que celles-ci comptent continuer de veiller au grain concernant les gestes barrières en vue de lutter contre le Covid-19, comme le port du masque obligatoire pour accéder aux magasins ainsi que la distanciation sociale.

Si le public a pu accéder aux supermarchés après une semaine de fermeture, le revers de la médaille est que les consommateurs ont aussi dû faire face à une hausse des prix, probablement injustifiée dans la conjoncture. C’est en tout cas ce qu’ont noté de nombreux clients durant ces trois derniers jours. « Bokou finn mont pri kan partou ti ferme ek inn profite lor latet konsomater. Me avek reouvertir supermarket ek laboutik, pa kapav kontinie devid portmone ! » laissait ainsi entendre samedi un client, surpris par certains prix.

Du côté des autorités, notamment au niveau du ministère du Commerce, on dit prendre au sérieux cette hausse « déraisonnable » des prix de certaines commodités de base. Pour l’instant, seule la Citizen Support Unit, et l’application mobile des consommateurs, Consumer Rights, permet aux clients de rapporter ces cas, photos à l’appui. D’autres consommateurs se sont cependant aussi plaints des prix exorbitants réclamés par certains prestataires d’achats en ligne pour leurs produits, qui sont dans certains cas bien plus élevés que ceux des supermarchés et des boutiques. Affaire à suivre…

Les consignes globalement respectées

Les clients se plaignent toutefois d’un manque conséquent de certains produits sur les étagères

Des signes encourageants ont été notés vendredi et samedi aux abords des supermarchés et boutiques de l’île quant au respect des consignes visant à neutraliser la propagation du nouveau coronavirus. Les attroupements constatés jeudi, premier jour de réouverture des commerces, sont en effet plus rares, même si certains continuent de braver les interdits en ne respectant pas les gestes barrières.

Malgré cela, de nombreux consommateurs attendaient très tôt le matin devant les magasins. « Mo finn vini boner parski mo per tansion bann prodwi fini boner. Me mo pe fer ansort ki dimounn ki devan mwa ek deryer mwa respekt zot enn met », laissait entendre une femme venue se ravitailler en denrées de base dans un supermarché de la capitale. « Li vre ki ena enn long lake, me tan ki dimounn konport zot bien, tou pou dan lord », poursuit-elle.

Au fur à mesure, les files d’attente devant les commerces s’allongeaient ce samedi matin. Cependant, la plupart des clients portaient leurs masques et gants, certains étant même venus avec leurs « hand sanitizers ». Et même si l’affluence était relativement forte dans la matinée, la situation aura graduellement évolué à la mi-journée, et ce jusqu’à la fermeture, à 17h, le nombre de clients baissant en effet drastiquement.

Les supermarchés n’étaient d’ailleurs pas les seuls à être pris d’assaut. Boutiques et supérettes ont également enregistré une bonne affluence fin de semaine dernière. « Mo prefer vinn isi. Pa bizin fer lake kouma dan bann gran supermarket ek ipermarse. Dayer mo abitie vinn isi mem, me la mo pe trouve ki bokou dimounn finn vinn isi mem », nous dit un jeune homme venu d’un faubourg de la capitale. « Mo finn vinn pran komision enn sel kou pou mo fami ek mo bann paran. Me mo trouve osi ki ena inpe gran dimounn pe sorti pe vinn fer komision », poursuit-il.

A l’entrée des supermarchés, des employés auront pendant ces trois jours assuré le contrôle d’accès. « Nou pe gard enn kontrol strik. Nou pa pe les plis ki dimounn andan ala fwa avek grander ki nou supermarse ete. Sak dimounn avan rantre nou sanitize so lame ek nou demann li pa tous tou prodwi ki li bizin », dit ainsi un employé portant masque et gants, tout en maintenant ses distances avec le premier client dans la file d’attente.

Une fois à l’intérieur, le constat restait cependant mitigé, plusieurs produits étant absents des rayons, comme la farine, l’huile alimentaire, les tomates en conserve et les couches pour bébés. « Telman dimounn finn aste, tou finn fini e ena dimounn pa pe gagne », s’insurge ce père de famille. « Zot pe dir andan ki bizin atann nouvo livrezon dan lasemenn. Li paret ki mo pou bizin revini pou bann prodwi ki mo pa finn gagne », ajoute-t-il, tout en vidant son caddie pour les besoins de la désinfection.

Les boutiques étaient également presque vides au bout de ces trois jours. « Laboutik inn vid. Bann komand inn fini pase kot bann fourniser. Me nou pa kone si nou pou gagn nou bann lartik a tan parski li paret ki bann gro supermarse ek ipermarse ki pe gagn priorite », laissait ainsi entendre un boutiquier à la fermeture samedi. « Li paret ki bann gran supermarse pe dominn nou bann ti laboutik », regrette-t-il.

De nombreuses boutiques ont visiblement travaillé dur pour assurer que leur stock soit vendu et éviter tout risque de péremption. La plupart ont également préféré opérer à travers leurs fenêtres, et ce afin d’éviter toute affluence à l’intérieur et autres attroupements. Le propriétaire d’une tabagie réputée de Port-Louis explique ainsi qu’il a dû ouvrir pour vendre ses snacks et ses fruits pour ne pas encourir de pertes sèches. « Dimounn la osi pe stoke, me pou nou li inportan ki nou pa perdi nou kapital. Deza ki nou abitie travay inpe plis leswar e la nou pa pe travay ditou », fait comprendre un autre commerçant, qui a préféré baisser de moitié ses volets afin de limiter le nombre de personnes à l’intérieur de son commerce.

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