Réunion d’urgence du Pharmacy Board — Feu vert « in extremis » pour l’utilisation du Covaxin

Dr Farhad Aumeer : « Pa enn antite minister lasante ki pena expertiz klinik ki bizin desid sa »

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Le Pharmacy Board s’est réuni d’urgence, hier, au ministère de la Santé pour passer en revue l’utilisation du vaccin indien non-homologué Covaxin. Cette instance a approuvé visiblement, « in extremis », son utilisation prévue aujourd’hui dans les 14 centres de vaccination à travers le pays. Le gouvernement compte à partir de ce matin utiliser les 200 000 doses reçues du gouvernement indien pour vacciner un nouveau batch de 100 000 personnes en attendant que d’autres commandes de vaccin anti-COVID-19 arrivent à Maurice notamment le Synopharm de Chine ou encore Spoutnik V de la Russie. Devant ce développement, le député du Parti travailliste, le Dr Farhad Aumeer, se demande si le Pharmacy Board a les compétences pour prendre une telle décision.

Ce vaccin du laboratoire indien Bharat Biotech – utilisé dans la Grande Péninsule – n’a pour l’heure pas encore été approuvé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), provoquant ainsi des interrogations quant à son utilisation dans le cadre de la campagne nationale de vaccination. Les informations communiquées par le Dr Zouberr Joomaye, responsable du Vaccination Committee, indiquent que ce n’est qu’hier que le Pharmacy Board, l’instance régulatrice des médicaments à Maurice, a approuvé l’utilisation de ce vaccin indien après que son sous-comité, Drug and Therapeutic Committee aurait épluché les données envoyées par le laboratoire Bharat Biotech et les autorités indiennes.

Zouberr Joomaye s’est évertué à expliquer que le vaccin a fait l’objet de trois phases d’études et que son utilisation est sûre. Selon lui, le Covaxin a été administré jusqu’ici à neuf millions de frontliners indiens et serait efficace sur le virus original de la COVID-19 ainsi que ses variants sud-africains, brésiliens et anglais.

Pour sa part, commentant ce changement de l’AstraZeneca/Covishield au Covaxin, le Dr Farhad Aumeer, sur sa page Facebook, décourage la population à se faire vacciner au Covaxin, ce vaccin indien non-homologué. « Linde pei productris finn tom dakor ek finn aksepte ki dan so pei li pou komans enn vaksinasion de mass ek pou servi sa. E Indian Central Drugs Standard Control Organisation finn rekoman sa gouvernman indien, ki akseptab », déclare-t-il en ajoutant que Maurice doit toutefois prendre cette décision fondée sur les conseils de ses propres autorités et en toute indépendance.

Dr Farhad Aumeer avance que le gouvernement a le devoir d’instituer un comité scientifique composé d’experts tels que des virologues, immunologues ou encore des consultants en médecine interne ensemble avec le Drug and Therapeutic Committee du Pharmacy Board pour évaluer si ce vaccin peut être utilisé dans la conjoncture sans prendre de « risques démesurés ». « Pa enn antite minister lasante ki pena expertiz klinik ki desid sa.  Eski nou kapav dir bann benefis plis ki risk pou Covaxin kouma nou ti dir pou Astrazeneca ? Non », affirme-t-il.  Il tient le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, comme étant le responsable de la mauvaise planification pour la vaccination.

Bhadain : « Jagutpal pe kontredir

tou seki linn dir dan parlman »

Sur sa page Facebook le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, met en exergue ce qu’il qualifie de contradiction du ministre de la Santé, Kalilesh Jagutpal.

« Jagutpal pe kontredir tou seki linn dir dan parlman », a-t-il avancé en s’appuyant sur les réponses parlementaires du ministre de la Santé au Parlement le 8 décembre dernier. «… A vaccine has a liability risk and countries have been namely asked to establish a compensation mechanism to compensate individuals who might suffer from serious adverse effects associated with the vaccine », avait indiqué le ministre à une interpellation du leader du PMSD, Xavier-Luc Duval.

Il a aussi fait allusion à une autre réponse du ministre de la Santé. « Let us put it clear, how can we pre-order a vaccine when a vaccine has not been validated…We know what may happen at a later stage. Imagine a case where those vaccines that have been in the different process of trial and you have severe side effects », avait déclaré le ministre.

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