RODRIGUES | D’une tournée dans l’île— XLD: « Politik dominer OPR pou arete avek PMSD »

« Avek PMSD, politik dominer OPR pou arete. Zot fer dominer avek bann dimounn ki pa dan mem bor politik ki zot. » C’est ce qu’a déclaré le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, qui était en visite à Rodrigues, du 22 au 26 janvier, à la tête d’une délégation de son parti. C’est la première visite du leader après les élections générales de novembre 2019, quand le parti avait aligné deux candidats rodriguais dans l’île.

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Xavier-Luc Duval a tenu à féliciter l’équipe du PMSD Rodrigues, qui est une équipe avec de jeunes adhérents, encadrés par des membres de la vieille garde, avec une performance « plus qu’honorable » lors des dernières élections, en récoltant presque 6 000 votes. « Ce qui a démontré que le PMSD Rodrigues est non seulement le second parti de l’île, mais a également Wipe Out tous les autres partis de l’opposition à Rodrigues. C’est un tremplin pour l’avenir », dit-il. Et après une analyse de la situation, il se pose des questions sur l’avenir de l’autonomie administrative de l’île. « On se demande où nous en sommes aujourd’hui après 18 ans d’autonomie, parce qu’on ne peut continuer à gouverner un pays avec pour seul principe de continuer à “tal lame dan Port-Louis toule de ou trwa mwa”. Ce n’est pas une politique durable et soutenable », soutient-il.

Sur la base des dernières statistiques, le leader du PMSD ajoute que « l’autonomie économique ne sera jamais atteinte sous l’OPR ». Selon lui, les activités économiques au sein des divers secteurs clés ont fait un bond en arrière, avec un net recul au cours des 20 dernières années. « La superficie sous culture vivrière a diminué de 50% ces 20 dernières années. Et c’est grave, car la politique de l’OPR voulait que les gens retournent vers la terre, alors qu’il n’y a pas d’eau. Kouma dir ou pe dir dimounn al plant dan lapousier », déclare-t-il.

Par rapport à l’élevage, le chef des Bleus déplore les épizooties récurrentes qui se sont propagées dans l’île récemment. Ce qui a porté « un sérieux coup de massue » à ce secteur. « Il faudra bien sûr trouver des solutions appropriées », dit-il. En ce qui concerne le secteur touristique, qui a été l’un des secteurs de prédilection de sir Gaëtan Duval, qui en a été le précurseur à Maurice, il estime que la politique dans ce secteur « doit être revue ».

Il poursuit : « Par exemple, dans un hôtel haut de gamme à Maurice, le tarif pour une chambre par nuit peut atteindre Rs 15 000. Tandis qu’à Rodrigues, dans un gîte touristique, le tarif pour une chambre par nuit tourne autour de Rs 500. Ce n’est pas concevable, car ce même gîte doit travailler 30 fois plus pour avoir le résultat d’un hôtel haut de gamme à Maurice en une seule nuit. » Il précise de plus que les Seychelles « ont très bien réussi le tourisme haut de gamme ». Et ce, avec et grâce à la participation des investisseurs locaux.

Le leader du PMSD soutient que Rodrigues est « une île délaissée » par tous les partis politiques de Maurice. « Jusqu’à présent, nous sommes le seul parti politique à nous intéresser directement à Rodrigues et au sort des Rodriguais. Après l’indépendance de Maurice en 1968, quand le PMSD a commencé à prendre soin de Rodrigues, c’est à ce moment-là que tous les jalons ont été posés pour un réel développement, et pour faire de l’île ce que l’on voit aujourd’hui », dit-il.

Il poursuit : « Cela concerne le port, l’aéroport, le tourisme, l’électrification, le logement, les infrastructures routières, pour ne citer que ceux-là. Et en l’absence du PMSD pendant 40 ans, on s’est trompé de modèle économique pour l’île et les Rodriguais se sont appauvris, beaucoup plus que les Mauriciens. Ce qui fait que les Rodriguais éprouvent beaucoup de difficultés aujourd’hui à faire bouillir la marmite, contrairement aux Mauriciens. Ce qui aurait dû être le contraire. Avec une si petite population, le Rodriguais aurait dû être très à l’aise et plus prospère chez lui. Mais ce n’est pas le cas. Et on voit de plus en plus les jeunes rodriguais qui préfèrent l’exode vers Maurice en espérant un avenir meilleur. Mais souvent, c’est le pire qui les attend. »

Il ajoute que “over and above” tout à Rodrigues, l’éducation demeure le problème le plus inquiétant. « Il y a 10 ans, le taux de réussite aux examens du School Certificate (SC) et Higher School Certificate (HSC) était correct. Aujourd’hui, c’est la débâcle avec un taux de réussite de 50%. Le problème est grave. Et que fait la commissaire de tutelle ? Est-ce que cela ne l’intéresse pas ? Nou pe koz lavenir pei pou prosenn 50 an ki pe vini. C’est un drame, car les prochains 50 ans sont hypothéqués. Il est impératif de renverser la vapeur », dit-il.Xavier-Luc Duval indique qu’aujourd’hui, le parti se prépare pour les prochaines élections régionales qui ne sauraient tarder. Le parti compte présenter ses 18 candidats. « Nous présenterons des personnes très valables, intelligentes, avec une intégrité sans faille, avec les mains propres, avec une vision d’avenir. Elles seront irréprochables et seront le renouveau pour Rodrigues. C’est ce dont l’île a grandement besoin. Les adversaires vont bien sûr critiquer », dit-il.

Il poursuit : « Serge Clair a été ministre pendant longtemps et j’ai été vice-Premier ministre, ministre de Finances et Senior Minister. Je l’invite à un débat. Vini nou fer enn fas a fas avan eleksion rezional. Twa to lider OPR, mwa mo lider PMSD, vini nou fer fas a fas. Si to pa aksepte, Vincent Perrine pou aksepte pou fer fas a fas ek twa. Vini, ki to per. Parski nou pa per twa nou. Nou fini pare pou twa. Ce sera l’occasion, dans un esprit totalement démocratique, de démontrer au peuple rodriguais que l’OPR est épuisé, à bout de souffle et n’a aucune solution pour le pays. Le Rodriguais aura l’occasion de constater qui sont ceux qui les gouvernent et comment ils le font. Ce sera l’occasion pour chacun de répondre. »

Il explique : « Zot fer dominer avek bann dimounn ki pa dan mem bor politik ki zot. Zot donn travay, permi devlopman, bay, etc, a zis zot bann dimoun. Sori, PMSD pa pou aksepte sa. Dominer finn ler pou arete. Partou kot monn pase, tou dimounn pe dir ena dominer. C’est généralisé. Zot get zis zot bann sinpatizan. Le chef commissaire estime qu’il est le propriétaire de Rodrigues. Ce n’est pas le cas. Il y a un climat de sibir dominer ki existe a Rodrig. Bizin aret sa. »

Xavier-Luc Duval avance qu’il « n’est nullement question de s’allier avec n’importe qui afin de remplacer l’OPR par des gens qui sont probablement encore plus corrompus, et même aussi “dominer” que l’OPR ». Et d’ajouter : « Pour nous, il est question, dans le plus grand respect pour les Rodriguais, d’offrir une bonne alternative qui amènera un vrai changement. Nous n’irons pas aux élections avec des gens corrompus ou qui ont de mauvaises intentions. Je ne ferai jamais ça, sinon je ne pourrai pas me regarder dans un miroir. »

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