Rodrigues : le trésor de St-François sous surveillance et sous tension

  • Le commissaire Richard Payendee : « Trezor-la li nou listwar, nou idantite, ek mo pou amen enn konba personel an tan ki Rodrigai »
  • Des membres de la SMF assurent une étroite surveillance de l’accès de la grotte de la Vallée Saint-François

Le trésor de la Vallée Saint-François, à Rodrigues, suscite des passions redoublées, voire même des dissensions entre Rodrigues et Maurice. Et cela après les déclarations publiques du week-end dernier du ministre Mentor, sir Anerood Jugnauth, à ce sujet et de la détermination du commissaire de l’Assemblée régionale de Rodrigues, Richard Payendee, de se battre pour garder « ce patrimoine de Rodrigues » dans l’île. Entre-temps, la découverte de ce trésor est au cœur du “Talk of the Island”, des membres de la Special Mobile Force assurant la garde 24/24h de l’accès à la grotte de la Vallée Saint-François.
Le commissaire de l’Assemblée régionale de Rodrigues, Richard Payendee, multiplie les initiatives pour préserver « ce trésor comme faisant partie du patrimoine de Rodrigues ». Il compte d’ailleurs approcher l’Unesco pour que les procédures soient enclenchées afin que ce trésor soit inscrit au patrimoine mondial, garantissant ainsi les chances qu’il soit maintenu dans l’île. « Lalwa dir bizin partaze. Lamwatie pou sa dimounn ki finn fer dekouvert-la e lamwatie pou Rodrig, pou gouvernma nasyonal, donk Rodrig. Alor, enn dimounn sorti Moris al Rodrig, li trouv enn trezor. Trezor-la pou nou sa, li nou listwar, nou idantite, alor nou pou donn zot lamwatie ? » se demande le commissaire Payendee. Ce dernier poursuit en soulignant : « Mo pou amenn enn konba personel an tan ki Rodrigue, mo pa commit Lasanble rezional. Eski zot pou swiv mwa ? »

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Du côté de l’hôtel du gouvernement, la position est catégorique et a été réitérée par sir Anerood Jugnauth suite aux réclamations publiques du commissaire Payendee. « Lalwa se lawa. Nou pa pou kapav al kont lalwa », avait-il fait ressortir en s’appuyant sur l’article 7126 du code civil au sujet de la propriété d’un trésor découvert.

Sur le terrain, notamment à la Vallée Saint-François, une présence visible des membres de la Special Mobile Force depuis cette semaine indique aux visiteurs ce site, devenu depuis célèbre, et confirme une certaine tension au sujet de ce trésor. De leur côté, ceux qui ont découvert ce trésor lors d’une randonnée dans l’île en août de l’année dernière ont pris déjà pris des précautions, notamment avec un affidavit juré en Cour suprême retraçant les circonstances de cette affaire. Cette étape a été franchie le 16 juin dernier après des vérifications sur le terrain, notamment que « l’entaille dans les parois rocheuses de la vallée n’étaient nullement naturelles, mais bien taillées à l’aide d’outils dans un but précis ».
Des photos des lieux ont également été prises en vue de faciliter les vérifications et l’examen des lieux, notamment de la cavité entre les rochers. A ce stade, un examen approfondi des photos révèle « la présence d’un coffre roulé et de cordes qui pouvaient provenir d’un système de poulie utilisé pour la manutention d’un coffre ».
Les deux randonneurs mauriciens, à la base de la découverte de ce trésor, ne veulent rien entendre du litige en gestation entre le gouvernement central et Rodrigues quant à la dimension de patrimoine de cette découverte, apportant un éclairage nouveau sur le mouvement des pirates dans cette partie de l’océan Indien.

Ils comptent rester à Rodrigues aussi longtemps que les fouilles seront nécessaires. Ils sont convaincus que cette cachette contiendrait plus d’un coffre. « Il peut y avoir deux, trois, quatre, voire même plus de coffres. Je sais que les pirates ont caché des trésors dans l’océan Indien valant plusieurs milliards d’euros. Si cela s’avère vrai que le trésor est là, Rodrigues deviendra visible dans le monde entier et ce site deviendra hautement symbolique et un patrimoine extraordinaire », ajoute l’un des deux randonneurs au Mauricien, montrant le coffre déjà confectionné pour accueillir le trésor de la Vallée Saint-François.

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