Rodrigues : Séance spéciale de l’Assemblée régionale jeudi

Serge Clair (chef commissaire) : « SAJ ti dir donn Rodrig so lotonomi, e linn fer li »

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L’émotion est à son comble à Rodrigues, où sir Anerood Jugnauth, est reconnu comme celui qui a tout fait pour que l’autonomie soit une réalité. Ainsi, une séance spéciale de l’Assemblée régionale de Rodrigues a été convoquée jeudi en vue de rendre hommage à l’ancien Premier ministre et ancien président de la République pour son engagement en faveur et aux côtés des Rodriguais. Cette décision a été entérinée lors de la réunion hebdomadaire du conseil exécutif en La Résidence à Port-Mathurin, hier. Par ailleurs, un livre de condoléances sera ouvert aujourd’hui et jusqu’à lundi en La Résidence.

De son côté, le chef commissaire de Rodrigues, Serge Clair, a tenu à rendre un vibrant hommage à la mémoire de sir Anerood Jugnauth. À sa sortie du conseil exécutif hier, il a tenu à commenter le décès de sir Anerood avant le Last Post et une minute de silence. « SAJ ti dir donn Rodrig so lotonomi e linn fer li. Kouma Premier minis li ti dir nou pa met nou nene dan Public Service Commission, dan zidisier ek dan lapolis », dit-il en ajoutant que « SAJ, à travers sa vie, son esprit et son coeur, a toujours eu une grande place à Rodrigues », où il s’est rendu plusieurs fois.

SAJ et lui ont d’ailleurs longtemps travaillé ensemble, rappelle-t-il. « En 1982, il m’a nommé ministre de Rodrigues et des îles. C’était une occasion de montrer que nous, Rodriguais, pouvions aussi faire partie du Conseil des ministres. Je l’ai souvent rencontré et nous parlions de Rodrigues. J’ai beaucoup appris de SAJ, tant au niveau du respect de la République que de celui de la population rodriguaise. C’est pourquoi je dis toujours que Rodrigues doit toujours être un exemple pour la République de Maurice. » Serge Clair a ensuite rappelé que SAJ, alors Premier ministre, avait demandé à tous ses ministres de ne pas s’ingérer dans les affaires de la fonction publique, du judiciaire et de la police, car il s’agissait avant tout pour lui de « respecter les institutions de la République ». Et de poursuivre : « Avant que SAJ ne donne l’autonomie à Rodrigues, nous sommes partis à Trinidad et Tobago, pendant que Robert Ahnee travaillait sur ce projet. »

« Je garderais toujours un bon souvenir de SAJ. Quand j’ai appris sa mort, j’ai éprouvé une grande tristesse. Je n’oublierai jamais cette vie que j’ai vécue avec lui. Des fois, quand j’allais le voir à son bureau, il m’invitait à déjeuner avec lui. Nous avions de longues discussions. Bien que politicien, il voulait tout savoir de Rodrigues. » Le chef commissaire poursuit : « SAJ n’a pas hésité à donner à Rodrigues son autonomie. D’ailleurs, toute l’assemblée nationale avait voté cette loi. Malheureusement, certaines personnes ne l’ont pas compris. Mais l’autonomie, c’était la vision de SAJ. »

C’est d’ailleurs au tribun qu’il attribue en grande partie le développement de l’île – à l’instar de l’agrandissement de la piste de Plaine-Corail, qui était le souhait de SAJ. « Il a aussi fait en sorte que les produits rodriguais soient exportés vers Maurice ainsi que des pays d’Afrique et d’Europe. Sir Anerood nous a mis sur la voie afin que les Rodriguais développent leurs capacités et deviennent des entrepreneurs et des créateurs. C’était un moment de grandeur et de reconnaissance pour sir Anerood Jugnauth. »

Nicolas Von Mally — « SAJ ti dir : Kan bis-la pase, nou bizin ale »

« J’ai connu SAJ pendant de longues années au Parlement comme Premier ministre, mais aussi quand il était président de la République. Avec sa disparition, Maurice a perdu un grand tribun, qui a lutté pour l’indépendance de Maurice et pour l’autonomie de Rodrigues. Sans compter qu’il a beaucoup lutté pour les Chagossiens. Je pense que la population mauricienne doit lui dire merci pour cela.

« Ce que j’ai beaucoup apprécié chez lui, c’est son franc-parler. Ek li pa ti ena kata kata, li ti kontan bann zafer drwat (li ti dir “bann zafer kare kare”). Li ti abitie dir “sa bann demagozi-la mo napa pou tolere” e li souvan ti dir “kan bis-la pase, nou bizin ale”. Nous avions de bonnes relations, et même quand il avait perdu les élections, il m’avait demandé de passer le voir comme leader de l’opposition. Et j’y suis allé. omme tout le monde, il avait ses qualités et ses défauts, mais il a beaucoup fait pour Maurice et Rodrigues. »

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