Rose-Hill : une diversion pour canaliser les eaux usées

  • Le ministre Bodha, attendu à RoseHill pendant le week-end; « Nous avons eu à faire face à un incident qui nous interpelle »

Les eaux usées refoulées à Rose-Hill après l’endommagement d’un tuyau de la Wastewater Management Authority (WWMA) obligent le gouvernement à construire une diversion sur la canalisation d’évacuation de ces eaux à partir de demain. La diversion prend effet à partir de lundi. Les travaux seront complétés d’ici deux semaines. C’est ce qu’a indiqué hier après-midi le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, lors du bilan du Construction Industry Procurement Board.

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« Nous voulons construire cette diversion. C’est un “shifting” final de cette “sewer line” », dit Nando Bodha, donnant ainsi l’assurance aux habitants qu’ils ne seront plus incommodés par les eaux usées. Nando Bodha soutient que les réseaux souterrains datent de plus de 50 ans mais que le tuyau endommagé en ciment « n’avait pu être détecté par le radar ». Il poursuit : « Nous avons eu un incident qui nous interpelle. » Et de rappeler que le “Mapping”, le “Shifting” et le “Reinstatement” ont été effectués. Selon lui, il faudra si besoin à nouveau vérifier les réseaux. « Tou ti pe al korek », souligne-t-il, ajoutant que « les risques sont là ».

Au sujet de la compensation aux habitants ayant subi des préjudices en raison des eaux usées, Nando Bodha soutient qu’un bureau a été mis en place par Larsen & Toubro pour que ces derniers puissent expliquer leurs pertes encourues. Un représentant de la compagnie évaluera ce week-end les dommages causés et les deux parties feront leurs propositions. Nando Bodha rappelle qu’une cellule de crise a été mise sur pied après que les tuyaux, transportant des eaux usées, ont été endommagés par Larsen & Toubro. « C’était une opération difficile qui a été maîtrisée », dit-il.

Les réalisations du CIDB et l’évolution du secteur de la construction depuis l’installation du nouveau gouvernement en 2014 ont été soulignées par le ministre. « Avec un taux de croissance de moins de 0,9% en 2014 depuis notre arrivée, nous avons amélioré la situation avec un taux de 7,5% en 2017. Et si tout se passe correctement, nous prévoyons une croissance à deux chiffres », souhaite-t-il. Le Produit intérieur brut du secteur de la construction est de 5% et est, dit-il, « un moteur de croissance ». Il avance qu’il « faut maintenant gérer les problèmes de Maurice, devenue un chantier de construction ».

S’agissant des investissements totaux (publics et privés) pour ce secteur, ils sont estimés à Rs 70 milliards pour cette année. Les projets du gouvernement ont totalisé la somme de Rs 36 milliards et ceux du secteur privé sont évalués à presque le même montant. De plus, il ajoute qu’une somme de Rs 600 millions est décaissée chaque année pour d’autres projets d’infrastructures.

S’agissant des travailleurs dans ce secteur, le nombre d’étrangers s’élève à 7 220 cette année, par rapport à 5 600 en 2017. Alors que les projets deviennent de plus en plus complexes, le vieillissement de la main-d’œuvre locale est « un défi », selon lui. Le ministre poursuit : « Nous avons des demandes pour qu’il y ait des étrangers ayant une certaine expertise. » Et d’ajouter qu’il « signe chaque semaine » des documents relatifs à l’importation de main-d’œuvre étrangère.

Par ailleurs, en raison de la complexité des terrains à Maurice, Nando Bodha avance qu’il est « essentiel » de passer par une étude géotechnique pour un meilleur design et une meilleure conception du projet. Sur le même sujet, le CIDB, qui veille sur l’ensemble du secteur de la construction, a été « revigoré » depuis son arrivée. La présidente de cette instance, Nadia Daby-Seesaram, qui a énuméré les différentes activités de cette année, fait ressortir le problème de la gestion des déchets pour le secteur de la construction à Maurice.

De son côté, Ram Bahadoor, Executive Director du CIDB, souligne que chaque entrepreneur en bâtiment dans le secteur de la construction doit être enregistré auprès du CIDB avant de commencer ses activités. Il soutient qu’une équipe a été mise en place et que des inspecteurs font des vérifications sur des chantiers pour voir si le plan correspond à la construction qui est effectuée. Si un constructeur n’est pas dans les règles, il aura à payer une amende variant de Rs 50 000 à Rs 100 000 et devra démolir sa construction suivant l’ordre de la cour.

Ramdas Mootanah, président du Building Control Advisory Council, indique qu’il « est interdit de construire sur les berges des rivières » et exprime son inquiétude quant aux constructions qui se font au Morne. « On se pose la question de savoir si des précautions ont été prises pour qu’il n’y ait pas de surdéveloppement », dit-il. Le président dit être contre la construction sur des terrains marécageux, ajoutant que « certains futés ont trouvé des astuces pour y construire quand même ». Selon lui, certains hôtels « ne respectent pas les règles » et ont bougé le “highwater mark”.

Par ailleurs, Ramdas Mootanah annonce qu’un Fire Code est prêt et sera bientôt lancé. Des règlements sur l’accessibilité des personnes handicapées aux bâtiments sont déjà en place. Ramdas Mootanah ajoute également que les bâtiments doivent maintenant être “gender compliant”. « C’est obligatoire par la loi », dit-il. Pour les promoteurs des villas, il faut accorder une assurance aux clients. Le président fait également ressortir qu’un “Building Code” mauricien est élaboré pour que les constructions soient faites suivant les spécificités locales.

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