Run-up Budgétaire : Emprunts du GM de Rs 377,8 Mds depuis 2015

  • Le député Boolell envisage de soulever à l’Assemblée nationale le « triangage budgétaire » en excluant d’autres items de l’endettement national, comme les prêts aux corps para-étatiques ou le financement du Metro Express
  • Paul Bérenger revient à la charge avec les séquelles de l’opération Daylight Robbery de la BAI, avec les facilités bancaires de Rs 9,9 milliards allouées au National Property Fund

L’endettement national, qui aura crevé la barre des Rs 300 milliards en ce début d’année, en y incluant la ligne de crédits de l’Inde de USD 500 millions pour le Metro Express, s’installe au premier rang du débat économique en marge du budget 2018-2019. Toutefois, les derniers détails sur les emprunts contractés par le gouvernement, dirigé par les Jugnauth, depuis janvier 2015 à la fin de mars dernier, devront venir se greffer à la controverse.

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Au cours de cette période, le gouvernement a emprunté en moyenne Rs 10 milliards par mois, soit un total de Rs 377,8 milliards, dont Rs 7,7 milliards de dette étrangère. C’est ce qu’indique le Statement on Public Debt, déposé sur la table de l’Assemblée nationale lors de la dernière séance du Prime Minister’s Question Time. De son côté, le député de l’opposition, Arvin Boolell, a signifié son intention de soulever la question du « triangage budgétaire » par rapport à la gestion de la dette publique avec l’exclusion des emprunts des corps parapublics garantis par le gouvernement. Pour sa part, le leader du MMM, Paul Bérenger se préoccupe des séquelles de l’opération Daylight Robbery de BAI avec des facilités bancaires de Rs 9,9 milliards allouées à la National Property Fund Ltd et non remboursées à ce jour.
Le document officiel du ministère des Finances indique que de janvier 2015 au mois de mars de cette année, le gouvernement a eu recours à des emprunts de l’étranger pour Rs 7,7 milliards, dont Rs 5,6 milliards en dollars américains, Rs 1,2 milliard en euros et Rs 803 millions en yuan chinois. Le ministère des Finances rappelle qu’au cours de cette même période, un montant de Rs 17,3 milliards de dette étrangère avait été remboursé.
Sur le plan local, le gouvernement a contracté des prêts de Rs 369,8 milliards avec des échéances de remboursement allant de 91 jours à 20 ans. Quelque Rs 52 milliards ont été servies pour des exercices de “Mopping Up” des excès de liquidités. Toujours de janvier 2015 à mars dernier, le gouvernement a effectué des remboursements de Rs 307,5 milliards de la dette locale.
En marge de la présentation du prochain budget, le débat sur la gestion et la compilation de la dette publique gagne en intensité. Ainsi, lors du “Prime Minister’s Question Time”, l’opposition a fait part de son désaccord par rapport à la pratique d’exclure des pans de l’endettement national de l’exercice officiel. Commentant les réponses données à l’Assemblée nationale, Arvin Boolell laisse entendre qu’il soulèvera la question lors de la prochaine séance si les procédures le permettent. Le député travailliste s’appuie sur la définition de la dette publique par le Fonds monétaire international pour exiger que le gouvernement rectifie le tir.
« The debt target of 60% of GDP under the Public Debt Management Act is based on a restricted definition that excludes public enterprises such as SBM or Maubank. This is not in line with the IMF’s fiscal reporting standards », note Arvin Boolell. Il ajoute qu’actuellement, « Mauritius is currently reporting its public sector debt data to the IMF, under its SDDS, which includes only debt data of a selected number of non financial public enterprises. »
Au terme des engagements pris par le gouvernement auprès du FMI, « Mauritius is committed to report its public sector debt to the IMF on the basis of a broader IMF definition, under Special Data Dissemination Standards Plus (SDDS plus), by 2018-2019 ». Les spécialstes de la dette avancent qu’avec ce changement dans la méthodologie, l’ardoise devra connaître une détérioration de quelque Rs 30 milliards.
« Cette question de l’endettement national constitue une bombe à retardement et le gouvernement a tout intérêt à ne pas s’engager dans une partie de cache-cache vu l’expérience de la République populaire de Chine et du Sri Lanka à ce sujet », a conclu le député travailliste.

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