Saint-Louis Gate – Collendavelloo jette le blâme sur le GM travailliste de 2014

Le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, a renvoyé la balle dans le camp du gouvernement du parti Travailliste en 2014 en ce qui concerne le blâme dans la Saint-Louis Gate. Commentant pour la première fois ce scandale avec la bombe à retardement de Rs 700 millions du contrat de Rs 4,5 milliards pour la réhabilitation de cette centrale du Central Electricity Board (CEB), après l’Indictment sans équivoque pour pots-de-vin à des « officials of the Mauritian administration through third parties » de la Banque africaine de développement (BAD), il a dressé la chronologie des faits. Il a rappelé que les procédures pour l’appel d’offres pour la réalisation de ce projet ont démarré en  février 2014 en ajoutant que les pratiques de corruption que la BAD a dénoncées datent de « 2014 pendant que le leader de l’opposition d’alors était en négociation avec Ramgoolam ». « The corruption was in 2014. Ils ont comploté pour cacher la vérité à la population », avance-t-il.

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Ivan Collendavelloo a consacré largement son intervention à ce scandale de corruption, qui est connu comme le Saint-Louis Gate en répétant plus d’une fois qu’il « a les mains propres » et qu’il « n’a rien à se rapprocher ». Il a fait ressortir qu’il y a eu deux appels d’offres pour le réaménagement de la centrale de Saint-Louis auxquels a participé la firme danoise Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC),  notamment le premier en 2014 et le second en 2015. Selon lui, c’est le premier exercice qui a été teinté de corruption et il a révélé que Shyam Tanoo, un ancien directeur du CEB,  avait rencontré un représentant de BWSC alors que l’exercice d’appel d’offres était en cours.   

Le leader du Muvman Liberater a fait référence hier à une série de correspondances relatives au premier exercice d’appel d’offres entre le CEB et plusieurs parties concernées par ce projet. Selon Ivan Collendavelloo, c’est précisément ce premier appel d’offres pour lequel il y a eu un seul soumissionnaire, à savoir le BWSC, qui a été finalement annulé en novembre 2014 par le Central Procurement Board car  « l’offre n’était pas conforme aux mandatory requirements ». Il a poursuivi en disant que la BAD a écrit au CEB en janvier 2015 pour informer de son autorisation à lancer un nouvel appel d’offres pour ce projet d’achat de moteurs pour la centrale de Saint Louis. Il affirmé que la Banque africaine n’a soulevé aucune objection quant aux conclusions de ce deuxième exercice et que cette institution a donné son feu vert pour la signature du contrat au coût de Rs 4, 5 milliards signé en mars 2016 et de ce fait, selon lui on ne peut venir dire que «  le contrat était taillé sur mesure en 2015 ».   

« There was no unjustified nor unwaranted certificate of emergency, it was necessary or else it would have been black-out today. We have done a marvellous job we have done nothing wrong », a conclu le Deputy Prime Minister par rapport à ce volet de son intervention. Il a aussi fait ressortir que la BWSC a décroché un total de dix contrats octroyés par le CEB durant la période 1994-2016, dont « six major contracts » durant le règne du Parti Travailliste.

Le leader du Muvman Liberater a aussi fait une sortie contre le leader du MMM, Paul Bérenger, pour son « silence en 2014 » sur la controverse autour de l’achat de quatre moteurs pour la centrale de Saint-Louis alors que la presse, selon lui, en a fait état plusieurs fois. « Pendant une année, le leader de l’opposition d’alors n’a posé aucune question parlementaire sur le CEB  et c’est en avril 2015 lorsque je suis devenu ministre qu’il revient à la charge. Pourquoi ce silence en 2014 ? » s’est-il demandé.

Au début de son intervention sur le budget, Ivan Collendavelloo a fait le bilan de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement en félicitant le Premier ministre, Pravind Jugnauth, « pour son leadership exemplaire et pour les décisions qu’il a prises au moment opportun ». « On ne pouvait brader la santé de la population juste pour protéger l’économie. On aurait été devant une hécatombe comme cela s’est passé ailleurs. Le Premier ministre a su prendre les décisions qu’il fallait. Au désarroi des premiers jours la population a suivi dans la discipline les mesures prises par le gouvernement et aujourd’hui la population est soulagée », dit-il en faisant état de la contribution financière des ministres et des députés, soit 10% de leurs salaires, pour venir en aide aux cas les plus démunis et qui ont été affectées par les conséquences de la crise sanitaire.

Abordant le budget, le No 2 de L’Alliance Morisien a reconnu qu’il n’était guère facile de préparer un tel exercice financier dans la conjoncture économique mais il se dit convaincu que « l’économie reprendra bien vite et que les services financiers remonteront la pente. Nous recueillerons les fruits des mesures prises très vite ». 

Par ailleurs, il a aussi commenté la dernière PNQ du leader de l’opposition, Arvin Boolell, consacrée à l’achat des médicaments pendant le confinement et qui avait pour objectif selon lui de « saboter le travail du ministre de la Santé ». Il se demande si les accusations de l’opposition selon lesquelles les médicaments distribués dans les hôpitaux ne seraient pas aux normes n’auraient pas aussi pour objectif « de protéger les cliniques privées qui seraient privées de clientèle ». 

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