À quelques jours de la réouverture des frontières, travailleurs et responsables de l’industrie touristique étaient présents hize à la messe annuelle organisée par la Commission diocésaine du Tourisme. Cette messe se déroulant cette fois dans un contexte socio-économique difficile et rempli d’incertitudes, elle arborait le ton de la « solidarité » tout en invitant l’assistance à une attitude de « confiance et d’espérance » pour l’avenir.
En s’appuyant sur le symbolisme de la fleur du lotus dont les racines plongent dans la boue et les lacs, le père Philippe Goupille, aumônier de la Commission diocésaine du Tourisme (CDT), et le père Jocelyn Grégoire qui a prononcé l’homélie, ont lancé un appel aux opérateurs du tourisme pour « sortir du marécage » et redonner une nouvelle vie à ce secteur de l’économie.
Quinze jours après le sermon très critique du cardinal Mauruce Piat, lors du pèlerinage du Père Laval, prononcé en présence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, celui-ci est retourné à Sainte Croix pour assister à cette messe du Tourisme. Cette célébration religueuse avait aussi une dimension interreligieuse avec la participation de Mgr Sténio André, évêque de l’Eglise anglicane, et de responsables d’autres religions qui ont dit des prières.
Le père Philippe Goupille s’est appesanti sur « la nécessaire solidarité » entre les différentes composantes du secteur touristique pour faire face aux conséquences de la pandémie sur le pays. « Nous traversons encore une période très difficile et nous sommes dans un marécage. Ce rassemblement est un élan de solidarité et de fraternité au service de la grande famille du tourisme et du pays », a-t-il dit.
La CDT avait choisi la fleur du lotus comme un symbole pour exprimer le désir et la conviction en une nouvelle naissance de ce secteur de l’économie. « Du fond des marécages, surgit la fleur de lotus, symbole de la renaissance dans la philosophie hindoue. Nous sommes venus prier pour que la fleur de lotus émerge des marécages et que nous puissions nous aussi repartir avec énergie dans nos responsabilités au service du tourisme » a dit le père Goupille.
Le père Jocelyn Grégoire, qui a été associé pendant une dizaine d’années aux travaux de la Commission du tourisme et qui a prononcé l’homélie, s’est attardé sur l’image de la transformation du lotus mais il a surtout mis l’accent sur la responsabilité de tous les citoyens indistinctement pour prendre des décisions pour sortir des différents problèmes auxquels le pays est confronté. Eski nou anvi res dan marekaz, nou vinn gomon e nou atann ki lezot fer kitsoz pou nou ? Ou bien nou pran enn desizyon e nou sorti ansam dan lamar-la e nou fer nou pei fleri kouma enn lotis ? » a-t-il dit. Selon ce dernier, l’heure est d’abord à l’action, individuelle mais aussi bien collective, et non à la critique. « Nou tou bzin met lame ansam e travay ansam. À nou met pei-la debout apre nou ava kritike. »
Père Goupille : « Tout le monde a soif de reprendre le travail »
Comparativement aux années précédentes, l’assistance d’hier était plus nombreuse à cette messe du Tourisme et les membres de la CDT étaient très contents devant cette ferveur. « La commission a entendu le cri de tous les opérateurs de ce secteur, depuis les cadres jusqu’aux travailleurs manuels et tout le monde a soif de reprendre le travail dans une réponse d’espérance. Ceux qui sont venus à la messe sont de toutes les religions et il y a aussi certaines personnes qui ne sont pas croyantes. Cette belle assemblée révèle que tout le monde a soif de reconstruire quelque chose », a dit le père Goupille au Mauricien.
Par ailleurs, plusieurs travailleurs que nous avons interrogés hier après la messe et qui sont dans différents domaines nous ont tous dits qu’ils attendent avec impatience la réouverture des frontières et le retour normal aux activités tout en sachant que « les choses ne seront pas comme avant ».
« Je me trouve moi aussi dans le marécage que les prêtres ont mentionné aujourd’hui. C’est la première fois que j’assiste à cette messe. E mo kontan ki mo finn vini. Mo finn santi enn solidarite e nou tou kila anvi ki lavi repran dan lindistri touristik. Pa pou kapav tini ankor … », nous dit Steven qui est dans le service de catamaran.