Saisie de 3kg d’heroïne : le Franco-Mauricien Soopee dénonce deux businessmen

  • L’un des deux présumés complices dans ce trafic aurait déjà pris l’avion pour l’étranger avec l’arrestation du second jugée imminente
  • Le Chief Security Officer d’Angsana à l’ADSU: « Mo zis enn intermedier dan sa zafer-la ek zot nek inn dir mwa gard sa parsel-la »
  • Le dossier d’interrogatoire de ce suspect placé dans le Vault du QG de l’ADSU par mesure de sécurité

L’enquête de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) – avec la saisie de trois kilos de cocaïne, d’une valeur de Rs 45 millions, dans le coffre de la voiture du Chief Security Officer d’Angsana Hotel le 2 juillet – entame une étape cruciale. Lors d’une nouvelle séance d’interrogatoire, hier, par les hommes du tandem Bhojoo/Azima, le suspect, Yamlikha Ibrahim Soopee, détenant la double nationalité française et mauricienne, a dévoilé les premiers éléments de ce réseau de trafic de cocaïne avec des liens avec le French Subutex Network, impliquant le steward d’Air France, Christophe Caterino, encore sur la liste de Wanted des autorités à Maurice. D’ailleurs, sur le téléphone cellulaire d’Ibrahim Soopee se trouvent les coordonnées téléphoniques d’un des parrains présumés, qui a pu échapper à la traque des autorités à ce jour. À ce stade, le Franco-Mauricien a cité les noms de deux Businessmen, un habitant de la région ouest et l’autre engagé dans le business des pierres précieuses dans le Nord, comme étant des complices dans cette affaire, l’un d’eux ayant pris l’avion pour l’étranger alors que l’arrestation du second suite aux allégations consignées formellement, est présentée comme imminente.

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Ainsi, Ibrahim Soopee a fait comprendre aux limiers de l’ADSU qu’il s’était entretenu avec ces deux hommes d’affaires bien avant la réception de ces trois kilos d’héroïne. Il a ajouté que l’un des deux, celui-là même qui se trouve actuellement à l’étranger, avait remis une somme de Rs 60 000 « pou gard sa parsel-la ». Et que l’autre, qui devrait être sous le coup d’une arrestation, aurait eu pour mission de lui remettre le « colis de trois kilos de cocaïne ».

Ces deux protagonistes, selon le sexagénaire, jouissent d’une bonne réputation dans le monde de la finance. L’un est un « kontrakter » à la tête d’une société de construction résidant à Flic en Flac, et l’autre serait un homme d’affaires habitant le nord de l’île. Au cours d’un interrogatoire serré dans les locaux du quartier général de l’ADSU, Yamlika Ibrahim Soopee a donné des détails sur ses contacts et notamment la rencontre pour la remise du colis, notamment en présence d’une femme dont il ignore l’identité.

Ses interlocuteurs lui auraient proposé une forte somme d’argent pour récupérer les trois sachets de cocaïne dans l’hôtel où il travaillait et devait les remettre aux deux businessmen. Cependant, il n’a pas encore précisé le montant total de sa commission, même s’il a fait mention d’un à-valoir de Rs 60 000 pour parer à une urgence personnelle.

« Mo zis enn intermedier dan sa zafer la », s’est-il appesanti en réponse aux hommes du DCP Choolun Bhojoo et du surintendant Sharir Azimah. Il a ajouté que « banla inn dir mwa gard sa ». Dans sa version des faits, le Franco-Mauricien a allégué qu’il « connaît beaucoup de choses sur ce réseau », mais il compte venir avec des détails à mesure que les séances d’interrogatoire se poursuivent. Depuis le début de la semaine, les responsables de l’ADSU ont donné des instructions pour que le dossier de cette enquête soit conservé dans le « Vault » du QG aux Casernes avec un accès contrôlé.

Dans un premier temps, Yamlikha Ibrahim Soopee, qui avait indiqué Off the Record que le colis de cocaïne avait transité par le VIP Lounge, ne voulait pas revenir sur la provenance de la drogue, se contentant d’affirmer qu’il avait ramassé les colis dans l’enceinte de l’hôtel où il est employé. Par la suite, il est revenu à de meilleurs sentiments et il a décidé de collaborer avec les enquêteurs. D’ailleurs, il a participé à une reconstitution des faits à Balaclava jeudi où il a montré aux limiers l’endroit où il a récupéré la drogue et comment il l’a mis dans un sac à dos pour la mettre dans sa voiture.

Par ailleurs, l’ADSU compte réclamer des éclaircissements à ce Chief Security Officer sur ses liens et contacts avec un présumé trafiquant de drogue, qui avait fait parler de lui il y a quelques années dans une affaire d’importation de Subutex. La justice avait blanchi cet individu après qu’un témoin s’était rétracté en Cour. Le numéro de contact de ce personnage figure sur le répertoire du cellulaire d’Ibrahim Soopee.  Des sources autorisées aux Casernes centrales avancent que cette étape n’interviendra qu’avant que le dossier sur cette affaire d’importation de cocaïne soit bouclé.

L’Information and Technology Unit de la police sera appelée bientôt à passer au décryptage du contenu sur le téléphone du suspect. C’est en se basant sur un renseignement qu’une équipe de l’Adsu avait débarqué dans le parking d’un hôtel à Balaclava où elle a appréhendé Ibrahim Soopee qui s’apprêtait à quitter les lieux avec sa voiture.  Lors d’une fouille du véhicule, la police était tombée sur trois paquets renfermant de la cocaïne. « La drog la pa pou mwa sa, mo zis enn pion ladan », avait lancé le suspect.  Ce dernier fait l’objet d’une accusation provisoire de trafic de drogue. Son nom avait été évoqué en 2007 après l’arrestation du steward français Christophe Caterino en présence de Rs 52 millions de Subutex. Faute de preuve, Ibrahim Soopee n’avait été nullement inquiété.

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