SANTÉ PUBLIQUE – DEUXIÈME VAGUE DE COVID-19 : La polémique de la contamination de l’Isolation Ward de Jeetoo

Hier après-midi, la Santé se retrouvait avec 2 233 personnes placées en quarantaine et 439 cas positifs avérés depuis le 5 mars

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Cinq semaines déjà depuis les premiers signes de la deuxième vague de COVID-19 avec la détection du SKC Surat Cluster. Et ce, en dépit des assurances du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, qui se résume à des interventions en solo en cette fin de semaine, le tableau de l’évolution indique que la pandémie gagne du terrain. C’est le cas de le dire vu le nombre de régions sur le radar des services sanitaires. Sauf que le village de Canot a pu sortir de la zone rouge. Mais ce qui semble le plus inquiétant est le nombre de cas de contamination à la COVID-19 dans les hôpitaux, que ce soit en termes de patients ou de membres du personnel de la Santé, infectés au virus. Ainsi, il y a le cluster du New Souillac Hospital avec un nombre conséquent de cas suspects ou encore celui de l’ambulancier de l’hôpital Dr Cheong à Flacq et les patients suivant des traitements au département de cancer (RT) du Princess Margaret Orthopaedic Centre.

Toutefois, le dernier cas d’infection en date, soit celui identifié dans l’Isolation Ward de l’hôpital Jeetoo, relance la polémique des dispositions arrêtées sous le protocole du ministère de la Santé. A ce stade, le ministre Jagutpal n’a pas hésité à faire état de la décision des autorités à avoir recours à l’arsenal répressif. Ainsi, hier sur la plateforme de la COVID-19 Communication Cell, il a annoncé la mise en opération d’une Special Squad, encadrés des membres de la force policière pour des Surprise Checks dans les hôpitaux et autres centres de santé avec des sanctions à la clé. Le bilan de la deuxième vague de COVID-19, soit depuis le 5 mars, indique 439 cas positifs détectés dans différentes régions de même que 2 233 patients, placés en quarantaine, avec le nombre susceptible de progresser dans les jours à venir vu la campagne de dépistage sur le terrain, notamment dans la région de Highlands, Hotspot déclarée cette semaine.

D’autre part, les autorités sanitaires sont en présence ces dernières heures de plusieurs cas critiques à plusieurs niveaux parmi les patients de la COVID-19 ou encore parmi ceux placés en quarantaine. Les milieux du ministère de la Santé se disent inquiets quant à l’évolution des conditions médicales notées chez cinq patients suivant des traitement de dialyses au New Souillac Hospital, qui ont été infectés au virus. A hier après-midi, leurs conditions de santé sont jugées instables, selon les diagnostics des médecins. Il y a aussi le cas du patient qui est toujours sous respiration artificielle à l’hôpital ENT à Vacoas. Ce dernier serait également dans un état jugé « critique ». Par ailleurs, un patient cancéreux qui était admis à l’hôpital ENT après avoir été testé positif, a été transféré à l’hôpital de Candos pour poursuivre son traitement contre le cancer.

Dans la conjoncture, le nombre de personnes placées en quarantaine ne fait qu’accroître au fil des jours, soit 2 233 réparties dans les divers centres du pays. D’ailleurs, ces dernières heures les autorités sanitaires ont dû faire de la place pour plus de 380 personnes, à ce stade, suite à l’exercice de Contact Tracing des 22 cas avérés de COVID-19 recensés au niveau de la région de Highlands depuis mardi. Selon les chiffres officiels fournis hier, 2 884 tests ont été réalisés durant ces dernières 24 heures. Parmi, l’on compte 1 853 dans le cadre des exercices de dépistage ciblés, soit dans les régions de Cluny, Flacq, Valentina ou encore à Trianon, Port-Louis, Rivière-des-Anguilles, Souillac et Highlands.

Néanmoins, la préoccupation en cette fin de semaine se déplace du côté de l’hôpital Jeetoo. Un des sept patients qui était admis en salle L-0 à l’hôpital Jeetoo a été testé positif à la COVID-19. Le résultat du test PCR de cet habitant de Plaine-Verte au septième jour d’isolement est tombé hier matin. Il était hospitalisé lorsqu’un patient issu d’un centre de quarantaine avait été admis dans cette même salle et avait par la suite été dépisté positif au Coronavirus le 31 mars dernier, provoquant la mise en isolement de tous les sept patients qui s’y trouvaient.

Les proches de ces malades avaient vivement déploré cette manière de faire du personnel de l’hôpital Jeetoo. L’habitant de la capitale y était admis souffrant de troubles pulmonaires. Selon des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès de sources concordantes, le principal concerné a été transféré à l’hôpital ENT pour les soins et son suivi médical pour la COVID-19. Par contre, les autres admis de la salle L-0 ne savent plus si leur quarantaine sera désormais prolongée avec ce développement.

Les proches de ces patients sont remontés et dénoncent un acte de négligence de la part des responsables de l’hôpital Jeetoo pour avoir placé un patient « suspect » avec d’autres malades à la salle L-0. Mais, pour sa part, Kailesh Jagutpal a concédé hier soir, que le nouveau porteur du virus se trouvait bel et bien dans une salle où un patient transféré d’un centre de quarantaine a été admis avant que l’on obtienne le résultat positif de son test PCR. Il soutient toutefois que le protocole est de placer toutes les personnes suspectes d’être porteuses du virus dans une « isolation ward » pour protéger le reste de l’hôpital. Le ministre a indiqué que tous les hôpitaux sont dotés d’une « isolation ward » pour l’admission des personnes en traitement pour des problèmes de santé. Le ministre a soigneusement évité de prendre en compte la polémique que le cas en provenance d’un centre de quarantaine, et qui s’est « positivé », n’aurait pas dû être placé en compagnie des autres patients de la salle L-0.

 

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