SBM : collection des Bad Debts de Rs 7,7 milliards

Le bénéfice par action dégringole à 0,58 sou, contre 48,25 sous en 2018

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Axys Stockbroking : « Where did all the money go ?”

Au-delà de la dégringolade des profits après impôts de Rs 3,2 milliards en 2014 à Rs 15 millions en 2019, les chiffres d’indicateurs de performance de la State Bank of Mauritius Ltd sont encore plus inquiétants. Une collection inédite de Bad Debts de Rs 7,7 milliards en trois exercices financiers, nécessitant impérativement ds Write-Offs. À cela sont venues se greffer des dépenses liées au personnel, notamment pour les allocations en faveur des Top Chefs de Lakwizinn du PMO siégeant sur les instances de la banque en hausse Rs 500 millions, passant de Rs 1,2 milliard en 2018 à Rs 1,7 milliard en décembre 2019. Idem au niveau du groupe SBM avec une hausse de Rs 1 milliard. Et sans compter un « cost-to-income » qui était jadis sous la barre des 35% pour arriver à 64% en 2019 !

Le groupe bancaire a pris avantage du délai additionnel accordé par la Stock Exchange of Mauritius pour publier ses comptes annuels. Ce qui saute aux yeux dans ce bilan — pourtant antérieur au COVID-19 – c’est d’abord la dégringolade des profits et de nouvelles provisions pour des créances douteuses qui gonflent  à Rs 3 milliards….

Pour l’année 2019, le groupe affiche de maigres profits de Rs 15 millions, des bénéfices qui rétrécissent d’ailleurs comme une peau de chagrin depuis trois ans. En 2018, ils étaient à Rs 1,2 milliard et en 2017, Rs 2,6 milliards. Comme en témoignent ces chiffres, les profits du deuxième groupe bancaire du pays se sont littéralement évaporés depuis 2017. Une situation qui est due notamment aux provisions que l’institution a dû faire pour les créances douteuses; d’ailleurs dans son communiqué elle évoque des « charges exceptionnellement élevées pour pertes sur certaines créances (credit loss expense) préalablement identifiées au niveau du Segment B. »  Il s’agit du fameux ‘Credit loss expense’ qui atteignait l’année dernière Rs 3 milliards, un item lui aussi en hausse ces dernières années. Ces charges pour les mauvaises créances étaient de Rs 3,5 milliards en 2018 et de Rs 1,1 milliard en 2017.

Un expert-comptable, rompu à l’analyse de comptes de multiples compagnies, se demande comment l’institution a pu tomber à un tel niveau : « l’envergure de ces charges pour mauvaises créances est anormale. Elles sont si élevées qu’elles anéantissent les profits du groupe. Il y a clairement un problème en termes de gestion de risque et d’approche adoptée par la banque pour octroyer des prêts au segment B. »  Du côté des analystes en bourse, le constat est quasi le même :  « Credit loss and provisions wiped out the full year earnings and continued to show the weakness in the risk management framework of the platform and lack of transparency as well… », analyse Redwood Finance.

Du côté d’Axys Stockbroking, on lance tout simplement : « Where did all the money go ?” La firme de courtage en bourse observe que :  “they impaired another Rs2.4bn in Q4-2019 which relates mostly to some previously identified segment B customers”. This brings 2019’s write-downs to a whopping Rs3bn, i.e ~Rs500M less than in 2018. Before accounting for Covid-19’s adverse impact for FY-2020, our models suggest we should slash November’s Fair Value of SBM by 20%. As we need to factor in the Pandemic, we shall not re-rate the bank this morning. Rest assured, we shall do so shortly.”

À cause de créances douteuses qui plombent sa rentabilité, SBM Holdings ne peut afficher pour 2019 qu’un EPS (earnings per share) de 0,58 sou, comparé à 48,25 sous en 2018 et 99,73 sous en 2017. Là encore, un effondrement du bénéfice par action; et la pilule est difficile à avaler pour les actionnaires de SBM… « Si le tableau est tel pour la période d’avant le Covid-19, on se demande ce que ce sera cette année ! » observe un auditeur.

En effet, on ne sait pas quelle recette magique le Chairman, nouvellement nommé de la banque, pourra concocter pour tenter de redresser la situation, surtout en période de crise… Dans le bilan financier, il previent que « quasi-halt in economic activities will have significant economic and financial consequences » et que « The Group’s operations in the different countries of presence will certainly be impacted; although the magnitude cannot be fully assessed at this point in time, given the still-evolutionary stage of the pandemic ». Quant aux répercussions du virus sur le bilan 2020 du groupe bancaire, il risque fort de laisser un goût plus amer : Sattar Hajee Abdoula parle déjà de « squeezed margins » et de « weakening in asset quality »….

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