SBM : dégringolade avec un « Risky Exposure » de Rs 3,6 Mds

  • Des profits opérationnels d’un montant de Rs 1,2 milliard enregistrés en 2018, contre Rs 2,5 milliards en 2017
  • Le pire bilan des dix dernières années, les profits du groupe étant plombés par des prêts douteux de Rs 3 milliards, dont Rs 1 milliard à Dubai

Le groupe SBM a réalisé au 31 décembre dernier le pire bilan financier de ces dix dernières années. Les chiffres officiels ont été publiés dans la nuit d’hier à ce matin, notamment à 00h06 sur le site Web du Stock Exchange of Mauritius. Dans un premier commentaire tôt ce matin à l’intention de ses clients et du monde des affaires, Axys note que « SBM reports its worst Full-Year results in over a decade with a PAT of Rs 704 M (-73%) on the back of impairments of an exceptional nature (~3.5% of loans) stemming from cross border lending, a cyber-attack and implementation of new accounting standards (IFRS9) ». Mais cette analyse succinte est complémentée par le fait que « by contrast Earnings Before Impairment & Taxes (EBIT) stood at a record Rs 4.5 bn (+8.5%) mainly boosted by higher Interest Income ». Le point fondamental dans les comptes de la State Bank of Mauritius, dont le principal actionnaire est l’État, demeure qu’à la fermeture des comptes pour l’exercice financier au 31 décembre l’item “Credit Loss Expense on Financial Assets” affiche un solde négatif de Rs 3,6 milliards, contre Rs 1,1 milliard pour le précédent exercice et Rs 717 millions au 31 décembre 2016, soit cinq fois de plus en deux ans. De ce fait, la SBM Holdings Ltd annonce des profits d’un montant de Rs 1,2 milliard en 2018, contre Rs 2,6 milliards en 2017. Par contre, les profits de la compagnie bancaire ont chuté de moitié l’année dernière, soit de Rs 627 millions, contre Rs 1,3 milliard en 2017.

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Selon des sources bancaires ce matin, la baisse des profits du groupe s’explique par le fait que les activités de la SBM représentent 90% des revenus du groupe. Or, les profits de la compagnie ont chuté lourdement à la suite du non-remboursement de prêts de l’ordre de Rs 3 milliards accordés à des compagnies offshore, dont la somme de Rs 1 milliard avancée à une compagnie à Dubaï. C’est la bonne performance de la SBM au Kenya, avec des résultats nets de Rs 700 M, qui a permis au groupe bancaire d’atteindre des profits de Rs 1,2 Md. « N’était-ce cette perte de Rs 3 milliards, les profits de la banque auraient tourné autour de Rs 4,2 milliards », fait-on ressortir.

Commentant les résultats, Andrew Bainbridge, PDG du groupe SBM Holdings Ltd, explique : « After consultation with the external auditors, we have made impairments amounting to Rs 3,56 billion mainly linked to the Segment B business of the Bank which has resulted in a reduced net profit of Rs 1,25 billion for the year ended 31st December 2018. We are obviously dissatisfied with the financial results caused by previously unsatisfactory risk management of the bank with regards to its Segment B business. Since then, we have made it our top priority to start a thorough remediation of the Segment B business and to improve our risk management framework. We have now substantially completed the remediation work in respect of the Segment B business, reducing credit concentrations and improving collateral cover for better monitoring and stronger controls, making this a stronger and more diversified business in the future. »

« Déçu des résultats médiocres »

Pour sa part, le président de la SBM, Holding Kee Chong Li Kwong Wing, se dit « déçu des résultats médiocres causés par les “substantial impairments” survenus en 2018 » à la banque. En revanche, il se réjouit  des résultats qui ont été compensés par les nouvelles opérations au Kenya. « Le groupe a fait preuve de résilience et a réalisé des progrès décisifs en termes de stratégie d’internationalisation, de diversification et de plan de remédiation pour les activités transfrontalières. Nous sommes désormais mieux positionnés et restons concentrés sur l’exécution de notre stratégie bien définie. Nous avons bâti notre entreprise par l’intermédiaire de notre filiale au Kenya et avons acquis le statut de filiale à part entière en Inde. Cela a consolidé notre position en tant que banque régionale et nous nous préparons à exploiter les opportunités le long du corridor Asie-Afrique. Nous prévoyons également que notre stratégie de numérisation progressera cette année », fait-il ressortir.

Le communiqué de la SBM diffusé hier soir note que le résultat opérationnel du groupe bancaire est passé de Rs 7,57 milliards pour 2017 à Rs 9,78 milliards pour 2018, soit une augmentation de Rs 2,21 milliards, représentant une hausse de 29,1%. Le “net interest income” a enregistré une croissance de 22,6% pour atteindre Rs 5,85 milliards, en ligne avec la hausse des actifs productifs d’intérêts. Au total, le résultat brut d’exploitation a augmenté de 29,1% pour atteindre Rs 9,78 milliards en 2018.

Les coûts ont sensiblement augmenté pour atteindre Rs 4,69 milliards, reflétant entre autres l’acquisition de certains actifs et passifs de la Chase Bank, ainsi que des coûts de personnel plus élevés liés au passage de contrats de travail à durée déterminée à des contrats à durée indéterminée pour un grand nombre d’employés.

Les profits “before impairement” ont, eux, augmenté de 21,4%, passant de 4,18 milliards à Rs 5,08 milliards. Toutefois, les “impaired charges” ont fortement augmenté, principalement en raison des activités transfrontalières au niveau de la banque. En conséquence, le groupe a enregistré un profit réduit après impôts de Rs 1,25 milliard pour l’exercice se terminant au 31 décembre 2018, contre des profits après impôts de Rs 2,57 milliards pour la même période en 2017.

Le montant total des actifs du groupe est passé de Rs 194 milliards en 2017 à Rs 226 milliards en 2018, soit une augmentation de 17%.  Les prêts et avances nets ont pour leur part légèrement diminué, soit de 1%, pour s’établir à Rs 102 milliards, et ce en raison de la hausse des pertes de valeurs.

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