Scolaire : Les étudiants initiés à affronter les fléaux de la société

Nombreux sont les “head boys” et “head girls” à avoir assisté mercredi à la séance de discussions sur le thème « Assurer le bien-être social et émotionnel des étudiants » avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, au campus des Polytechnics de Montagne-Blanche. Ils ont eu l’occasion de prendre connaissance des méfaits et fléaux affectant la jeunesse mauricienne et de savoir comment contribuer à améliorer la situation en milieu scolaire.
Dans son témoignage, Fadilah Oozeer, élève de Grade 8 au collège Dunputh Lallah, a fait ressortir que les programmes initiés dans les écoles lui ont permis « de mieux me connaître ». Elle poursuit : « J’ai appris les valeurs des quatre “C”, soit cœur, corps, cerveau et conscience. J’ai pu comprendre que c’était ma responsabilité de prendre soin de ces quatre aspects, et les protéger des fléaux qui nous entourent. Je commençais à apprécier toutes les classes afin d’apprendre plus. L’approche directe de mon enseignante, surtout qu’elle sait utiliser les bons mots pour nous expliquer, m’a appris à améliorer ma personnalité. »

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Et d’ajouter qu’elle a certes pu commettre des erreurs par le passé mais qu’elle a retenu des leçons. « Le plus important, c’est de dire la vérité car il faudra mentir encore plus pour couvrir un premier mensonge. J’ai aussi appris qu’il y a toujours une deuxième chance. Je crois fermement que je suis sur la bonne voie d’apprendre qui je suis vraiment », a-t-elle fait ressortir.

Les trois participants au Pan African Youth Leadership Programme de 2018, Tejal Gokulsing, du collège Lorette de Quatre-Bornes, Sarvesh Jeetoo, du Rabindranath Tagore Institute et Muneera Cadersa, du collège Sodnac SSS, ont partagé leur expérience vécue aux États-Unis, expliquant comment cela les a aidés à améliorer leur personnalité. Tejal Gokulsing explique que le leadership et l’engagement communautaire étaient l’un des principaux critères de ce programme. « J’ai appris ce que c’est d’être un leader. Chaque individu est un leader, chacun à sa façon. Ce qui vous permet d’être leader, c’est la passion qui inspire votre âme et à chaque fois que vous pensez à venir en aide aux autres. Nous souhaitons trouver des solutions à plusieurs problèmes, notamment la consommation de la drogue et la grossesse précoce », affirme-t-il.
Pour sa part, Sarvesh Jeetoo a encouragé les élèves à prendre part au Pan African Youth Leadership Programme afin de devenir « de bons leaders » et ainsi relever les défis auxquels la jeunesse mauricienne fait face aujourd’hui. « Ce programme permet aux jeunes de devenir des leaders et de s’engager dans le social. Nous avons pu interagir avec plusieurs jeunes venant des pays africains et les discussions se sont portées sur les moyens à adopter pour bâtir une meilleure société de demain », souligne le jeune homme.
Muneera Cadersa est aussi revenue sur les retombées de sa participation au Pan African Youth Leadership Programme. « Ce programme m’a permis d’obtenir une bourse pour mes études supérieures aux États-Unis. Je demande à la jeunesse mauricienne de sortir de son sommeil et de saisir les opportunités qui se présentent à elle, comme je l’ai fait. C’est le moment d’apprendre, d’exceller et de rendre fiers vos parents », dit-elle.

Julie Vincent, “head girl” de 18 ans au collège Sodnac SSS, explique que plusieurs nouvelles matières, telles le “Social and emotional studies”, ont été introduites dans les écoles cette année, en particulier pour les élèves de Grade 8. Pour elle, ce genre de sujet est « important » afin de prévenir le suicide dans les écoles. « De nos jours, il y a beaucoup de jeunes qui ne parviennent pas à faire face à la réalité et commettent l’irréparable. Souvent, ils n’arrivent pas à gérer les études. Ajouter à cela, ils ne bénéficient pas du soutien de leurs parents. Donc, personnellement je pense que ces nouvelles matières peuvent aider ces jeunes à surmonter leurs problèmes ou relever les défis qui se présentent à eux », affirme Julie. Et de souligner qu’elle compte mener une campagne de sensibilisation auprès des élèves de son collège, notamment à travers des activités et des “group works”.

Soumaya Cader, “head girl” de 18 ans au collège Quatre-Bornes SSS, fait ressortir que les programmes d’études extrascolaires sont « très importants » pour l’épanouissement des jeunes. « Nous organisons des causeries afin d’inspirer les étudiants pour ne pas choisir les mauvaises voies. En ce qui concerne le programme sur le bien-être social et émotionnel des étudiants, je trouve que c’est intéressant. Après cette journée, je compte organiser une réunion à l’école, notamment avec le conseil des étudiants et les “prefects” afin que le message soit partagé dans toutes les classes », affirme-t-elle.

Goorshani Bahadoor, âgée de 18 ans et “head girl” au collège Keats, à Chemin-Grenier, explique que la réunion des étudiants avec le Premier ministre a été « fructueuse » d’autant plus que les élèves ont eu l’occasion d’écouter des témoignages. « Cette réunion nous a permis de comprendre ce qui est important pour nous, notamment savoir comment prendre soin des autres. Donc, en tant que “role models” dans notre école, nous devons nous assurer que les élèves suivent le bon exemple », dit-elle.

Idem pour Ryan Chuttoree, “vice head boy” au Keats College, qui s’inspire du parcours du Premier ministre. « Le Premier ministre nous a parlé de son parcours académique et nous a mis face à la réalité. Il nous a surtout fait comprendre que le dialogue est important quand nous faisons face à un problème et que nous devons en parler au lieu d’avoir recours aux fléaux qui dominent la société. Nous comptons organiser des activités à l’école pour sensibiliser les étudiants sur les fléaux, surtout la drogue », indique Ryan, qui compte aussi sensibiliser les étudiants de son collège sur le “momo challenge” qui touche principalement les jeunes.

Dans son discours, la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a mis l’accent sur l’importance du savoir, du savoir-faire, du savoir-vivre et du savoir-être. Selon elle, ce sont les quatre piliers de l’éducation. « Le bien-être des étudiants est un aspect primordial dans le milieu scolaire, d’où l’importance du thème sur le bien-être social et émotionnel. Les étudiants doivent apprendre à gérer leurs émotions : la tristesse, la colère et la pression, entre autres », dit-elle.

Le Premier ministre est revenu sur l’avis consultatif sur le Chagos, demandant aux étudiants d’en tirer exemple. « Parfois, nous obtenons des résultats très vite mais d’autres fois, nous devons attendre longtemps. C’est d’ailleurs mon message pour vous aujourd’hui », dit-il. Pravind Jugnauth est revenu sur son parcours d’étudiants et surtout sur les défis auxquels il a fait face. « La jeunesse est l’équivalent d’énergie, créativité et acquisition de connaissance, entre autres. Mais il faut aussi savoir qu’on ne finit jamais d’apprendre. “Jeune” que je suis, je continue d’apprendre. Ce n’est ni une honte ni un embarras. Celui qui pense qu’il a déjà tout appris est dans l’erreur. C’est pour cette raison que je dis aux jeunes d’être à l’écoute des autres et de saisir toutes les opportunités qui se présentent à eux », dit-il.
Commentant les fléaux de la société, le Premier ministre devait expliquer que le gouvernement peut évidemment assumer ses responsabilités mais la jeunesse doit aussi savoir quel chemin emprunter et lequel éviter. « Il faut que vous agissiez. La “peer pressure”, c’est bien mais il faut savoir quel genre de pression exercer », précise-t-il. Il a par la suite demandé aux jeunes de s’adapter à la modernité sans pour autant oublier les valeurs de nos ancêtres.

En ce sens, il leur lance un appel pour qu’ils participent à d’autres activités en sus de leurs études et leur engagement sportif. « Prenez part à des missions des Ong et aidez les personnes vulnérables. Plusieurs programmes sont disponibles dans les différents ministères. Vous pouvez apporter votre aide pour une meilleure société », indique Pravind Jugnauth.
Il est aussi revenu sur les réseaux sociaux, affirmant qu’Internet est un « couteau tranchant ». Il ajoute : « Il faut savoir distinguer entre le vrai et le faux, l’élogieux et le calomnieux. Il faut savoir faire la différence car Internet est un couteau tranchant. Si vous l’utilisez mal, vous risquez de commettre des crimes. »

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