Seafood hub – La réduction du quota de thons et l’enjeu de 5 000 emplois

Princes Group : « Maurice doit soutenir des positions durables et fortes à la Commission des thons de l’OI »

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La prochaine réunion de la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI), prévue la semaine prochaine, se révèle des plus critiques pour l’avenir du “seafood hub”. Avec les stocks de “yellowfin” (albacore) toujours dans le rouge après plus de cinq ans, Princes Tuna (Mauritius) et IBL Seafood réitèrent la nécessité d’adopter des positions. Les 31 États membres de la CTOI discuteront des quatre résolutions proposées, dont la mise en place d’un plan de reconstruction des stocks de thon albacore pour éviter tout effondrement dans quelques années en cas de statu quo.

Commentant la portée des décisions à l’agenda de la réunion de cette instance régionale, Cougen Purseramen, Chief Operating Officer d’IBL Seafood, maintient avec force que « nous avons une vision à long terme ». Et d’ajouter : « Même si cela implique des coupes drastiques en termes de volume et que nous traversions des moments difficiles, nous ne pouvons courir le risque que les stocks de yellowfin s’effondrent. Ceux qui prônent le contraire ne sont motivés que par des gains à court terme. » En novembre 2020, le secteur de la transformation avait préconisé un plan avec une réduction moyenne de 20% de l’ensemble des prises.

De son côté, Neil Bohannon, Group Director for Seafood de Princes, partage cette approche pour éviter la disparition de cette espèce de thon dans cette partie de l’océan Indien avec des conséquences graves pour l’avenir de la conserverie. « Il est nécessaire d’avoir un plan de réhabilitation des stocks crédible, clair et agréé pour l’ensemble des parties prenantes, afin que les stocks soient rétablis en deux générations. Princes soutient l’appel de Global Tuna Alliance pour une réduction de 20% des prises de yellowfin par rapport au niveau de 2014. Nous opérons deux sites de fabrication à Maurice avec quelque 4 000 collègues et une vaste chaîne d’approvisionnement qui dépend de nos activités. La durabilité à long terme et la sécurité économique sont étroitement liées et le maintien des produits de la mer nécessite des stocks de thon sains et une gestion ferme de la part de la CTOI », fait-il comprendre dans un communiqué en marge de la prochaine réunion de la Commission des thons de l’OI.

Dans cette perspective, Princes confirme son engagement d’une nouvelle réduction, d’ici l’année prochaine, pour atteindre 50% de son tonnage de “yellowfin” en prenant 2017 comme année de référence. Avec un millier d’employés supplémentaires au sein des entreprises d’IBL Seafood, ce sont plus de 5 000 emplois directs qui sont en jeu, sans oublier les autres emplois liés et le secteur portuaire, et les emplois indirects, estimés eux à plus du double de ces chiffres. La production de thon représente 25% des exportations mauriciennes, et en ces temps difficiles pour l’économie locale, cette industrie attend le plein soutien du gouvernement pour protéger les emplois en jeu.

Poursuivant son analyse, Cougen Purseramen souligne : « Le temps des exceptions est révolu au niveau des captures. Le niveau des prises est trop élevé et tous les pays de l’océan Indien, ainsi que les flottes de pêche hauturières, doivent faire des efforts afin d’éviter l’épuisement des stocks de yellowfin. »

Par ailleurs, la menace d’un boycott des marchés, comme cela a été le cas en 2020 par des supermarchés européens comme Tesco, Colruyt et Coop, ne fait que pénaliser l’industrie de la transformation qui voit ses produits retirés des rayons. Tout boycott du thon de l’océan Indien ne résoudra pas la question de la surpêche : ce qui se passera, c’est que les flottes vendront leurs captures ailleurs plutôt qu’aux usines de transformation de l’océan Indien.

L’industrie mauricienne de la transformation a déjà été affectée par la COVID-19 avec la réduction de la demande du secteur de la restauration. Avec la pandémie qui fait rage sur les marchés d’exportation et la fermeture des restaurants, les volumes produits ont été réduits. L’industrie de la transformation ne peut pas se permettre le risque d’un boycott potentiel du thon de l’océan Indien sur ces mêmes marchés en raison d’un problème de durabilité.

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