Secondaire : Critère des 5 credits ou exit le secondaire

Secteur polytechnique : l’introduction du Metro Express ouvre la voie à la formation en “rail engineering”

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Au tableau des statistiques, le taux de pourcentage de réussite aux examens comptant pour le School Certificate de Cambridge n’est pas tout à fait alarmant. Il est de 70,93%. En clair, sur 15 419 (source : MES) collégiens ayant pris part aux examens, ils sont 10 937 à avoir décroché leur certificat. Toutefois, ce sont les conditions dans lesquelles un grand nombre de collégiens se retrouvent du jour au lendemain hors du
mainstream qui inquiètent.

Malgré le taux de réussite avoisinant les 71%, pas tous les collégiens avec un SC en poche pourront accéder en Grade 11 (Lower Six) et ainsi concourir aux épreuves de Higher School Certificate en 2021. Seuls ceux ayant un minimum de 5 credits (à la première ou deuxième tentative) pourront poursuivre leurs études académiques en secondaire. La nouvelle mesure a du coup éjecté du mainstream les redoublants parmi les 3 340 adolescents détenteurs de 3 et 4 credits respectivement. D’aucuns, à l’instar de Bashir Taleb, président de la Fédération des managers des collèges privéS, pensent que dans le cas des candidats n’ayant pu décrocher un cinquième credit parce qu’ils ont été pénalisés par 1 à 5 points, vont être injustement privés de la possibilité de briller au HSC.

Lorsqu’en mai 2017 le ministère de l’Éducation annonce le retour du critère des 5 credits pour être éligible aux entry requirements pour le HSC, les autorités défendent cette mesure comme étant une stratégie pour rehausser le niveau des élèves. Depuis deux ans, cette question divise l’opinion. Ceux qui se prononcent pour les 3 credits avancent que de nombreuses universités n’exigent pas 5 credits au School Certificate des études supérieures. Et qu’il faut donner l’occasion à un maximum de jeunes de faire au moins deux A-Level.

Ceux qui soutiennent le retour des 5 credits insistent sur la nécessité d’encourager les collégiens à exceller, car la performance des apprenants tant dans le primaire que le secondaire a connu une baisse. Mais pour atteindre la qualité, il ne suffit pas de revoir à la hausse le critère des credits. Cela requiert un travail en amont qui doit commencer dès le primaire. Garantir l’accès au secondaire à tous les enfants qui concourent au Primary School Achievement Certificate est une chose. Mais qu’ils entament le Grade 7 (Extended Stream) sans avoir acquis les compétences de base en écriture et lecture en est une autre.

Au lendemain de la proclamation des résultats de School Certificate, les redoublants avec en main 4 credits n’auront d’autre choix que de se tourner vers d’autres options pour ne pas rester en marge de l’éducation, notamment des formations dispensées par des établissements prévocationnels, dont ceux du Mauritius Institute of Training and Development, le secteur polytechnique ou s’inscrire dans un collège privé payant.
Polytechnique, une option  prônée par la réforme

Durant la campagne qui précédait l’introduction du Nine-Year Schooling, la filière polytechnique a été régulièrement mentionnée par la ministre de tutelle, Leela Devi Dookun Luchoomun. Ce secteur a été la réponse immédiate aux questionnements sur l’avenir des élèves qui ne pourront franchir le cap de Grade 9 après les épreuves nationales conduisant au National Certificate of Education. Aujourd’hui, cette filière, selon Yamal Matabudul, le directeur de Polytechnics Mauritius — opérant depuis sa création il y a deux ans sous l’égide du ministère de l’Éducation —, démontre sa pertinence. Elle n’est pas l’option par défaut, défend ce dernier. Yamal Matabudul explique que Polytechnics Mauritius, avec une capacité de 1000 places, propose également des cours menant à un diplôme adapté aux détenteurs de 3 credits au SC. Il explique encore que les filières proposées, dont de nouvelles, sont en marge avec l’émergence du marché digital.
L’arrivée du Métro Express à Maurice a ouvert aussi des possibilités d’emploi nécessitant une spécialisation. Dans cette optique, dit Yamal Matabudul, « Polytechnics Mauritius a signé un accord avec Metro Express Ltd pour une formation en rail engineering. » Un programme sur la logistique industrielle est à l’agenda pour les étudiants ne disposant que de 3 credits au SC. Toutefois, si les cours pour un diplôme, rappelle le directeur de Polytechnics Mauritius, sont gratuits, le Foundation Course ne l’est pas. Celui-ci pour une remise à niveau coûte Rs 50 000. Les bénéficiaires du Social Register of Mauritius ont droit, dit-il, à un rabais de 15%.

De leur côté, les collèges privés n’hésitent pas à faire entendre leur inquiétude quant à la régression de leur population estudiantine en Grade 11. À partir de demain, on devrait noter la tendance dans les classes. « Nous avons de la place et des enseignants qui risquent d’être en surnombre dans les collèges privés. Nous pourrions accueillir des élèves avec 3-4 credits, et les préparer et leur donner l’occasion de faire leur 2 A-Level au HSC. Pourquoi est-ce que le ministère ne nous donne pas la possibilité de faire cela ? » se demande Bashir Taleb.

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