Secondaire : de nouvelles conditions imposées dans la course aux bourses d’État

– Un candidat souhaitant « compete » devra avoir au préalable un rapport favorable de son recteur

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– Cette mesure est dénoncée car elle pourrait donner lieu à des abus

Avec les changements survenus dans le système éducatif, notamment avec la mise en place d’un nouveau calendrier, le ministère de l’Éducation, à travers le Mauritius Examinations Syndicate (MES), a émis de nouveaux critères pour être éligible à la compétition en vue de décrocher une bourse d’État. Outre le nombre d’absence autorisée, qui passe de 10 à 15, ainsi que l’âge limite, étendue à 20 ans, un critère fait tiquer. Il faudra être « clean » et avoir un rapport favorable du recteur de l’établissement fréquenté par le candidat.

La circulaire datée du vendredi 15 janvier informe les responsables d’établissement qu’il faudra se conformer à la Regulation 24 pour finaliser la liste des candidats souhaitant « compete » pour les épreuves du HSC 2021. D’abord, les recteurs ont été pris de court, puisque la date limite pour cet exercice a été fixée au 22 janvier. Soit une semaine plus tard, incluant le week-end. Ensuite, un critère en particulier a suscité des interrogations.
À la section b (VII) de ce nouveau règlement, on peut lire ainsi que le candidat : « shall be favourably reported on by the Principal of his school for character and conduct ». Une condition qui pourrait donner lieu à des abus, relèvent certains responsables d’établissement. « Que se passe-t-il si un recteur n’aime pas un élève ou qu’il a été en conflit avec celui-ci ? Quels sont les paramètres pour déterminer le “character and conduct” ? Est-ce que si un élève a eu un “arrest” ou s’il a fait une erreur une fois dans son parcours scolaire, cela veut dire qu’il est disqualifié ?», se demande un responsable d’établissement.

Ce dernier fait également remarquer que dans une “star school” des hautes Plaines-Wilhems, il est connu que les garçons ont l’habitude de forcer le grillage pour quitte l’enceinte du collège pendant les heures de classe. « Est-ce à dire qu’on va disqualifier tous les garçons de cette Star School ? Ou est-ce qu’on va leur donner une chance parce qu’il s’agit d’une Star School ? » Ce recteur est d’avis qu’il aurait fallu être plus explicite sur cette question éminemment subjective. « D’après ce qu’on m’a dit, ceci a été fait pour décourager l’indiscipline dans les collèges, mais il ne faut pas non plus que cela donne lieu à des abus. »

Ainsi, l’on se demande si un élève qui se bat pour faire respecter ses droits serait passible de mauvaise conduite. Et que dire des “sit-in” qui sont parfois organisés pour dénoncer certaines situations dans les collèges ? « De l’autre côté, c’est aussi un risque pour nous, les recteurs. Car si un élève a réellement eu une mauvaise conduite au cours de son parcours et que nous refusons de le recommander pour la compétition, nous allons devoir faire face à la colère de ses parents. Pourquoi mettre cette responsabilité sur le dos des recteurs ? »

Sollicité à ce sujet, Vikash Ramdonee, secrétaire de l’United Deputy Rectors and Rectors Union, se dit d’avis que ce règlement ne devrait pas poser de problème, mais au contraire amener les étudiants à assumer leurs responsabilités. « Si un recteur ne veut pas recommander un étudiant, il devra fournir des preuves pour soutenir que celui-ci n’a pas de rapport favorable. Je ne pense pas qu’un recteur inventera quelque chose juste pour pénaliser l’enfant. D’ailleurs, tous les rapports doivent être répertoriés au ministère. »
Étant actuellement Acting Rector au Collège Royal de Curepipe, il se dit lui-même confronté à l’absentéisme à l’approche des examens. « Il y a même des parents qui viennent me dire que leurs enfants travaillent à la maison. Mais la place de l’étudiant est à l’école. Tous les jours je fais des réunions pour expliquer cela. Je pense que ce règlement vient responsabiliser les étudiants. »

Par ailleurs, les autres critères ont été revus pour harmoniser avec le nouveau calendrier scolaire et les décisions récentes. On relève ainsi que les candidats en quête d’une bourse d’État devront obtenir un minimum de six “Credits”. Le règlement mentionne que le candidat devra obtenir « at least credit in English Language and five other subjects at one and the same examination. » Alors que le critère minimum pour accéder en HSC est de cinq “Credits”, il faudra donc en avoir un supplémentaire, pour pouvoir « compete ».
Les autres ajustements concernent l’âge. Auparavant, la limite était de 19 ans, dorénavant elle est à 20. De même, auparavant, le candidat avait droit à dix absences autorisées, maintenant, ce sera 15. Soit pour harmoniser avec le critère de 90% de présence.

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