Les soumissions de « Show Cause » à la BOM étant bouclées, la position du capitaine de l’industrie siégeant sur le Board est affaiblie
Après les pressions accentuées sur la State Bank of Mauritius en ce début de semaine, une autre banque commerciale fait face à des agitations conséquentes ces dernières heures. Le Chairman du Board de cette institution bancaire a été poussé vers la sortie à la suite de l’escalade de la Board Room Warfare dans le cadre de la préparation des soumissions de Show Cause à la Banque de Maurice. Les derniers développements confirmés par Le Mauricien ce matin indiquent que le Chairman de cette institution bancaire privée, dans le collimateur de la Banque Centrale, a soumis sa démission, avec en toile de fond les explications devant être fournies au régulateur du secteur bancaire sur les dénonciations formelles d’ingérence flagrante caractérisée et de conflits rapportés au sein des plus hautes instances de cette banque.
Ce départ – repoussé par des manoeuvres internes au sein de la banque en question depuis un certain temps – confirme l’affrontement des deux courants au sein du conseil d’administration avec littéralement aucun signe d’apaisement. Le délai accordé au Board par la Banque de Maurice pour éviter une potentielle révocation du conseil d’administration, voire même la révocation de la licence bancaire se terminant au 16 juillet, au terme de l’injonction de la Banque de Maurice citant des clauses relatives de la Banking Act avait été repoussé à hier. Le départ du Chairman intervient après que ses agissements et ajustements ont été fortement contestés par les Strategic Partners – à la fois locaux et étrangers – de cette banque. L’institution bancaire en question est secouée par un grave conflit entre ses deux principaux actionnaires, soit un conglomérat mauricien et une importante banque étrangère.
L’investisseur étranger ainsi que les directeurs indépendants des étrangers et banquiers de carrière reprochent d’ailleurs à la partie mauricienne de trop s’immiscer dans les affaires internes de la banque et de vouloir opérer celle-ci comme une boîte commerciale. Le Chairman démissionnaire avait, selon nos recoupements, choisi son camp dans le cadre de cette Board Room Warfare et en conséquence, aurait fait l’objet de critiques aiguës de la part des autres directeurs. Ces derniers lui reprochant son allégeance indéfectible au capitaine de l’industrie, qui a un puissant rayonnement dans le monde des affaires et siégeant sur le Board, contrairement aux exigences des Guidelines de la Banque de Maurice en matière d’indépendance.
Avant que le Chairman ne fasse ses valises, un autre directeur siégeant au sein du conseil d’administration s’est aussi retiré en fin de semaine dernière. Les différends entre les Strategic Partners de cette banque découlent de la marge de manœuvre du Chief Executive Officer de l’institution bancaire et les ingérences alléguées de ce Top Gun du secteur privé. D’ailleurs, les leviers d’intervention au sein de la banque, dont dispose ce dernier auraient d’ailleurs été affaiblis dans le sillage des derniers développements survenus avec l’étape des explications qui doivent être fournies à la BoM au sujet de la gestion.
Les dernières indications sur ce dossier émanant de sources avisées ne seraient d’ailleurs nullement en sa faveur. D’autant plus que des détails de partis pris et d’interférences de sa part sur certaines décisions ont été rapportés à la Banque Centrale – qui avait depuis quelque temps déjà réclamé que la « Shareholding Structure » de cette institution bancaire soit revue.
On laisse entendre que les positions des Strategic Partners ont déjà été soumises à la BoM, qui devrait maintenant se prononcer sur le sort du conseil d’administration en se basant sur les dispositions de la Banking Act. Ce dossier attire non seulement les regards de tout le secteur bancaire mais aussi d’observateurs internationaux avec le positionnement d’une grosse banque internationale au centre de cette Board Room Warfare. La balle est maintenant dans le camp de la BoM Tower pour décider de la marche à suivre.
Affaire à rebondissements…