Secteur maritime : la Mauritius Shipping Corporation Ltd sur la voie des opérations profitables

  • Un nouveau bateau à Maurice en juin 2021

Avec la restructuration initiée en 2015, le redressement s’est opéré au sein de  la Mauritius Shipping Corporation Ltd (MSCL). Ainsi, après des pertes de Rs 55,1 millions en 2014, la compagnie présente aujourd’hui un bilan financier positif, avec des profits de Rs 230 millions pour 2019. Au 25 octobre de cette année, les profits s’élevaient à Rs 890 millions.

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Alors que certaines entreprises para-étatiques accusent des pertes, la Mauritius Shipping Corporation Ltd (MSCL), qui était dans la même situation depuis 2009, a pu renverser la vapeur depuis 2015. Les chiffres démontrent ainsi des profits depuis ces cinq dernières années. « Nous avons battu tous les records établis. Notre profitabilité a augmenté de 32% par rapport à l’année dernière, où nous avons réalisé Rs 175 millions de profits », soutient le président de la MSCL, Sudesh Lallchand, au Mauricien. Selon lui, ces profits ont été obtenus à travers une restructuration complète de la compagnie.

Ce plan de restructuration fait “in-house” et sans consultants a livré des résultats probants. En 2015, la MSCL a réalisé des profits de Rs 52 millions, suivi de Rs 104 millions en 2016. Cette tendance à la hausse s’est poursuivie en 2017, où la compagnie a réalisé encore des profits de Rs 124 millions. Par rapport aux dernières cinq années écoulées, la MSCL faisait des pertes importantes depuis 2009. Cette année-là, les pertes étaient ainsi estimées à Rs 42,5 millions, et à Rs 85,2 millions en 2012. En 2013/2014, elles étaient de l’ordre de Rs 55,1 millions.

Dans ce plan de refonte, le nombre de membres du personnel a baissé, passant de 80 à 60 employés, causant ainsi moins de pression sur la masse salariale. Mais pour Sudesh Lallchand, une nouvelle structure salariale a été mise en application, offrant ainsi une hausse de 20 à 30% à tous les employés. Un “Performance Related Bonus” est aussi inclus. Dans le but de refaire la santé financière de la compagnie, un partenariat a été signé avec Virgin Oil, qui collecte les huiles usées pour être recyclées.

En vue de dépendre de moins en moins des marins étrangers, une formation est par ailleurs accordée aux Mauriciens, et ce en partenariat avec la Mauritius Ports Authority. Selon Sudesh Lallchand, 20 marins mauriciens sont ainsi actuellement en formation. La MSCL Academy a d’ailleurs été érigée pour ce but. Par ailleurs, afin d’assurer un meilleur environnement de travail, la MSCL a ouvert de nouveaux locaux au port en juin de cette année. À noter que son conseil d’administration compte six femmes et quatre hommes.

Un nouveau bateau pour remplacer le « Black Rhino »

Le navire Black Rhino ne sera plus présent sur nos eaux à partir de l’année prochaine. Un contrat a en effet été signé à la mi-octobre avec une compagnie chinoise pour la construction d’un nouveau bateau, dont la capacité sera de 700 conteneurs, contrairement à 150 pour le Black Rhino. « Ce navire est trois fois plus grand et pourra transporter deux fois plus de carburant à Rodrigues et à Agalega », soutient le président du conseil d’administration.

Ce cargo, selon lui, est nécessaire pour mieux servir les îles, mais également pour « faire des affaires dans la région », notamment avec l’Afrique du Sud, l’Afrique de l’Est, La Réunion, Madagascar et les autres îles membres de la Commission de l’océan Indien. Le bateau, dont le coût s’élève à Rs 650 millions, « est financé à 100% par la MSCL, sans aucun prêt du gouvernement de Maurice ou d’aucune banque commerciale », dit-il. Sa construction nécessitera 21 mois, le bateau devant ainsi être livré en juin 2021.

Sudesh Lallchand explique que même si le navire est fabriqué en Chine, « car en Europe, cela coûtait plus cher », son moteur, lui, est conçu en Europe. Ce qui ne sera pas le cas des pièces détachées, construites en Chine, mais qui seront néanmoins vérifiées ailleurs. Sudesh Lallchand assure également que le contrat a été signé « en toute transparence », et ce suivant un appel d’offres international conformément à la Public Procurement Act. Il précise que l’aval du conseil des ministres a été obtenu pour cet achat et fait ressortir que l’accord a été signé en présence de deux membres de la MSCL et de l’Assistant Sollicitor General du State Law Office. « Les détails techniques sont déjà finalisés et le “shipyard” nous a donné une garantie de remboursement », dit-il.

Avant l’arrivée du navire à Maurice, des “sea trials”” seront effectués, dit-il encore. De même, des techniciens de la MSCL se rendront sur place pour ces exercices « afin de s’assurer que tout se passe bien ». À noter par ailleurs que le bateau servira aussi d’outil permettant de former les marins locaux.

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