Secteur textile : La vaine attente au PMO des ex-employés de Palmar

  • Des femmes licenciées du groupe Thierry Lagesse: « Le PM va célébrer la Journée de la Femme alors qu’ici, il y a des centaines de femmes qui ont été jetées à la rue sans un sou »

Ils ont attendu en vain une rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Pendant plus de deux heures, ils ont fait le pied de grue au Jardin de la Compagnie avant que le Senior Adviser du PMO, Ken Arian, ne leur communique la mauvaise nouvelle. Déception, larmes… Ces licenciés du Palmar Group ont laissé éclater leur colère. Critiquant vivement le Premier ministre pour son « manque d’intérêt » à leur sort, ils ont souhaité que ce gouvernement finisse « dan karo-kann ».

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Après une réunion hier matin de leurs représentants avec le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, qui n’était pas à leur satisfaction, les licenciés de Palmar se sont rendus devant le bâtiment du Trésor pour rencontrer le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Les policiers ont vainement essayé de leur faire entendre raison, mais ils étaient bien décidés à trouver une oreille attentive à leurs problèmes. Finalement, c’est le Senior Adviser Ken Arian qui vient annoncer que le Premier ministre recevra une délégation une fois le conseil des ministres terminé. Les policiers sur place notent même les noms de ceux qui participeront à la réunion. Après quoi les licenciés de Palmar acceptent d’aller attendre au Jardin de la Compagnie.

Mais après plus de deux heures, la mauvaise nouvelle tombe. Ken Arian apprend au syndicaliste Feyzal Ally Beegun que le Premier ministre est très pris avec « les célébrations pour la Journée de la Femme » et ne pourra recevoir les représentants des licenciés comme prévu. C’est la colère et l’indignation. « Il va célébrer la Journée de la Femme alors qu’ici, il y a des centaines de femmes qui ont été jetées à la rue sans un sou », rouspètent-elles.

Devant le PMO, plusieurs femmes éclatent en sanglots. Anielle Bellerose, qui mobilisait pourtant la foule plus tôt, est à bout. « On est comme des chiens. On nous chasse partout où nous allons depuis ce matin », dit-elle en pleurs aux policiers. Ceux-ci essayent de se montrer compréhensibles. « Nous sommes avec vous, nous comprenons votre douleur, mais vous ne pouvez rester là. Autrement, nous serons obligés de vous arrêter. »
Les licenciés sont remontés contre Pravind Jugnauth. « À quoi cela sert-il d’être Premier ministre s’il ne peut accorder dix minutes à des personnes qui souffrent ? » demandent-ils. D’autres souhaitent que ce gouvernement finisse « dan karo-kann ». Et de prévenir que s’il n’y a pas de compensation, « 900 familles ne voteront pas pour les prochaines élections ».

En attendant, le ministère du Travail a conseillé aux licenciés de s’inscrire au Workfare Programme, en attendant qu’ils trouvent un nouvel emploi. Plusieurs entreprises dans la zone franche et ailleurs ont déjà signifié leur intention d’en recruter un certain nombre. Mais les licenciés ne sont pas rassurés. « Quelles garanties avons-nous que la même chose ne se reproduira pas demain ? Nous voulons un travail dans la fonction publique », disent-ils.

Par ailleurs, Ken Arian a promis à Feyzal Ally Beegun qu’une rencontre sera fixée avec le Premier ministre dans le courant de la semaine prochaine. Entre-temps, le ministère du Travail organisera une “job fair” à l’intention des licenciés la semaine prochaine sur le terrain de football de Rivière-du-Rempart.

La MEXA ne réagit pas
Sollicitée pour une réaction sur la situation dans le secteur du textile actuellement, la Mauritius Export Association (MEXA) refuse de se prononcer pour l’heure. « Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère du Travail pour trouver des solutions là où il y a eu des pertes d’emploi. Nous ne ferons pas de déclaration publique sur le secteur pour le moment », nous a fait comprendre le service de communication.

La banque saisira des biens de Thierry Lagesse
Les biens de Thierry Lagesse seront saisis. C’est ce qu’ont laissé entendre les Receiver Managers du Palmar Group au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, hier. Le patron de l’usine, Thierry Lagesse, avait mis certains biens en gage pour son emprunt auprès de la banque. Ceux-ci seront donc saisis par la banque. Il se pourrait également qu’une option soit trouvée pour payer une compensation aux licenciés. Hier, le Receiver Manager Afsar Ebrahim a laissé entendre qu’il avait une « proposition à faire au ministre ». Mais il n’a pas voulu en dire plus pour le moment.

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