Solidarité avec le leader de l’opposition suspendu : le MMM boycottera la séance parlementaire de demain

Selon lui, le nouveau Speaker, Sooroojdev Phokeer, « s’est déjà complètement disqualifié »
Pétitions électorales : « Si le gouvernement n’a rien à cacher, qu’il permette à la cour de trancher le plus rapidement »

- Publicité -

Paul Bérenger, leader du MMM, annonce que les députés de son parti boycotteront demain, lundi, la séance parlementaire prévue en signe de solidarité avec le leader de l’opposition, Arvin Boolell, suspendu pour deux séances par le Speaker, Sooroojdev Phokeer, vendredi, lors de la séance houleuse au cours de laquelle le député PTr Shakeel Mohamed a aussi été expulsé. Ce qui devait conduire à un walk-out de l’ensemble des députés de l’opposition PTr-MMM-PMSD.

Par rapport aux pétitions électorales, Paul Bérenger soutient que, plus que jamais, le gouvernement a recours à des tactiques dilatoires pour retarder au maximum l’examen des plaintes déposées en Cour suprême. Il en veut pour preuve ultime la motion présentée vendredi après-midi à l’Assemblée nationale par le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo. « S’ils n’ont vraiment rien à cacher, le mieux serait de permettre à la cour de trancher dans le meilleur délai et que l’on soit fixé ».

Il enchaîne en dénonçant la manière par laquelle, selon le leader du MMM, l’Assemblée nationale est traitée depuis les législatives du 7 novembre dernier. Le chef de file des mauves évoque particulièrement ce qu’il pense être une astuce du gouvernement pour éviter la tenue de séances parlementaires les mardis, quand les interpellations parlementaires sont autorisées. Il revient sur l’incident de vendredi à l’Assemblée nationale qui a conduit, d’une part, à la suspension pour deux séances du leader de l’opposition, Arvin Boolell, et de l’expulsion du député PTr Shakeel Mohamed.

Selon Paul Bérenger, par sa manière de conduire les débats, le nouveau Speaker, Sooroojdev Phokeer, est « pire à ce poste que l’ancienne Speaker, Maya Hanoomanjee ». Il trouve que ceux qui ont suivi cette partie de la séance n’ont pas manqué de tirer leurs conclusions. « Ce Speaker s’est disqualifié complètement », trouve-t-il. Aussi, le leader du MMM annonce qu’en signe de solidarité avec le leader de l’opposition suspendu, les députés mauves boycotteront aussi la séance prévue lundi.

Coronavirus : « Le courage » du personnel médical salué

S’il dénonce par ailleurs « partout » des « copains, copines », entre autres, à la MBC, Paul Bérenger se félicite toutefois de celle de l’ancien chef juge Keshoe Parsad Matadeen par le président de la République comme nouveau président de la Commission de Pourvoi en Grâce en remplacement de sir Victor Glover, récemment décédé.

Au chapitre du coronavirus, le leader du MMM salue « le « courage et le travail » qu’abat le personnel médical et paramédical. Il se dit surtout inquiet par rapport aux bateaux de croisière. « Il nous faut davantage de coordination entre Madagascar, Maurice et les Seychelles », selon lui. Pour le chef de file des mauves, il est dans l’intérêt de tous que l’on partage les informations. Contrairement au leader de l’opposition, Paul Bérenger dit ne pas sentir le besoin, « jusqu’ici », de faire des reproches au représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Maurice, le Dr Laurent Musango « qui fait son travail ». Il reconnaît de même que le ministre de la Santé, Kailash Jagutpal, « fait bien son travail ». « Il est présent sur le terrain », note-t-il. Le leader du MMM déclare aussi que l’impact économique du coronavirus « sera considérable ».

Sur le plan de l’éducation, Paul Bérenger estime qu’il fallait d’abord prévoir un nombre suffisant de places dans la filière polytechnique et autres institutions de formation vocationnelle avant de considérer une application rigide du critère des cinq credits pour accéder aux classes de Higher School Certificate (HSC). Il accuse de plus les autorités éducatives de ne faire grand-chose pour revaloriser l’enseignement technique et vocationnel. « Il nous faut un changement des mentalités », dit-il.

Argent Sale : « Vite sortir de la Grey List de la FATF »

Par rapport au Metro Express, Paul Bérenger accuse les autorités d’avoir, selon lui, « attendu qu’il y ait mort d’homme » pour considérer sérieusement l’option de barrières aux intersections. Il pense qu’il faudrait de même mieux sécuriser les zones où le tramway traverse des régions habitées. Même s’il reconnaît qu’il arrive que des personnes mettent leur vie en danger par leur seule imprudence. Selon le porte-parole du MMM, qu’importe si oui ou non le projet de métro élaboré sous le gouvernement PTr prévoyait des surélévations à certaines intersections avec le réseau routier, il convient que cela soit fait, même si cela va coûter de l’argent. Quand bien même, Paul Bérenger concède qu’il existe beaucoup d’imprudences sur les routes et un gros souci d’insécurité routière de manière générale.

Au chapitre des derniers développements par rapport à la Financial Action Task Force (FATF) qu’il présente comme « un gendarme mondial dans la lutte contre l’argent sale », le leader du MMM dit condamner ce qu’il considère être l’attitude, selon lui, « enfantine » adoptée tant par le ministre de tutelle, Mahen Seeruttun, et le gouvernement en général dans le traitement de ce sujet. S’il reconnaît que, malgré tout, la FATF a loué les efforts faits par Maurice dans son dernier constat, il convient, selon Paul Bérenger, de tout faire pour que le pays sorte de la Grey List où il s’est récemment retrouvé. Une situation, selon lui, occasionnée par une mauvaise application des dispositions légales existantes qui ne sont, elles, pas remises en question. « Au MMM, nous sommes loin d’être des anti-patriotes, mais c’est très mauvais pour l’investissement quand un pays se retrouve sur cette Grey List », dit-il.« Concertation à l’Assemblée nationale, mais aucune alliance PTr-MMM »

Paul Bérenger confirme que le MMM a décliné l’invitation à assister au congrès-anniversaire du PTr

Le fait que Paul Bérenger et d’autres dirigeants du MMM ont participé à un point de presse vendredi au Committee Room de l’Assemblée nationale aux côtés du leader de l’opposition, Arvin Boolell, et d’autres dirigeants du PTr de même que du député Patrice Armance du PMSD augure-t-il la conclusion d’une alliance comme a pu le supputer le leader du PTr, Navin Ramgoolam ? Loin de là, si l’on en croit ce qu’a affirmé hier matin le leader du MMM, Paul Bérenger.

Par rapport au congrès-anniversaire du PTr célébré dimanche dernier à Phœnix, Paul Bérenger confirme que, même si son parti avait été invité, le MMM a décliné cette invitation et n’avait délégué aucun représentant sur place. « Nous avons, avec le PTr, une concertation pour les travaux à l’Assemblée nationale et pour les pétitions électorales entrées en Cour suprême, mais sans plus. Nous avons fait savoir que nous n’allions pas être présents à ce congrès, car nous ne voulons donner aucune impression qu’il y aurait eu une alliance avec le PTr. Il n’y a aucune alliance PTr-MMM », a clairement fait comprendre le leader mauve.

Interrogé si son parti est dans un projet de réorganisation interne, le leader du MMM réitère qu’au-delà des soupçons de « truquages » allégués, le MMM a effectivement reçu « un bien mauvais coup » aux dernières élections générales. « Il convient parfois dans la vie d’encaisser le coup et de laisser au temps faire son travail », dit-il.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -