Souillac – Conversion de l’hôpital : Contestation et panique dans le Sud

La panique s’installe graduellement parmi les habitants du Sud, surtout à Souillac, au fur et à mesure que le nombre de patients augmente en salle d’isolement. Selon un ancien conseiller du village de Souillac, au début l’atmosphère était sereine, mais plus le nombre de cas augmente, plus la frayeur s’intensifie en ajoutant que la colère devient de plus en plus palpable.

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« Au début, les habitants étaient sereins et plutôt curieux. Malgré les avertissements, ils se promenaient librement dans le village, sans équipements nécessaires. À l’annonce des trois premiers cas mercredi , la situation était toujours sous contrôle, sauf pour les patients admis en quarantaine qui réclamaient d’être transférés dans un autre centre. Mais la situation a commencé à dégénérer hier quand les habitants ont appris que le ministère de la Santé a recensé plus de dix cas », avance cet ancien conseiller du village.
D’abord, explique-t-il, la conversion de l’hôpital de Souillac, qui se trouve dans un quartier résidentiel, en centre de soins spécialisés contre le coronavirus a été un grand choc pour les habitants. « La présence d’une salle d’isolement à l’hôpital de Souillac faisait déjà l’objet de protestations. Puis, les salles ont été converties en unités de quarantaine pour accueillir un plus grand nombre de personnes. Les habitants protestaient et le ministre de la Santé a dû animer une causerie pour sensibiliser les habitants au sujet des précautions prises. Les habitants se sont alors calmés. Mais depuis l’annonce de la conversion de l’hôpital en centre de santé, les habitants ont commencé à manifester leur colère à nouveau », dira l’ancien conseiller.

Ce dernier soutient que le stock de masques et de gants est épuisé dans les pharmacies du Sud. Et nombreux sont les habitants qui n’ont pu se procurer ces équipements nécessaires. Par ailleurs, Souillac est connu pour son problème de fourniture d’eau. Les robinets ne sont alimentés que pendant quelques heures dans la matinée et en début de soirée. Les robinets sont généralement à sec pendant la journée. « Les habitants se disent exposés aux risques du coronavirus. D’abord, beaucoup d’entre eux ne possèdent toujours pas les équipements nécessaires pour se protéger. Puis, l’eau ne coule pas du robinet pendant la journée. Comment vont-ils se laver les mains régulièrement comme le préconise le ministère de la Santé ? Leur frayeur est justifiée d’autant que les patients porteurs du virus Covid-19 sont traités à Souillac », dit-il.

L’ancien conseiller fait aussi ressortir qu’un papier A4 a été affiché sur le portail de l’hôpital de Souillac pour informer le public qu’il n’a plus accès à l’intérieur et qu’il devra aller dans un autre centre de santé le plus proche pour recevoir des soins. Sauf qu’il n’y a aucun centre de santé à proximité. « Pour recevoir les soins, les habitants du Sud devront se rendre à l’hôpital de Rose-Belle, ce qui devient un inconvénient pour certains. Nous avons appris que le centre de jeunesse de Souillac sera converti en dispensaire. Mais quand sera-t-il opérationnel ? Ce centre offrira-t-il tous les soins nécessaires aux habitants du Sud », se demande l’ancien conseiller.

Ce dernier condamne l’indifférence des autorités concernées, notamment du ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal et de ses officiers, qui n’ont pas jugé important de venir sensibiliser les habitants de Souillac avant de prendre la décision de convertir l’hôpital de la localité en centre de soins spécialisés pour les patients atteints du coronavirus. « Il y a eu un manque de campagne de sensibilisation auprès des habitants. Le gouvernement et le ministère de la Santé ne font que prendre des décisions au détriment des habitants de Souillac. Si la sécurité est assurée, pourquoi ne pas venir leur parler et leur expliquer ce qui se passe ? » se demande-t-il.

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