Squatteurs : les propositions pour un abri en urgence rejetées

– Père Mongelard : « Déception et amertume après cette rencontre, car nos propositions n’ont pas été acceptées »

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Cela fait 20 jours aujourd’hui que des longères de squatteurs de Pointe-aux-Sables et Riambel ont été démolies par le gouvernement. Hier avait lieu la 3e réunion entre les représentants de six équipes de travailleurs sociaux et le ministre du Logement, en vue de trouver une solution « en urgence » pour les familles concernées, toujours sans toit. Sans qu’une issue favorable soit trouvée, au grand désarroi des travailleurs sociaux.
« Nous avons cru sincèrement lundi que nous allions vers un développement positif à l’issue de cette réunion. Hélas, cela n’a pas été le cas, malgré notre bonne volonté de collaborer avec les autorités. À chacune de nos propositions, les responsables du ministère du Logement ont mis en avant l’argument des procédures à suivre pour expliquer leur refus. Nous n’avons pas de solution », dit avec amertume au Mauricien le père Mongelard.

Les six équipes de travailleurs sociaux se concertent pour décider de la marche à suivre.
D’abord, le père Mongelard tient à apporter une clarification au sujet de cette équipe ayant participé lundi à la réunion tenue au ministère du Logement à la demande du ministre de tutelle en personne. Il explique ainsi que, depuis quelques années déjà, six équipes sont réparties dans différentes régions du pays afin de réfléchir sur la question du logement social et du problème de squatting. « Nous sommes sur le terrain depuis plusieurs années, d’où notre prise de position à la suite de la démolition des maisonnettes des squatteurs pendant le confinement. Ce sont les coordinateurs de ces équipes qui ont rencontré les autorités lundi pour la troisième fois, et ce, afin de trouver une solution immédiate pour ces familles, qui vivent sous des tentes à Riambel et dans une école à Pointe-aux-Sables », explique le père Mongelard.

Les conditions de vie étant de plus en plus difficiles pour ces squatteurs de Riambel et de Pointe-aux-Sables, du fait de la fraîcheur de cette saison hivernale et la rentrée scolaire, prévue dans 14 jours, les travailleurs sociaux ont proposé lundi au ministère de mettre en location les maisonnettes inoccupées de la NHDC sous certaines conditions. « Nous avons fait une proposition dans ce sens, car il y a une situation urgente. Nous avons fait quelques suggestions au sujet des conditions que les autorités pourraient inclure dans un contrat de location. On nous a répondu qu’il y a des règlements à respecter et des procédures à suivre. Nous avons apporté notre collaboration aux autorités pour trouver une solution, mais c’est au gouvernement de prendre sa décision », fait ressortir le père Mongelard.
En attendant, l’école Henri Souchon a été réquisitionnée pour héberger temporairement les squatteurs de Pointe-aux-Sables, du moins jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Raison pour laquelle, lors de cette 3e réunion, les travailleurs sociaux ont attiré l’attention du ministre du Logement et des cadres de son ministère sur le besoin urgent de libérer cet espace, afin que les responsables de l’école puissent avoir le temps de préparer la rentrée scolaire, imminente désormais. « Nous avons dit au ministère qu’on ne peut renvoyer ces familles dans la rue et qu’il faut absolument trouver une solution dans l’intérêt des enfants », insiste le père Mongelard.
Par ailleurs, l’équipe de travailleurs sociaux a aussi fait part lors de la réunion au ministre du Logement de ses craintes quant aux risques d’une détérioration de la situation sur les lieux où se trouvent ces sans-abri en raison de la présence accrue, depuis quelques jours, de représentants de toutes sortes d’Ong et d’individus venus distribuer aux familles de la nourriture et d’autres produits de consommation courante. Ajoutant que certains de ces bienfaiteurs font même des dons d’argent. « Sur le terrain, les choses se compliquent, et nous avons peur que cela devienne incontrôlable avec la présence de personnes venant faire des dons et qui tiennent aussi toutes sortes de discours. Nous avons fait part de nos appréhensions aux autorités, et c’est pour cette raison qu’il ne faut pas tarder à trouver une solution », ajoute le père Mongelard.

Le ministre du Logement a fixé rendez-vous au père Mongelard et aux travailleurs sociaux pour une autre réunion, qui se tiendra lundi prochain et lors de laquelle il leur communiquera la position du gouvernement quant à leurs propositions. Cependant, les travailleurs sociaux estiment que cette date est « trop éloignée », disant en effet appréhendé une aggravation des conditions de vie des squatteurs. « En attendant lundi, des adultes et des enfants continueront de vivre dans des conditions inhumaines. Nous ne sommes pas d’accord de les faire attendre plus longtemps. Nous prendrons une décision sur la suite des choses », annonce le père Mongelard. À noter que le cardinal Piat, qui a rendu visite dimanche dernier aux squatteurs de Riambel, suit de très près l’évolution de la situation.

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