St Louis Gate — Connaissance du scandale – Colllendavelloo entre le 31 octobre 2019 et le 8 juin

Réunion du nouveau conseil d’administration du CEB cette semaine avec à l’agenda les procès-verbaux et Board Papers des réunions depuis février 2019

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Après avoir gardé le silence pendant la première semaine après la divulgation du St Louis Gate sur des allégations de pots-de-vin et une différence de Rs 700 millions entre le premier et le second contrat, le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, a multiplié les sorties dans la presse écrite, audiovisuelle et aussi sur Internet. L’objectif est de vendre sa version des faits sur deux plans, sur son ignorance des dessous de scandale affectant le Central Electricity Board (CEB) jusqu’au 8 juin dernier d’abord, puis sur le fait que ce tailor-made contract remonterait au gouvernement travailliste d’avant décembre 2014. Du côté de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, l’on suit les péripéties du leader du Muvman Liberater tout en confiant en privé que « nu ti a bien kontan être épagné d’un tel sinema » en cette période où les priorités auraient dû se trouver ailleurs. Pour sa part, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), qui avait déjà initié une enquête, a essuyé un refus catégorique de la Banque africaine de développement (BAD) au sujet de l’accès au rapport d’enquête contre la firme danoise de BWSC.

A ce stade de l’enquête, aux yeux de ses pairs au sein du gouvernement et de la population en général, Ivan Collendavelloo se la joue gros en répétant qu’il n’avait pas été informé de cette affaire de fraude et de corruption sur le contrat du Redevelopment de la centrale thermique de Saint-Louis de Rs 4,5 milliards. Dans certains milieux, l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’omniprésence du Deputy Prime Minister dans la presse en fin de semaine au point de se demander si le coup du discours à l’Assemblée nationale mardi dernier n’aurait pas donné les effets escomptés.

En tout cas, du côté du nouveau conseil d’administration du CEB sous la présidence du Deputy Financial Secretary Radhakrishna Chellapermal, l’on veut être rassuré au sujet de la séquence des événements au sein de cette institution depuis le 15 février 2019 quand l’Acting General Manager, Shamshir Mukoon, avait accusé réception d’un courriel du Chief Executive Officer de BWSC au sujet des conclusions des enquêtes suite aux dénonciations d’un whistleblower. Ainsi, des instructions ont été transmises au Company Secretary du CEB pour que tous les Board Papers et Minutes of Proceedings des réunions du conseil d’administration de février 2019 au 8 juin dernier soient disponibles pour examen.

Très peu d’indications sont disponibles quant à savoir si ces documents seront placés sur la table de travail lors de la réunion convoquée pour cette semaine. En tout cas, la certitude de l’heure est que la réunion du 31 octobre 2019, où ce scandale de pots-de-vin avait été mentionné, était présidée par l’ancienne Senior Chief Executive du ministère des Utilités publiques, Nirmala Nababsing, devenue aujourd’hui Senior Adviser du Deputy Prime Minister. Le nouveau conseil d’administration, sur instruction depuis des Higher Quarters à l’Hôtel du gouvernement voudrait confirmer la thèse selon laquelle du 31 octobre 2019 au 8 juin dernier, Nirmala Nababsing, qui a côtoyé régulièrement Ivan Collendavelloo au ministère, n’en a soufflé mot. D’où le Scrutiny of all Board Papers pour établir la liste de tous les membres ayant pris connaissance de scandale et de leurs connexions avec le leader du ML.

Sur un autre plan, la thèse défendue par Ivan Collendavelloo selon laquelle au CEB, cette affaire de fraude n’aurait pas été approfondie « car le CEB n’est pas cité nommément » paraît assez light weight comme défense. « Pourtant, déjà les premiers échanges de courriel entre l’Acting General Manager du CEB et le CEO de BWSC, cette affaire avait été prise au sérieux, le premier nommé s’offusquant de cette révélation. Il faudra savoir ce qu’il est advenu aux informations communiquées par la firme danoise. Puisque le Deputy Prime Minister veut aujourd’hui vendre à tout prix l’idée que cette fraude sur le contrat de la centrale de Saint-Louis remonterait à l’époque du Parti travailliste, pourquoi n’a-t-il pas fait exploser cette affaire en pleine campagne pour les élections générales du 7 novembre? Une occasion en or pour mettre K-O. ses adversaires politiques à moins d’un cas d’amnésie à l’envers », fait-on comprendre dans les rangs de l’opposition qui affirme ne vouloir nullement lâcher prise.

« Puis, si le DPM persiste et signe qu’il n’était pas au courant de ce scandale au CEB pendant tout ce temps-là, c’est une raison de plus pour lui de soumettre sa démission, car un tel incident dans la gestion des services publics est inconcevable et inacceptable étant donnée que la présidence était assurée par un des membres de sa garde rapprochée politique et personnelle et aussi son colistier aux élections générales à Stanley/Rose-Hill (No 19) », ajoute-t-on au sein de l’opposition.

Affaire à suivre en attendant que l’ICAC ne décide d’établir les procédures pour un Boskalis Bis, mais avec des montants bien plus conséquents…

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