ST-LOUIS GATE | Enquête de la BAD – Bérenger : « Personne ne croit Jugnauth et Collendavelloo sur le scandale St-Louis »

Le scandale de la centrale de Saint-Louis, qui a éclaté la semaine dernière, a été largement évoqué samedi par le leader du MMM, Paul Bérenger. « On veut nous faire croire que Pravind Jugnauth et Ivan Collendavelloo ne savaient rien au sujet de l’enquête menée par la Banque africaine de Développement (BAD) alors que la CEB était au courant depuis février 2019. Qui va croire ça ? Personne ! » a-t-il lancé.

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Paul Bérenger a souligné que le président sortant du CEB avait fini par confirmer que l’Acting Manager du CEB l’avait informé de l’enquête en cours depuis mars de l’année dernière. « Il veut nous faire croire qu’il n’avait pas informé Ivan Collendavelloo. Qui va croire cela ? » s’est-il. « Et qui va nous faire croire qu’Ivan Collendavelloo n’a pas informé Pravind Jugnauth également ? Et s’il se trouve que ce dernier n’ait pas été informé et qu’il a dû attendre la publication du communiqué de la BAD pour le savoir, quel respect peut-il avoir de lui-même comme Premier ministre ? » a-t-il poursuivi. Et de rappeler qu’après l’annulation du premier appel d’offres, le nouvel appel d’offres avait été organisé dans le cadre des “Emergency Procedures”.

« Veut-on nous faire croire qu’Ivan Collendavelloo n’avait pas donné son feu vert pour avoir recours à ces procédures ? Qui va croire ça ? » reprend Paul Bérenger. Pour lui, il est « clair » que le Deputy Prime Minister avait donné son accord afin d’approuver le recours aux “Emergency Procedures” alors que, selon le leader des Mauves, l’offre choisie à la suite du nouvel exercice d’appel d’offres « a coûté Rs 700 millions plus cher, aux frais des contribuables ».

Revenant sur le fait que l’affaire ait été confiée à l’ICAC, Paul Bérenger souligne « le nombre d’affaires confiées à cette instance qui n’ont pas connu de suites », estimant que « l’ICAC est une Cover-up Machine ». Raison pour laquelle, selon lui, « ce dossier a été envoyé devant cette institution ». Il a affirmé que l’opposition « est en faveur soit d’une commission d’enquête, soit de l’institution d’un Select Committee ». Pour lui, la déclaration du Premier ministre à l’effet que seule l’ICAC est qualifiée pour obtenir les documents de l’enquête effectuée par la BAD est un « prétexte ». Et de rappeler qui se joint aux autres partis de l’opposition pour « réclamer le départ d’Ivan Collendavelloo » qui , selon lui, « aurait dû être parti depuis l’affaire Sobrino ».

Initialement, le leader du MMM est revenu sur la fin quasi totale du confinement. « Bravo à la population pour sa patience ! Cela aurait dû avoir été fait depuis longtemps » a-t-il souligné, disant se réjouir de l’ouverture des plages, qui sont, selon lui, « importantes pour la santé des gens, d’autant plus que la mer et la plage, c’est Maurice ». Il demande toutefois à la population de « maintenir toutes les précautions nécessaires ».

Il fait ressortir que le conseil des ministres a approuvé une allocation pour les employés du secteur touristique et tous ceux dont les entreprises sont restées fermées pendant le confinement. Toutefois, il estime que « tout cela est encore flou », demandant que le WAS et le SEAS soient étendus aux autres travailleurs affectés, et ce au moins jusqu’à fin juin.

Sur le chapitre de l’éducation, Paul Bérenger a qualifié la situation de « cacophonie ». Il poursuit : « Pour un secteur aussi vital que l’éducation, comment peut-on traiter les enfants de cette façon ? » Quant aux travaux parlementaires, le leader du MMM qualifie de « révoltant » le « comportement » du Speaker. Pour lui, la décision de ce dernier de refuser une PNQ, bien que finalement acceptée après avoir été modifiée vendredi dernier, est « sans précédent ». Et de dénoncer dans le même souffle « la façon de faire du Speaker », qui a suspendu la séance alors que Xavier-Luc Duval, « un ancien DPM et ancien leader de l’opposition », prononçait son discours « parce qu’il n’était pas satisfait de la façon dont il portait son masque », ajoutant : « c’est choquant. D’autant plus que Alan Ganoo, qui était assis devant lui, a enlevé son masque sans qu’il n’y prête attention. (…) L’attitude du Speaker est mesquine, étroite d’esprit et honteuse. » Enfin, rappelant que les travaux du “committee of supply” figurent à l’agenda mardi, il estime qu’il « n’est pas certain qu’il sera étudié, uniquement dans le but d’esquiver les questions parlementaires ».

S’agissant de la réforme du système de pension, qui a fait l’objet d’une PNQ vendredi, Paul Bérenger a fait comprendre que « toute la population a vu l’arrogance du ministre des Finances », affirmant aussitôt que « le National Pensions Fund n’est pas la propriété du gouvernement. Ce sont les salariés qui contribuent toute leur vie à ce fonds. Il est inacceptable que le gouvernement agisse comme si ce fonds lui appartenait. » Et de souligner ce qu’il estime être une « contradiction » entre l’annonce du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, faite dans son discours du budget, à l’effet que « we are abolishing the NPF », et son affirmation dans le cadre de la PNQ. « Il y a beaucoup d’ambiguïtés et de confusions autour de toute la question de savoir ce qu’il adviendra du NPF », dit-il en proposant que le gouvernement n’aille pas de l’avant avec ce projet. « Il est préférable de s’arrêter là et d’avoir toutes les consultations qu’il faudra, surtout avec les syndicats et les salariés, et de venir avec des propositions précises et sans ambiguïté », dit-il.

Paul Bérenger a finalement considéré que ce qui s’est passé au sein du conseil de district de Rivière-Noire, dont l’opposition vient de prendre le contrôle, est un « avertissement lancé au gouvernement ». Selon lui, « ce renversement s’est produit alors qu’il n’y a même pas eu d’alliance entre le PTr, le PMSD et le MMM ».

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